Avec deux médailles d'or, l'Australienne Shirley Strickland est l'athlète la plus titrée sur 80 m haies. Aucune athlète n'est encore parvenue à remporter deux titres olympiques sur 100 m haies.
En 1936, lors des Jeux olympiques de Berlin, quatre athlètes établissent en finale le même temps de 11 s 7. Les concurrentes sont départagées par le jury qui utilise le système de la photo-finish permettant de mesurer les temps au millième de seconde. Ainsi, l'Italienne Trebisonda Valla est désignée vainqueur de la course avec le temps 11 s 748, l'Allemande Anni Steuer est deuxième dans le temps de 11 s 809 et la Canadienne Elizabeth Taylor est troisième dans le temps de 11 s 811[3].
Détentrice du record du monde et championne d'Europe en titre, la Néerlandaise Fanny Blankers-Koen remporte la finale des Jeux olympiques de 1948, à Londres. La Britannique Maureen Gardner, qui réalise le même temps que la Néerlandaise (11 s 2), se classe deuxième de la course, l'Australienne Shirley Strickland s'adjugeant la médaille de bronze en 11 s 4[4]. Fanny Blankers-Koen remportera trois autres médailles d'or lors de ces Jeux, sur 100 m, 200 m et 4 × 100 m.
En 1960, aux Jeux olympiques de Rome, la Soviétique Irina Press, spécialiste des épreuves combinées, remporte la médaille d'or en 10 s 8 et devance la Britannique Carole Quinton (10 s 9) et l'Allemande Gisela Birkemeyer (11 s 0). Cette dernière figurait parmi les favorites au titre après avoir porté le record du monde à 10 s 5 quelques semaines avant le début des Jeux[7].
En 1968, lors des Jeux olympiques de Mexico, l'Australienne Maureen Caird, âgée de dix-sept ans seulement, remporte la finale et établit un nouveau record olympique en 10 s 3. Elle devance d'un dixième de seconde sa compatriote Pam Kilborn, médaillée de bronze quatre ans plus tôt, et Chi Cheng qui concourt pour le Taipei chinois. Karin Balzer, la tenante du titre, ne se classe que cinquième de l'épreuve[9].
En 1980, en finale des Jeux olympiques de Moscou, la Soviétique Vera Komisova s'impose dans le temps de 12 s 56, nouveau record olympique, et devance la tenante du titre Johanna Schaller, deuxième en 12 s 63 et la Polonaise Lucyna Langer, troisième en 12 s 65. L'autre polonaise Grażyna Rabsztyn, qui avait porté le record du monde à 12 s 36 quelques semaines avant le début des Jeux olympiques, ne se classe que cinquième de la finale après avoir pris un mauvais départ[12].
Les Jeux olympiques de 1984 à Los Angeles sont marqués par le boycott des pays du bloc soviétique, et dont les spécialistes du 100 m haies figurent aux 12 meilleures place des bilans mondiaux. En leurs absences, l'Américaine Benita Fitzgerald-Brown remporte le titre olympique en 12 s 84, devant la Britannique Shirley Strong (12 s 88) et l'autre américaine Kim Turner (13 s 06). Initialement quatrième de la course car départagée au millième de seconde avec Kim Turner, la Française Michèle Chardonnet s'adjuge également la médaille de bronze après une réclamation déposée par la Fédération française d'athlétisme. La décision de l'IAAF, prise sur la base de l’agrandissement d’une photo officielle prise face à la ligne d’arrivée et que le premier jury n’avait pas examinée, est rendu en novembre 1984, soit plus de trois mois après la finale[13].
1988-2004
En 1988, en finale des Jeux olympiques de Séoul, la Bulgare Yordanka Donkova, qui a amélioré à plusieurs reprises le record du monde lors de la saison 1986 et porté celui-ci à 12 s 21 quelques semaines avant le début des Jeux, confirme son statut de favorite en s'imposant dans le temps de 12 s 56, signant un nouveau record olympique. Elle devance l'Est-allemande Gloria Siebert, médaillée d'argent en 12 s 61 et l'Ouest-allemande Claudia Zackiewicz, médaillée de bronze en 12 s 75. La Bulgare Ginka Zagorcheva, championne du monde en titre, est éliminée dès les séries[14].
Lors des Jeux olympiques de 1992 se déroulant à Barcelone, la Russe Ludmila Narozhilenko, championne du monde en 1991 qui concourt pour l'équipe unifiée des pays de l'ancienne URSS, déclare forfait pour les demi-finales après une blessure aux ischio-jambiers survenue dès les quarts de finale. Titrée sur 100 m, l'Américaine Gail Devers est en tête de la course lorsqu'elle heurte la dixième et dernière haie et chute lourdement sur la piste, se classant finalement cinquième de la course. La victoire revient à la Grecque Voúla Patoulídou qui s'impose dans le temps de 12 s 64, devant l'Américaine LaVonna Martin, médaillée d'argent en 12 s 69, et Yordanka Donkova, médaillée de bronze en 12 s 70. Avant les Jeux olympiques de Barcelone, la meilleure performance de Voúla Patoulídou n'était que de 12 s 96. Elle a porté son record personnel à 12 s 88 en demi-finale, puis l'a amélioré de près de 20/100e de seconde en finale (12 s 64) [15].
Concourant désormais pour la Suède et terminant sa période de suspension pour dopage, Ludmila Engquist (ex:Narozhilenko) remporte le titre des Jeux olympiques de 1996. Devancée par la Slovène Brigita Bukovec après les neuf premières haies, elle parvient à faire la différence lors du dernier obstacle et l'emporte en 12 s 58, un centième de seconde seulement devant Brigita Bukovec qui établit un nouveau record national en 12 s 59. Après visionnage de la photo-finish, la médaille de bronze revient finalement à la Française Patricia Girard-Léno en 12 s 65, écartant du podium Gail Devers, championne du monde du 100 m haies en 1993 et 1995[16].
Lors du 100 m haies des Jeux olympiques de 2000, à Sydney, Gail Devers fait figure de favorite pour la médaille d'or après son troisième titre mondial obtenu en 1999. Après ses deux échecs lors des Jeux précédents, elle connait pourtant une nouvelle désillusion en étant contrainte à l'abandon sur blessure à l'occasion des demi-finales. En finale, la Kazakh Olga Shishigina l'emporte dans le temps de 12 s 65 et devance sur le podium la Nigériane Glory Alozie (12 s 68) et l'Américaine Melissa Morrison (12 s 76)[17].
Quatre ans plus tard, en finale des Jeux olympiques de 2004, à Athènes, la Canadienne Perdita Felicien, championne du monde en 2003, est déséquilibrée au franchissement de la première haie et fait chuter par la même occasion sa concurrente placée à sa droite, la Russe Irina Shevchenko. L'Américaine Joanna Hayes remporte l'épreuve en 12 s 37, signant un nouveau record olympique. L'Ukrainienne Olena Krasovska se classe deuxième en 12 s 45 alors que Melissa Morrison obtient une deuxième médaille de bronze consécutive en 12 s 56[18].
Depuis 2008
Le 100 m haies des Jeux olympiques de 2008, à Pékin, est remporté par l'Américaine Dawn Harper qui établit en finale un nouveau record personnel en 12 s 54. Elle devance l'Australienne Sally Pearson, médaillée d'argent en 12 s 64 et la Canadienne Priscilla Lopes-Schliep, médaillée de bronze en 12 s 64 après visionnage de la photo-finish. L'Américaine Lolo Jones, auteur de la meilleure performance mondiale de l'année en demi-finale avec le temps de 12 s 43, percute la neuvième haies et chute lourdement, terminant septième de la course. Sa compatriote Michelle Perry, championne du monde en 2007, n'a pas réussi à se qualifier pour ces Jeux à l'occasion des sélections olympiques américaines[19].
Lors des Jeux olympiques de 2012 à Londres, disputé sous une pluie battante[20], Sally Pearson confirme son statut de favorite après avoir remporté le titre mondial l'année précédente et dominé la majeure partie des meetings européens. Elle s'impose en finale en 12 s 35, signant un nouveau record olympique, 2/100e de seconde devant la tenante du titre Dawn Harper qui bat pourtant son record personnel en 12 s 37[21]. L'autre américaine Kellie Wells se classe troisième de la course et améliore également sa meilleure performance personnelle en 12 s 48. Lolo Jones termine au pied du podium en 12 s 58.
Cinq ans plus tard à Tokyo, Kendra Harrison est bien présente aux Jeux Olympiques mais elle doit s'incliner en finale face la nouvelle reine de la discipline, la Portoricaine Jasmine Camacho-Quinn. Cette dernière bat en demi-finale le record olympique en 12 s 26, à 6 centièmes du record du monde de Harrison[23], puis s'impose en finale en 12 s 37, offrant à Porto Rico le premier titre olympique de son histoire en athlétisme. La médaille d'argent revient donc à Kendra Harrison en 12 s 52, et la médaille de bronze à la Jamaïcaine Megan Tapper en 12 s 55[24]. Quant à la championne olympique en titre Brianna McNeal, elle avait été suspendue peu avant les Jeux pour « entrave au processus antidopage ».