C'est une des pages les plus populaires du compositeur, en raison notamment de très nombreux arrangements existants pour divers instruments[2],[3],[1].
Nectoux relève que l'œuvre « a beaucoup fait pour établir la réputation de « musicien de salon » qui fut longtemps attaché, comme une étiquette, au nom de G. Fauré[1] ».
Quelques semaines plus tard, le , la version pour violon et orchestre est donnée en première audition, toujours à la Société nationale de musique, salle Pleyel, avec Ovide Musin comme soliste, sous la direction d'Édouard Colonne[1],[5].
Édition
L'œuvre est publiée dans sa version originale pour violon (ou violoncelle) avec piano par Hamelle en 1880[4].
Éric Lebrun souligne que « c'est en écoutant cette pièce d'une douce expression, avec son accompagnement en ostinato rêveur, bien peu importante aux yeux du compositeur, que Julien Hamelle proposa un contrat d'édition à Fauré[3] ».
Nectoux relève que Hamelle achète la Berceuse et les trois mélodies de l'op. 18 (Nell, Le Voyageur, et Automne) « au prix de 50 francs pièce et accept[e], par le même contrat (), de graver le Quatuor en ut mineur, mais aux conditions imposées précédemment par Breitkopf, c'est-à-dire sans honoraires d'auteur[6] ».
Analyse
La Berceuse, en ré majeur, est d'une durée moyenne d'exécution de quatre minutes environ[7],[8].
Jean-Michel Nectoux note que « l'inspiration mélodique en est délicate, mais l'accompagnement pianistique joue, jusqu'à satiété, sur un motif rythmique au balancement assez bien trouvé[1] ». Le musicologue relève que « cette « pièce de genre », à laquelle son auteur n'attachait guère d'importance, fut répandue par les violonistes, du soliste international au modeste instrumentiste de brasserie, avec une ferveur qui confine à la rage[1] ».
Pour le musicologue Nicolas Southon, « l'oscillation ingénieuse de la Berceuse, « pour violon ou violoncelle », fait autant pour son charme que sa mélodie alanguie[9] ».
La pièce a été gravée au disque dès 1912, par Eugène Ysaÿe[1].
Walter Willson Cobbett (complété sous la direction de Colin Mason, traduit de l'anglais par Marie-Stella Pâris, édition française revue et augmentée par Alain Pâris), Dictionnaire encyclopédique de la musique de chambre : A-J [« Cobbett's Cyclopedic Survey of Chamber Music »], t. 1, Paris, Robert Laffont, coll. « Bouquins », , 803 p. (ISBN2-221-07847-0).
(fr + en) Nicolas Southon, « Fauré à son âme », p. 10-18, Alpha (600), 2011 .
(fr + en + de) Nicolas Southon, « Violon de printemps, violon d'automne », p. 12-17, Alpha (604), 2014 .
François-René Tranchefort, « Gabriel Fauré », dans François-René Tranchefort (dir.), Guide de la musique de chambre, Paris, Fayard, coll. « Les Indispensables de la musique », , 995 p. (ISBN2-213-02403-0), p. 317–332.
(en + de + fr) Jean-Pascal Vachon, « Fauré: The Music for Cello & Piano », p. 20-25, BIS (2220), 2016-2017 .