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Le 2e régiment étranger de parachutistes (2e REP), seul régiment parachutiste de la Légion étrangère encore en activité, est l'un des quatre régiments d'infanterie de la 11e brigade parachutiste de l'Armée de terre française. La 11e BP est une brigade légère et mobile, capable en cas d'urgence d'être projetée dans le monde entier afin de répondre à une situation de crise. Elle est spécialisée dans les opérations aéroportées et l'assaut par air.
Il est stationné au camp Raffalli à Calvi depuis son arrivée de Bou-Sfer (Algérie) en juin 1967.
Régiment d'infanterie parachutiste, il est néanmoins équipé de VAB (véhicules de l'avant blindé). Il est le seul régiment de la brigade à former et à breveter lui-même ses légionnaires aux techniques parachutistes grâce à son centre d'entraînement au saut.
En 2023, le 2e REP est composé de dix compagnies dont cinq compagnies de combat spécialisées, numérotées de 1 à 5, une compagnie d'appui, une compagnie de commandement et de logistique, une compagnie de maintenance et une unité de réserve numérotée 6.
Issu directement du 2e bataillon étranger de parachutistes qui servit en Indochine, adoptant une structure régimentaire en 1955, le 2e REP s'illustra en Algérie ; à la fin des années 1960 lors de la guerre civile tchadienne (opération Limousin) ; lors de la prise d'otages de Loyada (Djibouti) en 1976 et à Kolwezi (Zaïre) lors de l'opération Bonite en 1978. Participant à toutes les opérations extérieures depuis son arrivée en Corse, il fut notamment projeté au Tchad, au Liban, en ex-Yougoslavie à partir de 1992, à Djibouti, au Rwanda, au Centrafrique ou encore au Gabon. En 1997, il fut engagé au Congo-Brazzaville lors de l'opération Pélican. En 2002-2003, à l'occasion du début de l'opération Licorne, le régiment est engagé en Côte d'Ivoire. En 2010, il rejoint l'Afghanistan au sein de la brigade La Fayette (ou Task force La Fayette) comme GTIA Surobi, code Battle Group Altor. En 2013, il intervient en premier au Mali lors de l'opération Serval, en sautant sur Tombouctou puis en nettoyant l’Adrar des Ifoghas. Il réalise de nouveau des sauts opérationnels dans la région dans le cadre de l’opération Barkhane en 2015 et en 2018.
Le 2e BEP est créé officiellement en Algérie à Sétif le 1er octobre 1948. Il comporte à l'origine une CCB et trois compagnies de combat.
Le bataillon embarque à Mers el-Kébir le 13 janvier 1949 à bord du Maréchal Joffre, destination l'Indochine, et débarque à Saigon le 9 février.
Sous l'impulsion du général de Lattre de Tassigny, nouveau commandant civil et militaire de l'Indochine, la 3e compagnie de combat est remplacée début 1951 par la 2e CIPLE (compagnie indochinoise parachutiste de la Légion étrangère) constituée principalement de Vietnamiens. En juin, une quatrième compagnie est constituée (compagnie de marche).
Le bataillon, qui intervient principalement au Tonkin et au nord Annam, se distingue particulièrement lors de la bataille de Nghia Lo en octobre 1951. Il perd son chef de corps, le chef d'escadrons Rémy Raffalli, le 10 septembre 1952 et est anéanti lors de la bataille de Diên Biên Phu du 12 avril au 7 mai 1954.
Le 2e BEP est reconstitué le 1er juin 1954 avec les effectifs du 3e BEP en provenance d'Algérie.
Le 2e BEP embarque sur le Pasteur à Saigon le 1er novembre 1955. Son fanion compte six palmes et la fourragère aux couleurs de la Légion d'honneur. Il a perdu 1 500 officiers, sous-officiers et légionnaires dont un chef de corps.
Le 1er décembre 1955, le 2e BEP devient le 2e régiment étranger de parachutistes (2e REP). Lors de son premier engagement, le 5 janvier, il déplore son premier mort, mais a tué 22 opposants. Regroupées à Philippeville les compagnies rayonnent dans le secteur.
De mars à juin, deux unités opèrent dans les Aurès. Le 30 avril est marqué par un dur combat, au douar Ouled Fathma. Le régiment reçoit son nouveau drapeau le 5 juin. En novembre, il change de secteur, le PC s'installant à Tébessa. En réserve opérationnelle, le régiment a pour mission de surveiller la frontière algéro-tunisienne. L'année 1956 se termine sur un bilan totalisant 900 opposants tués, 500 prisonniers et de nombreux matériels de guerre récupérés, pour 38 pertes de son côté.
En avril 1957, le régiment revient à Philippeville. Le 30 mai, il quitte sa garnison pour El Milia afin d'assurer la sécurité de la presqu'île de Collo et la région de Jijel. En août, il revient à Tebessa pour une série d'opérations sur la frontière où 35 opposants sont abattus mais où six légionnaires trouvent également la mort. Le 18 décembre, le régiment détruit une katiba dans le djebel Hamimat Guerra. Les opposants déplorent 45 tués. En 1960, le régiment est essaimé dans différentes garnisons : Chekfa, Souk el Tleta, borj Chahna, Beni Siar et Philippeville au camp Pehau. Au cours du 1er trimestre 1960, l'« opération Turquoise » occupe le régiment qui déplore quatre tués, huit blessés pour 24 opposants tués, 2 prisonniers, 5 fuyards abattus et 17 suspects arrêtés. Un canon de 20 mm est récupéré, ainsi qu'un pistolet-mitrailleur, 10 fusils de guerre, un pistolet automatique et de nombreuses munitions sont détruites. Quelques opérations secondaires sont montées telles que « Saxophone » les 26 et 27 janvier, "Clarinette" (3 opopsants tués et un prisonnier), « Basson I » les 20 et 21 février, « Basson II » les 8 et 9 mars, (six opposants tués et 24 suspects arrêtés), Zacharie » (1 caïd mort par suicide et 2 fuyards abattus) du 15 au 17 mars, « Victorien » (quatre fuyards abattus) puis au 2e trimestre, « Turquoise », avec les opérations secondaires « Poisson » (deux opposants tués, huit suspects arrêtés), le 1er et 2 avril, « Basson III » (trois opposants tués, un fuyard abattu). Le 19 avril, un officier et deux légionnaires sont tués dans une embuscade. Après « Turquoise » suit « Opaline » en juin.
Dans les premiers jours de 1958, le 2e REP accélère le rythme des combats. Les 26 et 27 avril, il met hors de combat 209 opposants dans la région de Beni Sbihi, récupérant un fort arsenal dont 3 mitrailleuses. Le 30, les fêtes de Camerone laissent places à une série de bouclages pour intercepter un groupe d'opposants vers Souk Ahras. 84 d'entre eux sont tués. En janvier 1959, le régiment se déplace sur Guelma, en réserve opérationnelle pour la zone Est Constantinois. Le 1er mars, il anéantit une katiba à Gambetta. Le 23 juin, une autre katiba est démantelée. 29 opposants sont tués et 10 prisonniers. Au 3e trimestre, les opérations « Pierres précieuses » est déclenchée. L'Ouest Constantinois est ratissé. Le bilan est très lourd : 229 opposants tués, 99 prisonniers, mais 11 légionnaires sont tombés. En janvier 1960, le 2e REP, au sein de la 25e DP opère dans le secteur de Djidjelli. C'est une nouvelle opération « Turquoise », opération secondaire de l'opération « Pierres précieuses ». Le 23 septembre, le régiment retourne à sa base arrière de Philippeville avant de rejoindre Bou Hammama où débute l'opération « Ariège » et qui concerne les régions de Biskra et de Kenchela. Avant de quitter les Aurès, le 2e REP inflige une dernière défaite à ses opposants dans le djebel Chelia, se soldant par 53 tués. Le 28 décembre, le régiment fait mouvement sur Oran puis Tlemcen où il arrive le 30 décembre.
Le 21 avril 1961, le Putsch des généraux est déclenché. Le colonel Darmuzai, commandant du régiment, se déclare contre mais laisse ses hommes faire selon leurs souhaits. C'est son commandant en second, Bernard Cabiro, qui prend la tête du régiment et rejoint le putsch, tout comme le fait son régiment frère, le 1er REP, sous le commandement d'Hélie de Saint Marc,. Après l'échec du putsch, Cabiro et De Saint Marc sont arrêtés et jugés. Le 1er mai 1961, le 1er REP est dissous ; le 2e REP reste la seule unité héritière de toutes les unités para-légion créées depuis 1948. Comme se plaisent à le dire les cadres et légionnaires du régiment, il est « le second de personne ».
Mis à la disposition de la zone Ouest Oranais en renforcement du barrage algéro-marocain, le régiment y reste jusqu'au 28 janvier, date à laquelle il retrouve sa base arrière. Les opérations, les tournées de police puis de présence se poursuivent dans les régions de La Calle, El Milia, Philippeville jusqu'au 18 mars 1962, date du cessez-le-feu que le régiment apprend à Telergma. En moins de sept années, plus de 4 000 rebelles sont mis hors de combat et près de 4 000 armes individuelles et plus de 200 armes collectives sont saisies.
Le régiment quitte le Constantinois, le 30 août 1962, après une présence quasi continuelle de 6 ans dans la même région. Le 16 septembre, il se regroupe à Bou Sfer dans l'enclave de la base stratégique de Mers el-Kébir[3].
À compter de 1962 et de la signature des accords d'Évian, l'armée française quitte progressivement l'Algérie pour être rapatriée en France métropolitaine. La Légion étrangère n'échappe pas à cette règle et pour la première fois de son histoire, ses régiments viennent à tenir garnison en métropole.
Pour le 2e REP, ce déménagement se fera progressivement entre 1965 et 1967. Depuis sa nouvelle garnison de Bou-Sfer, dernière base française sur le territoire algérien, le régiment va envoyer des unités préparer le nouveau quartier, situé à Calvi, en Corse. Ce quartier est l'ancienne base du 1er bataillon de Choc de la 11e demi-brigade parachutiste de choc, dissoute en 1963. Le déménagement complet du régiment sera effectif en juin 1967. L'unité se voit intégrée à la 11e division parachutiste.
Cette période, première période de paix dans l'histoire du régiment après 14 ans d'existence, est synonyme d'un grand désœuvrement et d'une baisse de moral significative des légionnaires. Ceux-ci, forts de leurs victoires militaires en Indochine et sur le territoire nord-africain, doivent faire face aux accords d'Évian, qui mettent fin à la guerre d'Algérie et à l'Algérie française. Durant la transition, le régiment, cantonné dans un camp dont il n'a pas le droit de sortir, ne mène plus d'activités opérationnelles. L'entraînement et la routine minent l'esprit des légionnaires. C'est à cette époque, sous l'impulsion du colonel Caillaud, que les compagnies commencent à se spécialiser dans un combat particulier : combat antichars pour la 1re, montagne pour la 2e, amphibie pour la 3e et destruction pour la 4e.
Au temps de leurs implantations à Djibouti, les compagnies du 2e REP étaient administrées par la 13e Demi-Brigade de la Légion Étrangère (DBLE). Ainsi, chaque compagnie du 2e REP devenait provisoirement sa « compagnie tournante ». En janvier 1982, la 4e Cie du 2e REP, sous le commandement du Capitaine Daras, quitte Calvi pour relever leurs camarades de la 1ère. Le 25 janvier, ils prennent poste à Djibouti.
Le 3 février 1982, il est prévu un exercice militaire de routine pour lequel doit participer la 4e Cie du 2e REP. Un avion de type NordAtlas (matricule 2501 n°140) décolle avec à son bord 36 militaires (29 légionnaires, 6 aviateurs ainsi qu’un marin du commando Jaubert). À la suite d'une dégradation des conditions météorologiques, l’avion tente désespérément de prendre de l’altitude. Il finit par percuter de plein fouet le sommet du mont Garbi, se situant au nord-ouest du lac Assal. L’accident ne laissera aucun chance de survie à ses occupants périssant en service aérien commandé[5].
Depuis la bataille de Dien Bien Phu en 1954, le drame du Mont Garbi reste, pour la Légion Étrangère, le jour le plus tragique en termes de pertes humaines.
En 1994, la compagnie parachutiste que le 2e REP armait à Djibouti (13e DBLE) est dissoute. Néanmoins le 2e REP continua chaque année à fournir une tournante « captive » jusqu'au départ de la 13e DBLE le 13 juin 2011.
La configuration du REP n'évolue pas fondamentalement jusqu'en 2010 et le régiment continue à être engagé sur des théâtres d'opérations extérieures, comme l'Afghanistan (ISAF en O.M.L.T. en 2008 et 2012, en GTIA (Altor en 2010) et SGTIA (Ba cum en 2011) au sein de la Brigade La Fayette (opération Pamir).
En janvier 2011 est créée la base de défense de Calvi[6]. Le colonel Plessy est le premier commandant de la base de défense dite de type 1, tout en étant le chef de corps du 2e REP. Une partie des services qui appartenaient en propre au régiment (ressources humaines, administration finances, soutien vie, soutien commun) sont désormais affiliés à la chaîne du soutien des armées. Les légionnaires de la CAS arment désormais le groupement de soutien de cette base de défense et assurent le fonctionnement du 2e REP et des unités rattachée à la base.
Cette réorganisation n'impacte pas la capacité opérationnelle du régiment qui continue à envoyer des unités en mission de courte durée à Djibouti (jusqu'au départ de la 13e DBLE en 2011), au Gabon, en Nouvelle-Calédonie et, à compter de 2012, aux Émirats arabes unis au titre de la compagnie d'infanterie captive de la Légion à la 13e DBLE (ie alternance entre unités infanterie Légion de métropole).
En 2012, l'une des unités projetées aux Émirats arabes unis participe à la protection de l'hôpital militaire français au cours de l'opération Tamour en Jordanie.
Dans la nuit du 27 au 28 janvier 2013, une compagnie du 2e REP est parachutée sur la ville de Tombouctou, dans le cadre de l'opération Serval au Mali, une première depuis l'opération Bonite (Kolwezi) en 1978.
En 2015, une cinquième compagnie de combat est mise sur pied (5e Cie), spécialisée dans les actions en zone désertique.
L'opération Serval au Mali étant remplacée par l'opération Barkhane dans la bande sahélo-saharienne en août 2014, c'est à ce titre que 3 sections du régiment ont sauté dans le nord du Niger[7] entre le 7 et le 13 avril 2015. Plusieurs opérations aéroportées suivront dans le cadre de cette opération où le régiment est partiellement déployé en 2018[8] et 2020[réf. souhaitée]. Au début 2020, deux compagnies du régiment, en forces prépositionnées en Côte d’Ivoire sont en renfort au Sahel. Elles forment le GTD (groupement tactique désert) Altor qui, au côté des GTD Dragon (2e REI) et Centurion (1er REC) participe à l'opération Monclar[réf. souhaitée].
La guerre contre le terrorisme en France et le déploiement de l'opération Sentinelle voient l'engagement des unités en OPINT (opération intérieure) renforcée.
Il porte, peintes en lettres d'or dans ses plis, les inscriptions suivantes[9],[10].
CAMERONE 1863
INDOCHINE 1949 - 1954
A.F.N 1952 - 1962
La Légion marche vers le front, En chantant nous suivons, Héritiers de ses traditions, Nous sommes avec elle.
Nous sommes les hommes des troupes d'assaut, Soldats de la vieille Légion, Demain brandissant nos drapeaux, En vainqueurs nous défilerons, Nous n'avons pas seulement des armes, Mais le diable marche avec nous, Ha, ha, ha, ha, ha, ha, ha, car nos aînés de la Légion, Se battant là-bas, nous emboîtons le pas.
Pour ce destin de chevalier, Honneur, Fidélité, Nous sommes fiers d'appartenir Au 2e REP.
Son drapeau est décoré :
L'attribution de ces citations confère le droit au port de la fourragère aux couleurs de la Croix de la Valeur militaire (à compter de juillet 2013)[13] et de l'olive aux couleurs de la Médaille militaire pour l'ensemble des cinq citations à l'ordre de l'armée[14].
2e BEP[16]
2e REP
2002 ;
L'évolution de l'organisation du régiment a suivi celle de l'histoire des régiments d'infanterie parachutistes.
Le 2e REP a été créé avec quatre compagnies de combat, une compagnie d'éclairage et d'appui, et une compagnie de commandement et des services. Au fil des ans, cette structure a évolué :
L'effectif global est d'environ 1 340 hommes.
Toutes les compagnies de combat sont constituées d'une section commandement, d'une section appui (mortiers de 81 mm LLR et missiles anti-chars Milan) et de 3 sections de combat.
Le 2e REP dispose d'un chalet en montagne installé au col du Vergio, non loin du Monte Cinto, d'un centre d'entraînement nautique en baie de Calvi ainsi que d'un village de combat en localité situé au camp Frasselli, sur la commune de Bonifacio, dans l'extrême sud de la Corse.
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