1re brigade d'Extrême-Orient

1re brigade d'Extrême-Orient
Image illustrative de l’article 1re brigade d'Extrême-Orient
Insigne de la brigade

Création 1943
Dissolution 1947
Pays Drapeau de la France France
Origine Troupes coloniales
Branche Armée de terre
Type Brigade
Rôle Infanterie
Effectif 7 046  (en mai 1945)
Fait partie de Corps expéditionnaire français en Extrême-Orient
Garnison Moramanga (1944-1945)
Ancienne dénomination Brigade de Madagascar (1943-1945)
Guerres Guerre d'Indochine

La 1re brigade d'Extrême-Orient une unité militaire française du début de la guerre d'Indochine.

Mise sur pied à Madagascar en 1943 avec le soutien britannique, la brigade débarque en Cochinchine en 1946 avec ses cadres et ses spécialistes. Renforcée de recrues locales, elle mène la réoccupation des plateaux des Montagnards (en) jusqu'en 1947.

Historique

La brigade est mise sur pied à partir de novembre 1943 sous le nom de brigade de Madagascar. Son équipement est assuré par un accord avec le Bureau de la Guerre britannique passé le [1]. La brigade est rassemblée à partir de 1944 au camp de Moramanga, qui deviendra le lieu de départ de l'insurrection malgache de 1947[2]. En mai 1944, la brigade compte 3 900 hommes équipés et armés, un an plus tard elle regroupe 7 046 hommes dont 4 915 sénégalais[3].

Elle est constituée alors de trois bataillons sénégalais (BMSEO, pour bataillon de marche sénégalais d'Extrême-Orient), un bataillon indochinois, un régiment d'artillerie malgache et des services :

Mais aussi bien le pouvoir politique français que les Britanniques rejettent l'envoi de « Noirs » en Indochine[N 1] et la brigade part avec ses cadres et spécialistes européens, malgaches et réunionnais[6]. L'effectif de la brigade est réduit à un millier d'hommes jusqu'à ce que des renforts venus de France le fasse remonter à quatre milliers[7].

Le voyage a lieu par des navires des Alliés, majoritairement britanniques[7] et la brigade débarque à Saïgon à partir du 28 décembre 1945[8].

Les éléments débarqués sont réorganisés et forment quatre (puis cinq) bataillons de marche, avec le recrutement d'autochtones (Cambodgiens et montagnards)[8] et le renfort d'éléments du 11e régiment d'infanterie coloniale, récemment libérés après leur capture par les Japonais en 1945, et des troupes françaises en Chine[9].

Début 1946, la composition de la brigade devient donc la suivante :

Ainsi renforcée par des soldats autochtones, la brigade devient le modèle du futur « jaunissement » du corps expéditionnaire français en Extrême-Orient[8].

La brigade reprend puis tient les plateaux montagnards de la chaîne Annamitique[14].

La brigade est dissoute en juillet 1947, ses bataillons deviennent autonomes[6].

Uniforme

Les hommes de la brigade sont à l'origine de la standardisation du chapeau de brousse (en) au sein du corps expéditionnaire français en Extrême-Orient. Équipés par les Britanniques de ce chapeau, fabriqué en feutre, les militaires de la brigade demandent à l'intendance militaire coloniale de poursuivre la fabrication de chapeau de brousse. Faute de feutre, les chapeaux de brousse d'Indochine sont fabriqués en toile mais donnent pleine satisfaction, se révélant aussi efficace que le casque colonial en liège. Le port du chapeau de brousse est rapidement élargi au reste du corps expéditionnaire et à toutes les troupes françaises outre-mer[15].

Notes et références

Notes

  1. Le général Leclerc écrit dans une lettre du demandant de presser l'envoi de la brigade : « Malheureusement je ne peux prendre les Noirs. Ceci est une décision formelle à la suite des télégrammes quotidiens de Cédile... et à la suite des réactions britanniques et annamites . » (Bodinier 1987, p. 66)

Références

  1. Bodinier 1987, p. 20.
  2. Eugène-Jean Duval, La révolte des sagaies: Madagascar 1947, L'Harmattan, (ISBN 978-2-7475-2336-3, lire en ligne), p. 79
  3. Michel Bodin, La France et ses soldats: Indochine 1945-1954, Éditions L'Harmattan, (ISBN 978-2-296-31646-1, lire en ligne), p. 13-14
  4. a b et c Jacques Sicard, « Les bataillons de marche de l'Afrique française libre et leurs insignes », Militaria Magazine, no 105,‎ , p. 47-50
  5. Gilles Aubagnac, « L'artillerie », dans Ivan Cadeau, François Cochet et Rémy Porte, Dictionnaire de la guerre d'Indochine, Perrin, (ISBN 978-2-262-08701-2, lire en ligne)
  6. a b et c Blondieau 1983, planche no 2.
  7. a et b Guy Pedroncini, Leclerc et l'Indochine : 1945-1947, quand se noua le destin d'un empire, Éditions Albin Michel, (ISBN 978-2-402-50867-4, lire en ligne), p. 98-99
  8. a b c et d Bodinier 1987, p. 67.
  9. a b c d e et f Blondieau 1983, planche no 10.
  10. a et b (en) Simon Dunstan, French Armour in Vietnam 1945–54, Osprey Publishing, coll. « New Vanguard » (no 267), , 46 p. (ISBN 978-1-4728-3182-8)
  11. a et b Bodinier 1987, p. 36.
  12. a et b Benoit Jeanne, Ils ont déminé la Normandie !, , 2e éd. (ISBN 978-2-9524231-1-3, lire en ligne), « La 1re brigade d'Extrême-Orient », p. 160-161
  13. Paul Malmassari, « Automitrailleuses », dans Ivan Cadeau, François Cochet et Rémy Porte, Dictionnaire de la guerre d'Indochine, Perrin, (ISBN 978-2-262-08701-2, lire en ligne)
  14. Antoine Champeaux, « 3e division d'infanterie coloniale », dans Ivan Cadeau, François Cochet et Rémy Porte, Dictionnaire de la guerre d'Indochine, Perrin, (ISBN 978-2-262-08701-2, lire en ligne)
  15. André Souchal, L'intendance militaire des troupes de Marine : Trois cent quarante ans d'Histoire. 1626-1966, Paris, , 384 p. (ISBN 978-2-402-60109-2, BNF 33179796, lire en ligne), p. 287-288

Bibliographie