Back in Black (BIB), sorti le , est le 6e album du groupe de hard rockAC/DC. Il s'agit du premier album du groupe enregistré avec le chanteur Brian Johnson, remplaçant Bon Scott, le précédent chanteur[3], décédé six mois plus tôt et à qui l'album rend hommage.
Avec des ventes estimées à plus de 50 millions d'exemplaires, il est l'album le plus vendu du groupe, et le deuxième album le plus vendu de tous les temps derrière Thriller de Michael Jackson. Il est également reconnu comme un album majeur du hard rock. En décembre 2021, il est désigné comme étant le « meilleur album australien de tous les temps » par le magazine Rolling Stone Australia[4].
Historique
Après la mort de Bon Scott le 19 février 1980, Back In Black est le premier album d'AC/DC à être enregistré avec le chanteur Brian Johnson.
La pochette de l'album est entièrement noire. Y figurent simplement le nom du groupe et le titre de l'album en caractères blancs. Pour le vinyle et la réédition CD de 2003, le nom du groupe et le titre de l'album sont noirs mais le nom du groupe est en gaufré blanc et le nom de l'album est en relief. Selon Malcolm Young la maison d’édition refusa longtemps l’idée d’une pochette noire, de peur que personne ne remarque l’album dans les rayons des magasins. La négociation concernant cette pochette aurait pris plus de temps que l’enregistrement de l’album.[réf. nécessaire]
Cet album est couramment considéré dans l'esprit du public comme un hommage à Bon Scott, précédent chanteur du groupe, bien que ce ne soit pas explicite, dans les paroles des chansons ou sur la pochette. Toutefois la couleur noire et le nom de l'album symbolisent le deuil du groupe à la suite du décès de Bon Scott, tandis que les chansons Hells Bells, Back in Black et Have a Drink on Me rendent hommage à Bon Scott.
Angus Young a déclaré que la chanson éponyme de l’album restait sa préférée à jouer en concert car elle a un effet sur le public dès les premières notes. Quant à Brian Johnson, il a déclaré que les chansons de cet album étaient pour lui les plus difficiles à chanter[réf. nécessaire] ; Axl Rose en 2016 a d'ailleurs salué la prouesse de son prédécesseur sur cet album de référence[5].
L'album a été remastérisé pour la première fois en 1994, de nouveau en 1997 pour les versions nord-américaines du coffret Bonfire, puis en 2003 comme la quasi-totalité des albums d'AC/DC.
Enregistrement
Après la mort de Bon Scott les membres du groupe décidèrent de s’isoler du monde médiatique en partant pour les Bahamas, au studio Compass Point. Le séjour ne fut pas si paradisiaque à cause de la saison des orages. D’après Johnson, ce sont ces orages qui lui auraient inspiré le premier couplet de Hells Bells : « A rolling thunder, a pouring rain / I’m coming on like an hurricane » que l’on peut traduire par « Un tonnerre grondant, une pluie torrentielle / Je déferle comme un ouragan ».
Le studio aurait également subi une invasion de crabes qui allaient se loger directement dans le matériel du studio.[réf. nécessaire]
La production de Robert Lange sur cet album est reconnue comme un standard de qualité[6]. L’album est d’ailleurs utilisé par de nombreux producteurs pour calibrer leur matériel avant l’enregistrement.[réf. nécessaire] Le studio Compass Point est devenu célèbre et beaucoup d’artistes y ont enregistré par la suite, dont Judas Priest, Iron Maiden, U2, Lenny Kravitz et Adele. Cependant l’album a été mixé à New York City, au studio Electric Lady, créé par Jimi Hendrix. Il a fallu y ré-enregistrer le solo de Shoot to Thrill, Angus Young n’étant pas satisfait du résultat.
Matériel
Tony Platt, ingénieur du son, utilisa une console MCI, des micros Neumann U87, U47 et Shure SM58[6].
Comme à leur habitude les frères Young utilisèrent des amplificateurs Marshall JTM45, non pas des modèles de 100 watts comme sur scène mais des modèles de 50 watts. Ceux-ci étaient reliés avec une résistance de 16 ohm à des enceintes Marshall équipés de haut-parleurs Celestion Greenback, un élément essentiel de leur son.
Malcolm Young utilisa une Gretsch Jet mais également une Gretsch Falcon, qu’il utilisa également durant le Back In Black Tour. Angus Young utilisa comme sur tous les albums sa première Gibson SG de 1970 mais aussi probablement une Gibson SG Custom à trois micros.[réf. nécessaire]
Aucun effet ne fut utilisé hormis un Schaffer Vega Diversity System(en), un système sans-fil qu’utilisait Angus Young sur scène. Les effets de celui-ci sur son son, rendant le registre medium plus agressif, le poussèrent à utiliser ce système même en studio[6].
Cependant, l’album ne connut pas un succès immédiat, car les fans doutaient de la capacité de Brian Johnson à remplacer Bon Scott. C’est pourquoi le groupe organisa de petits concerts en Belgique, dont le premier à Namur[12], pour tester la réaction des fans.
En dépit de son énorme succès, ce n'est pas l'album d'AC/DC s'étant le mieux classé aux États-Unis, atteignant au plus haut la 4e place des charts ; l'album suivant du groupe, For Those About to Rock We Salute You, atteignit la première place en 1981[13] tout comme l'album Black Ice en 2008[réf. nécessaire].
De nos jours cet album fait partie des classiques du rock. Ses riffs simples mais efficaces ont solidement établi la popularité du groupe à l'international, et inspiré des guitaristes tels que Slash, Kurt Cobain[14], Scott Ian, Eddie Van Halen, Matt Bellamy, Dave Mustaine, Joe Satriani et beaucoup d’autres. C’est aussi l’album dont les morceaux sont le plus fréquemment joués par le groupe en concert.
En 2008 plusieurs chansons de l’album furent utilisées sur la bande originale de l’adaptation au cinéma des comics Iron Man (Marvel), à la demande de l’acteur principal Robert Downey Jr., fan du groupe. Cela permit de faire découvrir ces chansons à une nouvelle génération.
Clips vidéo
Le groupe enregistra six clips vidéo pour l'album à Bréda aux Pays-Bas : Back in Black, Hells Bells, What Do You Do for Money Honey, You Shook Me All Night Long, Let Me Put My Love into You, et Rock and Roll Ain't Noise Pollution. Ces clips montrent simplement le groupe interprétant chaque morceau en studio, sans décor, avec un montage basique.
Les clips de Back in Black, Hells Bells, What Do You Do for Money Honey, et Rock and Roll Ain't Noise Pollution, ainsi que le clip de You Shook Me All Night Long de 1986 réalisé pour l'album Who Made Who, ont été réédités sur le coffret DVD Family Jewels en 2005. Le clip vidéo original pour You Shook Me All Night Long est sorti sur le coffret Backtracks en 2009. Le clip vidéo de Let Me Put My Love into You reste inédit (mais peut être vu sur YouTube).
Comme souvent chez AC/DC, les paroles des chansons renvoient au sexe (You Shook Me All Night Long, Shoot To Thrill, Let Me Put My Love Into You...), aux femmes, avec une tonalité parfois ouvertement misogyne (Given The Dog A Bone, What Do You Do For Money Honey), au rock 'n' roll et à la vie dissolue qui y est associée (Rock 'n' Roll Ain't Noise Pollution, Have A Drink On Me, Shake A Leg) mais aussi à des thèmes plus lugubres, en lien avec le contexte funèbre de sa composition (Hell's Bells, Back in Black).
Hells Bells
Chanson basée sur une allégorie de l’enfer et de la mort qui parle à la première personne. La cloche utilisée au début de la chanson est une réplique de la Denison Bell du carillon du mémorial de guerre de Loughborough. Elle pèse 2000 livres (910 kg) et fut construite par John Taylor Bellfounders. L’original ne pouvait être utilisé à cause des pigeons qui parasitaient les enregistrements. Elle sonne 13 fois.
Typiquement le registre sexuel d’une chanson d’AC/DC évoquant une « Gold Digger », une prostituée. Le titre peut être traduit par : « Qu’est-ce que tu fais pour du pognon, poupée ? ».
Back in Black
C'est l'histoire d’un homme au fond du trou qui remonte la pente après l’échec.[réf. nécessaire] Vraisemblable allusion à la mort de Bon Scott et à la reconquête que le groupe est en train de vivre.[réf. nécessaire]
You Shook Me All Night Long
Chanson rock dansante ayant propulsé l’album sur les ondes radio, évoquant une relation sexuelle de longue haleine avec une nymphomane. Johnson fut inspiré par ce thème en regardant des femmes sur la plage.[réf. nécessaire]
Rock and Roll Ain’t Noise Pollution
Cette chanson a été écrite en réponse au gouvernement néo-zélandais qui avait comparé la musique d'AC/DC à une « pollution sonore »[18],[19]. Il s'agit d'une des nombreuses chansons du groupe faisant directement référence à la musique rock.
Note : pour la France, bien que les ventes de l'album n'aient été certifiées que pour 600 000 exemplaires, les ventes réelles de l'album sont estimées à 1 401 800 à la fin de l'année 2017[56].
Sur le premier pressage du vinyle en 1980 la liste de chanson au dos de la pochette est dans le désordre. Depuis cette erreur est restée sur tous les vinyls réédités. Par contre l’erreur n’a jamais été faite sur les autres supports.
Doutes
À la fin des sessions d’enregistrement, Brian Johnson est dubitatif quant au succès de l’album. Il considère sa voix trop aiguë.[réf. nécessaire]
Back In Black Tour
Lors de la tournée qui a suivi la sortie de l’opus, le groupe a connu un succès important notamment aux États-Unis où ils n’avaient jamais réussi à percer auparavant. La cloche fabriquée pour Hells Bells fut utilisée sur les premiers concerts mais ensuite remplacée par un modèle plus léger car l’originale risquait de tomber du fait de son poids (910 kg).
Notes et références
↑(en) Stephen Thomas Erlewine, « Back in Black », Allmusic (consulté le )
↑(en) Christian Hoard, « Back in Black », Rolling Stone (consulté le )
↑Bon Scott était le deuxième chanteur du groupe après Dave Evans.