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Jusqu'au début du XXe siècle, les orthographes « îles Luchu »[2] (du chinois : 琉球 ; pinyin : liúqiú, API : /li̯oʊ̯³⁵t͡ɕʰi̯oʊ̯³⁵/) ou « îles Riou Kiou »[2] (du japonais) étaient également usitées. La principale île est Okinawa.
Composition
Au sens strict, l'archipel Ryūkyū est composé des îles habitées suivantes (sans les îles Amami) :
Il semble que les Sakishima aient été occupées au Pléistocène par des populations venues de Chine, à une époque où une bande de terre joignait cette dernière à l'archipel. Elles auraient ensuite disparu.
Vers 2 200 ans avant l'ère commune, des populations néolithiques, originaires de Taiwan, arrivent sur les Sakishima, sans doute dans le même mouvement que l'expansion de populations de langue austronésienne. Parallèlement, une expansion de populations de culture Jōmon a lieu, depuis l'île de Kyūshū vers les îles centrales et jusqu'à Okinawa. Il ne semble pas que ces populations Jōmon aient franchi les quelque 250 km qui séparent Okinawa des îles Miyako, les plus proches des îles méridionales[6].
Des contacts commerciaux ont lieu avec les principales îles japonaises ; la nacre appréciées des élites japonaises de la période de Nara provenant d'Okinawa[5].
Les langues ryūkyū sont les seules à avoir des racines communes avec le japonais, ce qui fait remonter les liens loin dans le passé de l'île.
Époque Sanzan
Durant l'époque Sanzan (1322–1429), l'île principale de archipel est composé de trois royaumes tributaires de la Chine de la dynastie Ming (1368–1644).
Le royaume de Ryūkyū a été quasi indépendant de 1429 à 1879, le roi reconnaissant à la fois les Chinois et les Japonais, ce qui permettait de favoriser le commerce. Des visas étaient nécessaires pour commercer avec la Chine, ce que donnait la reconnaissance formelle de la vassalité du royaume, renouvelée par une simple visite d'une délégation chinoise apportant les sceaux à chaque changement de roi à Okinawa.
En 1623, le royaume tomba devant la force expéditionnaire de Kagoshima et la famille Shimazu. L'Empire de la dynastie Ming ayant prohibé le commerce avec les Japonais, le seigneur de la province de Satsuma (Kyūshū) utilisait alors Ryūkyū comme couverture pour établir des relations commerciales profitables avec la Chine.
Sous la dynastie Qing, la relation de vassalité perdure, des sceaux en mandchou et chinois sont donnés par les empereurs de Chine aux rois de Ryūkyū. Des exemplaires sont conservés au château de Shuri, palais royal de Ryūkyū situé à Naha, sur l'île d'Okinawa.
Intégration au Japon et bases américaines
Il semble que, durant le XIXe siècle, l'emprise du Japon sur les Ryūkyū augmenta aux dépens de la Chine. En 1879, le gouvernement Meiji de l'empire du Japon l’annexa définitivement avec l’arbitrage de l’ex-président des États-UnisUlysses S. Grant.
Pendant la Seconde Guerre mondiale, Ryūkyū est le théâtre de combats acharnés entre les forces armées américaines et japonaises. À la fin de la guerre, les îles situées en dessous de la latitude 30°N sont placées sous l'autorité du gouverneur militaire américain de Naha. Lors de la guerre froide l'archipel est source de frictions entre le Japon et les États-Unis pendant plus de vingt ans. En 1972, l'archipel revient sous contrôle japonais à la suite de l'accord de réversion d'Okinawa de 1971, lesquels accordent aux Américains le droit de conserver leurs bases militaires, les plus importantes d'Asie de l’Est, sous certaines conditions.
Okinawa reste une zone aux règles militaires complexes (espace aérien contrôlé par les autorités militaires américaines). Plus récemment les premiers ministres japonais sont élus notamment pour leur promesse de fermer la base américaine d'Okinawa, mais ne tiennent pas leur promesses. En , Takeshi Onaga, opposé aux bases américaines, est élu préfet d'Okinawa. Les militaires américains sont vus comme irrespectueux de l'environnement, et responsables de crimes et de trop de bruit[7]. Le , l'armée américaine restitue 4 000 hectares, réduisant de 17 % les terrains administrés par les États-Unis à Okinawa[8].
De nos jours, des problèmes politiques liés à ce passé sont toujours présents. Certains habitants des îles ne s’estiment pas être de « vrais » Japonais, d’autres se plaignent de la discrimination du gouvernement central (la région est une des plus pauvres du Japon). Durant la phase d'expansion du Japon, une obligation de passer à la langue japonaise fut imposée à la population locale, s'accompagnant d'un refus de la part du gouvernement japonais de considérer les langues ryūkyū comme des langues en soi et non comme des divers dialectes du japonais, situation qui perdure aujourd'hui.
Langues
L’archipel est le terroir des langues ryūkyū, des langues japoniques, proches du japonais qui s'en distinguent tant par sa grammaire que par son vocabulaire. Du fait d'une longue occupation américaine, l'anglais est parlé en seconde langue par une partie de la population[réf. nécessaire].
Ces langues sont divisées en différents groupes, les langues ryūkyū du Sud, comprenant principalement le yonaguni, le yaeyama et le miyako, et les langues ryūkyū du Nord, comprenant principalement, la langue d'Okinawa et la langue d'Amami.
Transport
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L'île d'Okinawa comporte un monorail dans le centre-ville de Naha, le reste de ses transports publics terrestres y est effectué par autobus.
Des ferrys permettent de lier les différentes îles de l'archipel.
Environnement
Certaines de ces îles, par leur isolement, présentent un endémisme important quant à la faune et la flore, et hébergent encore des espèces uniques au monde comme le pic d'Okinawa (Sapheopipo noguchii), le râle d'Okinawa (Gallirallus okinawae), ou le chat dit iriomote yamaneko (chat sauvage d'Iriomote, Felis iriomotensis). Les races de cheval miyako et yonaguni sont originaires de ces îles. Certaines espèces, comme le pigeon à col d'argent, ont déjà disparu.
↑ a et bLaurent Nespoulous et Pierre-François Souyri, Le Japon : Des chasseurs-cueilleurs à Heian, -36 000 à l'an mille, Paris, Belin, coll. « Mondes anciens », , 538 p., chap. 10 (« Aux extrémités de l'Archipel »), p. 436-456.
↑Mark J. Hudson, 'Austronesian' and 'Jomon' identities in the Neolithic of the Ryukyu Islands, Documenta Praehistorica XXXIX, 2012.