En 1655, Hector Boutheroüe de Bourgneuf obtient de Louis XIV par des lettres patentes[4],[5], la concession de la navigation de la haute-Seine entre Nogent-sur-Seine et Troyes. Cependant le projet, dirigé par le Maréchal du Plessis, n'aboutit pas[6]. Après de nouvelles lettres patentes en 1676[5],[7], l'entreprise nommée « La nouvelle navigation de la Seine » commence les travaux, sous la direction de Artus Gouffier de Roannez[8]. Ils sont aussitôt suspendus à la suite de procès intentés par des habitants de Nogent-sur-Seine et ne reprennent qu'en 1685[9]. La navigation est établie jusqu'à Saint-Mesmin en 1697, puis jusqu'à Troyes en 1700[6],[7].Les ayants droit obtiennent la prolongation du privilège pour vingt années par de nouvelles lettres patentes du [2]. Les dommages causés par l'hiver 1709 et le manque d'entretien interrompent la navigation, justifiant en 1720, la révocation des privilèges accordés[4]. En 1727 les droits de navigation sont rendus aux anciens propriétaires qui font quelques réparations, mais en 1746 la navigation avait cessé[2]. En 1760 le sieur Bouquet acquéreur du canal, le fait réparer et rétablit la navigation entre Nogent et Méry. En 1766, il est de nouveau abandonné[6]. La navigation ne fut restaurée jusqu'à Troyes qu'en 1846, par l'ouverture sur un autre tracé, du canal de la Haute-Seine.
Ouvrages d'art
Le canal comportait à l'origine huit ouvrages de franchissement des chutes de divers types, dont des portes « roulantes en éventail » d'exécution tout à fait nouvelle. Guillaume, Baron Sieur Du Verger, en dressa la liste et la description lors de la visite du canal qu'il effectua en 1721[10].
Six pertuis étaient fermés par des portes « roulantes en éventail »[11],[10]. Ces portes, inventées par Artus Gouffier de Roannez[12], constituent une innovation. En effet, par la forme en secteur de cylindre des vantaux, la force résultant de l'action de la pression de l'eau due à la chute passe par l'axe vertical de rotation coïncidant avec l'axe du cylindre. Cette particularité rend la manœuvre des portes de pertuis, malgré la charge de l'eau, bien plus facile et rapide qu'avec les autres systèmes connus à cette époque[13]. Gilles Filleau des Billettes en fit une description à l'Académie royale des sciences
en 1699[14]. Le principe en sera repris à grande échelle en 1997, lors la réalisation du barrage mobile Maeslantkering aux Pays-Bas.
Le seul élément encore visible des ouvrages réalisés au XVIIe siècle sur le canal de Sauvage est le pertuis de Clesles. Le canal est maintenant une propriété privée. Il fait le bonheur des pêcheurs.
Le pertuis de Clesles, vestige d'une écluse sur le canal de Sauvage.
Au début du XXe siècle .
Mi XXe siècle.
Voir aussi
Bibliographie
Gérard André, « Artus Gouffier de Roannez, entrepreneur de la " nouvelle navigation de la Seine " entre Troyes et Nogent. », La Vie en Champagne, no 93, , p. 25-37 (ISSN0758-4245, résumé).
Christian Huygens, Œuvres complètes de Christiaan Huygens. Correspondance, M. Nijhoff, , 815 p. (lire en ligne), « N° 2788 Année 1693 », p. 395.
Théophile Boutiot, Histoire de la ville de Troyes et de la Champagne méridionale, vol. 4, Dufey-Robert, , 661 p. (lire en ligne), « De 1692 au 5 mai 1789 », p. 504-511.
Ernest Granger, Précis historique et statistique des voies navigables de la France et d'une partie de la Belgique, Napoléon Chaix, , 796 p. (lire en ligne), « Canal de la Haute-Seine », p. 649-652.
Pierre-Jean Grosley, Mémoires historiques et critiques pour l'histoire de Troyes, Duchesne, (lire en ligne), « Navigation de la Seine », p. 19.
Guillaume Du Verger, « Navigation de la rivière de Seine (1721) », dans Société académique de l'Aube, Annuaire administratif, statistique et commercial du Département de l'Aube, Bouquot, , 246 p. (lire en ligne), p. 3-22, 2e partie.
↑« Canal de Sauvages », sur Le dictionnaire des canaux et rivières de France (consulté le )
↑ a et bErnest Granger, Précis historique et statistique des voies navigables de la France et d'une partie de la Belgique, Napoléon Chaix, , 796 p. (lire en ligne), « Canal de la Haute-Seine », p. 649-652
↑ a et bThéodore Ravinet, Code des ponts et chaussées et des mines, ou collection complète des lois concernant le service des ponts., t. 4, Supplément, Carilian-Goeury, (lire en ligne), p. 31
↑ a et bPierre-Jean Grosley, Mémoires historiques et critiques pour l'histoire de Troyes, Duchesne, (lire en ligne), « Navigation de la Seine », p. 19
↑(en) Alice Stroup, Royal Funding of the Parisian Academie Royale Des Sciences During The 1690s, vol. 77, American Philosophical Society, (lire en ligne), partie 4. « the company called La nouvelle navigation de la Seine, which was Roannez's brainchild »
↑ a et bGuillaume Du Verger, Annuaire administratif, statistique et commercial du Département de l'Aube, Bouquot, , 246 p. (lire en ligne), « Navigation de la rivière de Seine (1721) », p. 9, 2e partie
↑Gérard André, « Artus Gouffier de Roannez, entrepreneur de la " nouvelle navigation de la Seine " entre Troyes et Nogent. », La Vie en Champagne, no 93, , p. 25-37 (ISSN0758-4245, résumé)
↑Christian Huygens, Œuvres complètes de Christiaan Huygens. Correspondance, M. Nijhoff, , 815 p. (lire en ligne), « N° 2788 Année 1693 », p. 395
↑Henri Melchior de Lagrené, Cours de navigation intérieure, fleuves & rivières, Éditions Dunod, (lire en ligne), « Portes cylindriques à axe vertical », p. 153