Cet article est une ébauche concernant les mondes normands, une abbaye et les monuments historiques français.
Vous pouvez partager vos connaissances en l’améliorant (comment ?) selon les recommandations des projets correspondants.
L'abbaye Notre-Dame et Saint-Nicolas de Blanchelande est un ancien monastère de l'ordre de Prémontré, fondée au XIIe siècle, dont les vestiges se dressent sur le territoire de la commune française de Neufmesnil dans le département de la Manche, en région Normandie. L'église abbatiale et plusieurs bâtiments conventuels ont été démolis après la Révolution française.
L'ancienne abbaye est partiellement inscrite aux monuments historiques.
Les vestiges de l'abbaye sont situés à 1,4 kilomètre à l'est du bourg de Neufmesnil au sud du Mont Étenclin, dans le département français de la Manche.
C'est non loin du prieuré Saint-Michel du Bosc à Lithaire qu'il avait auparavant fondé, que le seigneur de La Haye-du-Puits, Richard de La Haye († 1169), connétable de Normandie, fils du sénéchal de Normandie Robert, et sa femme Mathilde de Vernon († 1209), dame de Varenguebec, fille du seigneur de Néhou, fondent en 1154-1155[2] un prieuré sous le nom de Brocquebœuf[note 1], à Lithaire, dédiée à la Sainte Vierge et à saint Nicolas de Myre. Richard aurait fondé le premier monastère, sous la condition de recouvrer sa liberté, à la suite de sa capture par des corsaires, lors de sa fuite par la mer de la place de Cherbourg à la fin de l'année 1145 assiégée par Geoffroy Plantagenêt[4],[note 2].
Dès octobre de l'année suivante, les huit premiers moines disposent d'une chapelle en bois, avec à leur tête Renouf, premier abbé connu. Cette chapelle fut bénie par Richard de Bohon, évêque de Coutances. En 1157[5] confirme la donation.
Six ans après cette fondation, Renouf fait transférer cette fondation sur les rives du Naudouil, dans la vallée située entre Brocquebœuf et le mont Étenclin en un lieu appelé Blanche Lande. En mai 1161, l'évêque Richard y introduit des chanoines prémontrés du prieuré saint-jacques de Brocquebœuf[réf. nécessaire],[note 3], qui sont bientôt trente en 1170. L'église abbatiale, bâtie en pierre, commencée en 1161[5], fut consacrée le 14 janvier 1185[5], ou en février 1186, par l'évêque de Coutances Guillaume de Tournebu.
Brocquebœuf devient alors un simple prieuré dépendant de la nouvelle abbaye[7].
L'abbaye de Prémontrés de Blanchelande devient rapidement un important centre religieux, desservant plusieurs paroisses des alentours. Au XIIe siècle, Guillaume Avenel lui donne l'église Saint-Martin d'Avenel.
En 1163, l'abbaye donne son nom à la nouvelle abbaye et au village de Blanchland, en Northumberland au nord de l'Angleterre. En 1404[5], l'abbé déclare que la distribution des aumônes n'est plus nécessaire, les épidémies ayant fait baisser le nombre de pauvres.
Pendant les guerres de Religion, l'abbaye est pillée le 28 février 1587[5]. Les bâtiments sont en partie détruits et ses titres et archives brûlés. L'abbé Philippe Ier Troussey, évêque suffragant de Coutances, est assassiné le 25 mai 1590[8]. Ayant peu de revenus, l'abbaye, qui avait déjà vu ses finances affaiblies par sa part à l'impôt de 100 000 écus consentis au roi, entame son déclin. Quant survint la Révolution, l'abbaye n'abrite plus que cinq religieux[9].
En 1790, l'abbaye est déclarée bien national, et son 46e abbé, l'évêque de Coutances Mgr Ange-François de Talaru de Chalmazel, en est exproprié. Le 30 avril 1790[5], Vincent Barbey, maire de Saint-Sauveur-le-Vicomte et grand-père de Jules Barbey d'Aurevilly, demande l'inventaire des biens. Jean Cornavin, maire de Sainte-Marie-du-Mont en fait l'acquisition. La mise en vente provoque la démolition partielle des bâtiments conventuels et surtout de l'église abbatiale, en 1845, dont il reste néanmoins le clocher.
Blanchelande renaît au XIXe siècle. Le 5 janvier 1857[5], Fanny de Robersart (1830-1887), fille du duc de Praslin, Charles de Choiseul-Praslin et de Françoise Sébastiani, acquiert des héritiers de Jean Cornavin l'abbaye. Elle restaure le logis abbatial, dont un salon richement décoré, et une salle à manger avec boiseries sculptées. Elle offrit alors aux « sœurs auxiliatrices » de se joindre à elle, et leur légua, en 1880[10], l'abbaye où elles restèrent plus d'un siècle.
Dans les années 1990, le propriétaire britannique aménage « une éphémère boîte de nuit » dans la chapelle[11].
En 2011, l'abbaye est vendue aux enchères, à un particulier, pour un montant de 920 000 €[12].
Des constructions anciennes il subsiste le réfectoire roman du XIIe siècle, la porte Saint-Nicolas du XIIIe siècle, quelques vestiges de l'église abbatiale (XIIe et XIIIe siècles), l'ancien logis abbatial du XVIe siècle[13]. L'ensemble des bâtiments conventuels ainsi que le carré du cloître ont été reconstruit dans le style classique au XVIIIe siècle[5],[13]. Le logis abbatial est terminé en 1740.
Il ne subsiste de l'abbaye qu'un dessin et de très rares vestiges. Jean Fournée a pu en déduire qu'elle était voûtée en partie au moins de croisées d'ogives. Du réfectoire roman du XIIe et refait au XVIIe siècle[5], il ne reste que quelques pierres. Le logis abbatial, appelé aujourd'hui le « prieuré », présente malgré sa mutilation encore quelques éléments de la fin du XVIe siècle[5]. On accédait à l'enclos par une porterie avec son guichet, du XIIIe siècle restauré au XVe siècle[5] dite « Porte Saint-Nicolas » ou « Porte de l'Hommage ». Une autre porterie, étagée d'une lucarne obstruée et dont les angles conservent des échauguettes en encorbellement donnait accès au logis. La chapelle remaniée au XVIIIe siècle conserve des travées du XIIe siècle[5], comme une pile carrée et des colonnes cylindriques qui sont de style roman.
La porterie Saint-Nicolas en totalité, y compris le logis attenant ; les vestiges et le sol de l'ancienne église abbatiale ; le nouveau logis abbatial et les bâtiments conventuels en totalité, y compris l'aire de l'ancien cloître ; les façades et toitures de l'ancien logis abbatial ; les façades et toitures de l'ensemble des dépendances agricoles, à l'exclusion des bâtiments modernes ainsi que l'enclos abbatial avec ses murs, terrasses et jardins, y compris le canal et l'étang, sont inscrits au titre des monuments historiques par arrêté du 27 novembre 2000[14].
La visite de ce lieu n'est pour l'instant pas autorisée[15][Quand ?].
Quand éclate la Révolution, l'abbaye possède encore les baronnies de Pont-l'Abbé et Varenguebec, ainsi que le droit de patronage et de présentation des églises et cures suivantes[16] :
Liste non exhaustive classée par commune
Le nom du premier abbé ou supérieur n'est pas connu. Il résidait à Brocquebœuf avec la première communauté[18].
Sur les autres projets Wikimedia :
Lokasi Pengunjung: 13.59.145.125