L’église Saint-Paul de Strasbourg (« Paulskirche » en allemand) est située à l'intersection des quais Zorn et Mullenheim, au confluent de l'Aar et de l'Ill.
Ancienne église de garnison protestante, elle est construite à la fin du XIXe siècle lors de l'annexion. Elle est désormais affectée au culte réformé.
Elle s'inscrit dans l'« axe impérial » de la Neustadt formé par l'avenue de la Liberté qui relie la place de la République et la place de l'Université.
Ses deux flèches culminant à 76 mètres de hauteur dominent les alentours.
L'église Saint-Paul fait l’objet d’un classement au titre des monuments historiques depuis le [1].
Les travaux de construction débutèrent le , et l'édifice fut consacré le en présence du Général von Blume(de) et de l'Aumônier militaire en chef Steinwender[2]
Elle se dresse à la pointe sud de l'île Sainte-Hélène, à l'embranchement de l'Ill et de l'Aar. Le site est choisi afin de permettre une perspective en point de fuite sur l'Ill depuis la vieille ville, ainsi qu'une perspective conjointe avec la flèche de la cathédrale Notre-Dame depuis la place Sébastien Brant, centre des nouveaux quartiers allemands[3].
En 1944, un bombardement détruit la chapelle située à l'arrière de l'église et donnant Place du Général Eisenhower. Celle-ci sera reconstruite dans un style contemporain des années 1950/1960.
Les flèches et la façade sont intégralement restaurées entre 2009 et 2014. Le parvis de l'église est réaménagé en 2014, après la fin des travaux de restauration.
Architecture
Mesurant soixante-seize mètres de hauteur, l'église Saint-Paul, de style néo-gothique, est l'une des plus élevées de la ville. Les flèches jumelles sont particulièrement effilées, afin d'accentuer cette impression de hauteur et de verticalité, lui conférant un aspect de cathédralegothique.
Pouvant accueillir près de 3 000 fidèles, l'édifice s'apparente à une église-halle à plan central en croix grecque. La nef est donc raccourcie afin de répondre aux exigences du culteprotestant et des tribunes sont installées au-dessus des nefs collatérales, les divisant en deux - ce qui permet l'aménagement de 2 000 places audibles[3] -, ainsi que des croisillons. Deux loges se trouvent de part et d'autre du chœur : celle de gauche est réservée au couple impérial lorsqu'il est de passage à Strasbourg, et celle de droite au représentant de l'Empire, l'équivalent du préfet[Lequel ?][3].
Après la Seconde Guerre mondiale, bien que possédant une excellente réputation, l'orgue doit être d'une qualité musicale assez médiocre. Très compliqué, l'instrument souffre des trop nombreux travaux réalisés, rompant totalement son homogénéité initiale. Il tombe en panne durant un concert en 1957 et des réparations sont confiées à Alfred Kern, qui place une nouvelle console et rend muet pas moins de vingt-et-un jeux. Un projet de restauration de l'orgue Rupp voit le jour en 1983, dont le but est de rendre à l'instrument son état de 1934. Les travaux, menés par la maison Walcker, débutent en 1993. Cinq personnes - dont Richard Dott, installé à Sélestat - travaillent sur l'instrument durant une période de six mois.
La partie instrumentale est classée monument historique depuis le , et le buffet est inscrit depuis 1995, tous deux au titre d'objets[5].
L'église possède également un orgue plus modeste, installé dans le transept en 1976 par Marc Garnier, à l'emplacement de l'ancienne loge impériale. Il s'agit d'un orgue de style nordique, inspiré des instruments du XVIIe siècle et adapté notamment à l'accompagnement du chant. Il est lors de sa construction un véritable précurseur, en ceci qu'il est le premier orgue mésotonique de l'époque moderne.
De nombreux concerts sont désormais organisés sur les deux orgues de l'église. Il utilise un tempérament mésotonique et dispose de manettes qui changent les ré# en mi bémol et les sol# en la bémol.
Suzanne Braun, « L'église réformée Saint-Paul », in Églises de Strasbourg (photographies de Jacques Hampé, préface de Victor Beyer), Oberlin, Strasbourg, 2002, p. 180-187 (ISBN2-85369-237-X)
Dictionnaire des monuments historiques d'Alsace, Dominique Toursel-Harster, Jean-Pierre Beck, Guy Bronner, Éditions de la Nuée bleue, 1995.
Le grand orgue de l'église réformée Saint-Paul à Strasbourg, Richard Dott, dossier de la restauration.
Plaquette proposée lors des concerts par l'association Musique et orgues de l'église réformée Saint-Paul.
L'orgue d'Émile Rupp, Étienne Jacquot.
Plaquette de la Journée de l'orgue du 26 juin 1993, organisée par l'Association pour la formation des organistes des églises protestantes.
Bonnes et mauvaises fortunes d'un orgue strasbourgeois, Paul Nardin, 1960.
Le testament d'Émile Rupp, Pierre Valloton, 1969.
Plaquette des 4e journées nationales de l'orgue, article de Christian Lutz, 1991.
Antoine Pfeiffer (dir.), Protestants d'Alsace et de Moselle : lieux de mémoire et de vie, SAEP, Ingersheim ; Oberlin, Strasbourg, 2006, p. 144-146 (ISBN2-7372-0812-2)