Il fut l'un des premiers et des plus fidèles participants du groupe des impressionnistes. Ses paysages de la Creuse, notamment ceux des alentours de Crozant, se rangent parmi ses œuvres les plus prisées[3].
Biographie
Originaire de Moulins, Armand Guillaumin s'installe en 1857 à Paris pour y travailler avec son oncle Besnard. Il suit des cours du soir avec le sculpteur Louis Denis Caillouette.
Au début des années 1870, il peint à Pontoise avec Pissarro. Il y développe son goût pour la peinture de paysages. Il exécute sa première eau-forte chez le docteur Gachet à Auvers-sur-Oise en 1872 ; Guillaumin en produira dix-sept tout au long de sa vie, ainsi que quelques lithographies en couleurs[4]. Rejoints par Cézanne, ils peignent sur les bords de la Seine vers 1873. Armand Guillaumin peint des vues des rives de la Seine et plus particulièrement des vues d'Ivry-sur-Seine, de Clamart et de Charenton, ainsi que des paysages d'Épinay-sur-Orge dans la banlieue sud de Paris. Ces vues témoignent de la vive préférence de l'artiste pour l'eau, motif qui allait devenir l'un de ses sujets favoris. À cette époque, Guillaumin se sert déjà d'une palette aux tons assez relevés.
Armand Guillaumin est fidèle au groupe impressionniste. Il participe à six des huit expositions des peintres impressionnistes. Il est en particulier présent à la Première exposition des peintres impressionnistes de 1874 et à la dernière de 1886[5]. Ami de Cézanne, il est également proche de Van Gogh qui apprécie le talent de coloriste et la palette de couleurs vives de Guillaumin.
Influence de Guillaumin par ses amis
Nature morte aux pommes, vers 1880 Collection privée, Vente 2023.
Il se marie en 1887 avec Marie-Josephine Gareton, enseignante au lycée Fénelon, originaire de la Creuse. Edgar Degas et Paul Gauguin sont ses témoins[6]. Ils auront quatre enfants : Madeleine en 1888, Armand en 1891, Marguerite en 1893 et André en 1896[7].
Durant les années 1890, sa peinture devient plus subjective. Ses couleurs très expressives anticipent ainsi les Fauvistes.
En 1891, il gagne deux lots, un de 100 000 francs-or[8] et un autre de 500 000, à la Loterie nationale, ce qui lui permet dès lors de se consacrer entièrement à la peinture. À partir de 1893, il loue régulièrement une maison à Crozant où il fréquente les peintres de l'École de Crozant, dans les environs de Fresselines, où habite le poèteMaurice Rollinat. Dessinant et peignant d'après le motif, il est toujours attiré par l'eau. Depuis les rives de la Creuse, il observe l'animation de la rivière, des ponts et des Chamil.
Au début du XXe siècle, Armand Guillaumin oriente son œuvre vers une facture plus serrée, une palette plus vive, presque violente, qui enthousiasme, dès 1901, le jeune Othon Friesz, qui se déclare ébloui par les pourpres, les ocres et les violets. Il se rend souvent sur la Côte d'Azur à Agay où il réalise, au côté du peintre Victor-Ferdinand Bourgeois[10], des marines et des vues de montagne, du massif de l'Esterel et des Alpes enneigées. Armand Guillaumin se retire ensuite dans la Creuse.
Il meurt le à Orly[11], où il est inhumé au vieux cimetière[réf. souhaitée], laissant un œuvre important d'où émergent les peintures de la période impressionniste, puis d'inspiration fauve.