Début du règne d'Artaxerxès II Mnémon (qui a de la mémoire), roi de Perse (fin en 359 av. J.-C.). Il échappe à un attentat de son frère Cyrus le Jeune, qui sera gracié sur l’intervention de sa mère Parysatis[2]. Au début de son règne, il essuie un échec lors d’une expédition en Égypte et perd une partie de Chypre, de la Phénicie et de la Syrie[3].
Cyrus le Jeune retrouve son commandement de Sarde[2] où il s’oppose au satrape Tissapherne. Les Grecs d’Asie ont alors la possibilité de faire allégeance à Cyrus (notamment les oligarques, amis de Lysandre), à Tissapherne (souvent le choix des démocrates), ou d’attendre.
Un traité de paix est signé entre Athènes, Sparte et ses alliés, négocié par une ambassade menée par Théramène à Sellasie. Athènes est épargnée et conserve son enceinte (Sparte se méfie de Thèbes qui voulait, avec Corinthe, raser la ville). Seuls les Longs Murs[6] et les fortifications du Pirée seront détruits[7]. Les vaisseaux qui restent sont livrés, sauf douze, les exilés sont autorisés à revenir. Athènes devient une alliée de Sparte, placée sous son hégémonie[8].
Lysandre impose à Athènes le conseil oligarchique des Trente (Critias, Théramène, etc.). Ceux-ci désignent eux-mêmes les 500 membres du Conseil ainsi que les magistrats et s’entourent d’une garde de 300 « porte-fouet », complétée plus tard par une garnison spartiate. Les Trente commencent par massacrer les sycophantes et les « démagogues ». Puis ils s’en prennent, en partie pour des raisons financières, aux métèques et aux citoyens riches (1500 personnes sont massacrées). Un corps civique de 3000 citoyens, seul autorisé à rester à Athènes et à jouir de garanties judiciaires, est créé. Théramène, qui avait négocié la reddition d’Athènes, s’oppose à Critias. Considéré comme trop modéré, il boit la ciguë[8].
Été : en Sicile, Denys de Syracuse entreprend le siège de la cité sicule d’Herbessos. Les citoyens syracusains se révoltent et s’allient aux cavaliers réfugiés à Etna. Denys s’enfuit précipitamment à Ortygie. Il recrute des mercenaires campaniens qui mettent en déroute ses adversaires (hiver 404/403)[9]. Denys, assuré de l’obéissance des Syracusains, se consacre à la restauration de son autorité sur la Sicile orientale. Catane et Naxos, livrées par trahison, sont rasées et leurs habitants vendus comme esclaves. Des mercenaires campaniens sont installés à Catane et des Sicules à Naxos. Léontinoi se soumet et sa population est déportée à Syracuse.
À la fin de l’année, les plaintes du satrape Pharnabaze, qui reproche à Lysandre de laisser piller son territoire, servent de prétexte aux éphores pour rappeler ce dernier à Sparte[11]. Ses adversaires, inquiets de sa puissance, s’attaquent aussi à son entourage : son lieutenant Thorax, harmoste de Samos, accusé de corruption, est condamné à mort[12]. Les éphores cessent de soutenir les décarchies instaurées par Lysandre.
Arrestation de Lysias et de son frère Polémarque par les Trente. Polémarque est mis à mort mais Lysias s'enfuit à Mégare[13].
↑Information à vérifier et à dater : au moment de la prise du pouvoir par les Trente et du discours de Lysandre à la tribune ces Murs semblent encore debout — source : Isaac, "Les oligarques", Calmann-Lévy, p. 125.
↑François Clément et Viton de Saint-Allais, L'Art de vérifier les dates des faits historiques, des inscriptions, des chroniques et autres anciens monumens, avant l'ère chrétienne..., Moreau, (présentation en ligne)
↑Jeannine Boëldieu-Trevet, Commander dans le monde grec au Ve siècle avant notre ère, Besançon, Presses Univ. Franche-Comté, , 294 p. (ISBN978-2-84867-188-8, présentation en ligne)
↑Plutarque, Dominique Ricard, Les vies des hommes illustres, vol. 2, Lefèvre, (présentation en ligne)