Artus III Gouffier est le fils d'un gentilhomme poitevin, Henri Gouffier (1605-1639), marquis de Boisy, comte de Maulévrier, châtelain d'Oiron, et d'Anne-Marie Hennequin (-1676), dame du Peray.
À la mort de Blaise Pascal (1662), il s'efforce aussi d'organiser la publication des écrits du philosophe, comme ses Pensées.
Pieux, Artus Gouffier devint janséniste sous l'influence de Pascal et de la sœur de ce dernier, religieuse à l'abbaye de Port-Royal. Selon toute vraisemblance, il avait fait la connaissance du philosophe à Paris dans une église fréquentée alors par les familles Gouffier et Pascal ; sa sœur, Charlotte de Roannez, entretient de son côté des échanges sur la religion avec Blaise Pascal, qui joue pour elle également le rôle de conseiller spirituel.
« Ce fut précisément dans cette année 1651, semble-t-il, qu'il [Bl. Pascal] entra en relations de plus en plus étroites avec le jeune duc de Roannez. Leur liaison fut bientôt si intime qu'il eut une chambre à l'hôtel de son « cher ami », qu'il raccompagna dans un voyage à son gouvernement du Poitou, et qu'il se crut plus tard obligé de lui demander permission, quand il voulut se retirer du monde. Par l'intermédiaire du duc, il se trouva introduit dans la société du chevalier de Méré, le grand maître de la politesse et le professeur des belles manières du temps, du joueur Miton (sic), du « libertin » Des Barreaux, de la duchesse d'Aiguillon et de Mme de Sablé. »
En 1667, il cède son duché à son beau-frère, François III d'Aubusson de La Feuillade, maréchal de France (1675), pour se retirer dans une institution religieuse sans toutefois entrer officiellement en religion[9]. Selon le duc de Saint-Simon, « le duc de Roannez prit une manière d'habit ecclésiastique sans jamais être entré dans les ordres et vécut dans une profonde retraite[10]. » Il meurt dans sa retraite, le , sans postérité.
Notes et références
↑... et notamment le calcul des probabilités naissant : (de) Hartmut Hecht, Gottfried Wilhelm Leibniz, Stuttgart, Vieweg et Teubner, coll. « Teubner-Archiv zur Mathematik, n°2 », , 156 p. (ISBN978-3815420256), « III. Weitgespannte mathematische Interessen », p. 73 signale que le point de départ du problème de Méré était une question d'Artus Gouffier, duc de Roannez, sur le calcul du taux de décès annuel, sachant que de 64 personnes, 36 sont décédées en l'espace de 10 ans.
↑Cf. (nl) Chr. Huygens, Een lijst van dagen uit het leven van Christiaan Huygens, verzameld uit de Œuvres complètes., vol. 5 : Brieven (lire en ligne) : lettres du 31 déc. 1664, 3 juin 1665 et 4 févr. 1666.
↑« Artus cherchera toute sa vie dans des inventions et des spéculations de quoi éteindre les dettes de sa maison » (Mémoires de la Société des antiquaires de l'Ouest, 1922)
↑Y. Suire, « L'œuvre de dessèchement du Marais poitevin », Dix-septième siècle, no 221, , p. 611-636 (DOI10.3917/dss.034.0611).
↑Philippe Jansen, « Une tractation commerciale au XVIIe siècle. », Revue d'histoire des sciences et de leurs applications, vol. 4, no 2, , p. 173-176 (DOI10.3406/rhs.1951.2874)
↑G. Michaut, Les époques de la pensée de Pascal, Paris, Libr. A. Fontemoing, (réimpr. 2e, 1902), « III. La période mondaine », p. 68-69
↑D'après Jean Lesaulnier, Port-Royal insolite. Recueil de choses diverses 1670-1671, éd. Klincksieck, (ISBN978-2-252-02783-7).
Gérard André, « Artus Gouffier de Roannez, entrepreneur de la "nouvelle navigation de la Seine" entre Troyes et Nogent. », La Vie en Champagne, no 93, , p. 25-37 (ISSN0758-4245)
Jean Mesnard, Pascal et les Roannez, Paris, Desclée De Brouwer, , 2 vol.