L'abbaye Saint-Paul de Verdun, connue aussi sous le nom d'abbaye des Prémontrés de Verdun, est une ancienne abbaye du XVIIe siècle située à Verdun, dans le département de la Meuse en région Grand Est.
Fondée en 973 par des moines bénédictins, elle passe aux mains des Prémontrés en 1135. Elle est plusieurs fois détruite et reconstruite à différents emplacements. Après la Révolution de 1789, l'abbatiale en construction et l'église du XVIe siècle sont détruites. Seuls les bâtiments conventuels du XVIIe siècle sont conservés, et abrite depuis le palais de justice de Verdun ainsi que la sous-préfecture de la Meuse.
L'ancienne abbaye est inscrite aux monuments historiques depuis le et une partie des intérieurs depuis le .
Histoire
Une abbaye bénédictine
L'abbaye Saint-Paul est fondée en 973 par les moines bénédictins, en dehors des murs de la ville. Elle porte le nom de Paul de Verdun, évêque de 630 à 648.
Une abbaye de chanoines réguliers de Prémontré
Elle passe aux mains des prémontrés en 1135[1],[2],[3]. L'abbaye reçoit plusieurs confirmations pontificales en 1137, 1141, 1178 et 1181[4].
Destructions et reconstructions
Détruite une première fois, l'abbaye est reconstruite, et une église gothique édifiée de 1249 à 1330 environ lui est ajoutée[5]. Cette dernière, magnifique, est comparable à la cathédrale Saint-Étienne de Metz[1].
En 1552, l'abbaye est détruite pour des raisons militaires sur ordre du roi de FranceHenri II[2],[3], au grand dam de Nicolas Psaume, évêque de Verdun et ancien prémontré. Henri II est alors en train de faire le siège de Metz dans le cadre du « Voyage d'Allemagne »[1]. Une nouvelle église est construite intra-muros à partir du . Elle est bénie le [5].
Pendant un siècle, l'abbaye ne connait pas de travaux à cause des troubles que connait la Lorraine et du refus des abbés commendataires[5]. Finalement, des bâtiments abbatiaux sont construits de 1686 à 1698 par l'architecte lorrain Thomas Mordillac dans un style sobre et classique[2],[3].
Mais la Révolution de 1789 stoppe le chantier. En 1790, l'abbaye est supprimée et les moines doivent s'exiler[1]. L'abbatiale inachevée et l'ancienne église sont détruites, seuls les bâtiments conventuels sont conservés pour être utilisés par les services publics[5].
L'ancienne abbaye est inscrite aux monuments historiques depuis le . L'escalier avec une rampe en fer forgé et le cabinet du sous-préfet avec ses boiseries du XVIIe siècle sont inscrites depuis le [6].
Architecture
Les bâtiments abbatiaux actuels ont été construits de 1686 à 1698 par Thomas Mordillac dans un style classique et sobre, associant pierres blanches, briques rouges et ardoises[3].
Les bâtiments conservent des traces de leur passé d'abbaye. La cheminée dans la loge du concierge est gravée de sculptures figurant le sacrifice d'Abraham. La salle des archives, le réfectoire des moines et le cabinet du sous-préfet, avec ses voûtes austères, sont caractéristiques du style Renaissance[1].
↑ abc et dJean-Luc Flohic (direction) et al., Les patrimoines des communes de la Meuse, t. 2, Paris, Flohic Éditions, coll. « Les patrimoines des communes de France », , 608 p. (ISBN2-84234-0744, BNF37193403), « Verdun », p. 1125
↑ abcd et eAlain Girardot (dir.) et al., Histoire de Verdun, Metz, Éditions Serpenoise, , 205 p. (ISBN2-87692-263-0, BNF36200908), p. 154.
↑ abcdef et gPhilippe Bonnet, Les Constructions de l'Ordre de Prémontré en France aux XVIIe et XVIIIe siècles, Paris, Arts et métiers graphiques, coll. « Bibliothèque de la Société française d'archéologie » (no 15), , 279 p. (BNF34778897, lire en ligne), p. 214.
Philippe Bonnet, Les Constructions de l'Ordre de Prémontré en France aux XVIIe et XVIIIe siècles, Paris, Arts et métiers graphiques, coll. « Bibliothèque de la Société française d'archéologie » (no 15), , 279 p. (BNF34778897, lire en ligne).
Bernard Ardura (préf. René Taveneaux), Abbayes, prieurés et monastères de l'ordre de Prémontré en France des origines à nos jours : dictionnaire historique et bibliographique, Nancy, Presses universitaires de Nancy, , 734 p. (BNF35570188).