La bataille de la Montagne Blanche (en tchèque : Bílá hora) se déroula le 8 novembre1620, non loin de Prague. C'est l'une des premières et des plus importantes batailles de la guerre de Trente Ans.
Le commandant protestant, Christian Ier d'Anhalt-Bernbourg, rassemble ses troupes et les déploie sur les pentes d'une colline, la Montagne Blanche (en tchèque : Bílá Hora, en allemand : Weißer Berg), bloquant ainsi la route de Prague. Son armée est essentiellement composée de mercenaires allemands et hongrois ainsi que de contingents tchèques et moraves. Ses troupes occupent une solide position : le flanc droit est couvert par un pavillon de chasse, et le flanc gauche par un ruisseau. Un autre ruisseau et quelques mares sont devant eux.
Observant la position ennemie, Tilly envoie ses hommes les mieux entraînés sur un petit pont pour traverser le ruisseau et attaquer le centre adverse. Ils sont soutenus par un feu d'artillerie très nourri. En à peine deux heures de combat acharné, le centre de la ligne ennemie est écrasé, ce qui met fin aux combats. Les régiments commandés par Heinrich Matthias von Thurn se sont enfuis dès la première attaque, suivis de peu par la cavalerie hongroise du colonel Kornisza.
Les protestants perdent 5 000 hommes dans la bataille et laissent l'ensemble de leur artillerie et de leur matériel sur place. Tilly peut alors entrer dans Prague. La liberté de religion est supprimée. Vingt-sept des chefs de l'insurrection sont exécutés sur la place de la Vieille-Ville, au centre de Prague. Frédéric V, récemment élu roi le , s'enfuit également. La brièveté de son règne, tout juste un an, lui vaudra le surnom de roi d'un hiver.
L'issue de la bataille met fin à l'indépendance du royaume de Bohême pour une période de 300 ans. Les troupes espagnoles, cherchant à encercler les provinces hollandaises rebelles, occupent le palatinat du Rhin. Le protestantisme menaçant d'être débordé en Allemagne, le Danemark entre dans le conflit, attisant ainsi la guerre de Trente Ans qui ne prendra fin qu'en 1648.
La bataille de la Montagne-Blanche a eu des conséquences durables dans l'histoire de l'Europe centrale : elle ouvre à nouveau la voie au catholicisme et à l'affirmation de l'absolutisme dans les pays autrichiens et bohémiens.
La bataille a également eu un effet dramatique sur la langue tchèque. La classe éduquée des Tchèques adopta la langue allemande. La langue tchèque va devoir se revitaliser comme langue littéraire dans le mouvement de la Renaissance nationale tchèque de la fin du XVIIIe – début du XIXe siècle, ce qui peut encore être entendu aujourd'hui comme une diglossie.
Galerie
Une représentation d'époque
le mémorial de 1920
Notes et références
↑ a et bBogdan (Henry). La guerre de Trente Ans, Paris, Tempus, 2006, p. 79.
↑Cet épisode a été étudié par Olivier Chaline, La bataille de la Montagne Blanche (8 novembre 1620). Un mystique chez les guerriers, Paris, Noesis, 2000
Voir aussi
Bibliographie
(en) Olivier Chaline, La bataille de la Montagne Blanche (8 novembre 1620) : un mystique chez les guerriers, Paris, Noêsis, , 622 p. (ISBN978-2-911-60630-4).