Les élections régionales de 2018 en Bavière (en allemand : Landtagswahl im Bayern 2018) se tiennent le , afin d'élire les 180 députés de la 18e législature du Landtag, pour un mandat de cinq ans. Du fait des résultats et de la loi électorale, 205 députés sont finalement élus.
Au pouvoir depuis 61 ans, la CSU vire de nouveau en tête mais réalise son pire résultat depuis et perd sa majorité absolue. Le scrutin voit la percée des Grünen et l'entrée de l'AfD au Landtag, alors que le SPD tombe à son minimum historique.
Avec 9,0 % et 19 élus, les Électeurs libres (FW) sont également en hausse et conservent leur statut de troisième force politique du Land, acquise lors de leur entrée au Landtag en . Ils devancent donc une nouvelle fois l'Alliance 90 / Les Verts (Grünen), qui enregistrent une légère baisse à 8,6 % des exprimés et 18 sièges. Le Parti libéral-démocrate (FDP), partenaire de coalition de la CSU, essuie lui un échec net. Ne comptant que 3,3 % des voix, il perd sa représentation parlementaire qu'il n'avait retrouvé que cinq ans plus tôt.
Puisqu'il dispose de la majorité absolue, Seehofer forme rapidement son deuxième gouvernement, qui ne compte que des ministres chrétiens-sociaux.
Une semaine après le scrutin ont lieu les élections législatives fédérales. La CSU confirme sa place dominante sur l'échiquier politique de la Bavière en rassemblant 49,3 % des suffrages, une progression d'environ sept points. Le SPD, éternel deuxième, atteint tout juste les 20 %, engrangeant tout de même trois points. La troisième position revient cette fois-ci aux Grünen, qui sont une fois encore en baisse en comptant 8,4 % des voix. Derrière eux se situe le FDP, qui doit se contenter d'un tiers de son score précédent avec 5,1 %. Le nouveau parti anti-euro Alternative pour l'Allemagne (AfD) émerge derrière à 4,3 %, devant Die Linke et ses 3,8 %. L'influence des FW est donc fortement réduite puisqu'ils ne totalisent que 2,7 %.
La scène politique évolue avec les élections législatives fédérales du . Bien qu'ils soient toujours premiers, les chrétiens-sociaux baissent fortement à 38,8 %, tandis que les sociaux-démocrates doivent se contenter de 15,3 %. Ils sont talonnés par l'AfD, qui rassemble 12,4 % et devance les libéraux-démocrates, dont le score atteint 10,2 %. Ils coiffent de peu les écologistes et leurs 9,8 %, tandis qu'avec 6,1 % la gauche radicale se redresse. En revanche, les Électeurs libres ne font toujours pas recette au niveau fédéral, réunissant 2,7 %.
Nommé le ministre fédéral de l'Intérieur, Seehofer doit renoncer à diriger le gouvernement bavarois tout en conservant la présidence de la CSU. Il cède son poste de ministre-président à son ministre des Finances Markus Söder.
Chaque électeur dispose de deux voix : la première (en allemand : Erststimme) lui permet de voter pour un candidat de sa circonscription uninominale selon les modalités du scrutin uninominal majoritaire à un tour, le Land comptant un total de 91 circonscriptions ; la seconde voix (en allemand : Zweitstimme) lui permet de voter en faveur d'une liste de candidats présentée par un parti au niveau du district ou d'indiquer sa préférence pour un candidat de cette liste, le suffrage étant également attribué à la liste.
Lors du dépouillement, l'intégralité des 180 sièges est répartie à la proportionnelle sur la base du total résultant de l'addition des premières et secondes voix, à condition qu'un parti ait remporté 5 % des voix au niveau du Land. Si un parti a remporté des mandats au scrutin uninominal, ses sièges sont d'abord pourvus par ceux-ci. Les mandats pourvus par les candidats présents sur les listes sont prioritairement attribués à ceux ayant reçu le plus de votes de préférence.
Dans le cas où un parti obtient plus de mandats au scrutin uninominal que la proportionnelle ne lui en attribue, la taille du Landtag est augmentée jusqu'à rétablir la proportionnalité.
Les résultats du scrutin sont considérés comme un revers pour le gouvernement fédéral de grande coalition de la chancelière chrétienne-démocrate Angela Merkel. La CSU, parti frère de la CDU, chute de plus de dix points et perd sa majorité absolue pour la deuxième fois seulement depuis les années 1960. Son partenaire de coalition à Berlin, le SPD, perd presque la moitié de ses sièges[6].
Les Grünen sont considérés comme les grands gagnants du scrutin, en récupérant les voix et sièges perdus par le SPD et la CSU. Il en va de même pour l'AfD, qui réussit son entrée au Landtag avec plus de 10 % des suffrages. Le FDP parvient également de justesse à franchir le seuil électoral de 5 % et à retrouver ainsi une place au Parlement[6]. Une coalition entre la CSU et les Électeurs libres, éventuellement augmentés du FDP est jugée probable au soir des élections, le chef de la CSU Thomas Kreuzer ayant exclu de former une coalition avec l'AfD ou les Verts[7]. Un accord avec les Électeurs libres est conclu, ce qui permet à Söder d'être réélu ministre-président le par 110 voix contre 89[8].