Les élections générales de 2009 s'inscrivent dans le cadre de la réécriture de la constitution bolivienne. Effectivement, faisant suite à un référendum, une nouvelle constitution a été promulguée le et certaines dispositions transitoires exigeaient la mise en place de nouvelles règles électorales ainsi que l'organisation de nouvelles élections générales[1].
Constituant une étape charnière entre le régime électoral précédent et le nouveau régime électoral qui allait régir les prochains exercices électoraux, les élections générales de 2009 se distinguaient des élections précédentes, notamment sur des procédures liées à la réélection présidentielle, au vote à l'étranger, au registre biométrique et à la constitution de circonscriptions spéciales pour les groupes autochtones minoritaires[1].
Cinq départements, qui ne l'avaient pas encore fait, et onze municipalités votent également pour une plus grande autonomie, tel que le prévoit la nouvelle constitution[2].
L'ensemble des scrutins se déroule simultanément, le seul vote de l'électeur pour un parti comptant pour ses candidats à la présidence, à la Chambre des sénateurs, et pour ceux élus à la proportionnelle à la Chambre des députés.
Le président bolivien est élu en même temps que le vice-président pour un mandat de cinq ans au scrutin uninominal majoritaire à deux tours. Si aucun candidat ne remporte la majorité absolue des voix dès le premier tour, un second est organisé entre les deux candidats arrivés en tête, et celui recueillant le plus de suffrages est déclaré élu. Jusqu'en 2009, un vote des deux chambres du parlement réunies en congrès départageait les deux candidats arrivés en tête. Le candidat arrivé troisième prenait part à ce vote jusqu'en 1995[3].
Une nouveauté de ces élections constitue le fait que les Boliviens résidant à l'étranger ne peuvent voter que pour le président et le vice-président, et non plus pour des députés et des sénateurs[1].
Les électeurs votent au scrutin majoritaire pour un candidat à la chambre des députés dans leur circonscription, et votent séparément pour la liste d'un parti. Ce second vote compte pour le candidat à la présidentielle et pour la répartition des sièges de l'autre partie de la chambre des députés ainsi que de la totalité de ceux de la chambre des sénateurs.
La Chambre des députés est en effet dotée de 130 sièges dont 70 pourvus au scrutin uninominal majoritaire à un tour dans autant de circonscriptions électorales, tandis que les 60 sièges restants le sont au scrutin proportionnel plurinominal dans neuf circonscriptions correspondant aux départements du pays, en fonction de leurs populations lors du dernier recensement. Une fois le décompte des suffrages terminé, la répartition des 60 sièges se fait à la proportionnelle sur la base du quotient simple, et les sièges restants selon la méthode du plus fort reste[4].
La Chambre des sénateurs est quant à elle dotée de 36 sièges pourvus au scrutin proportionnel plurinominal dans neuf circonscriptions correspondant aux départements du pays, à raison de quatre sièges par département. La répartition se fait selon la même méthode qu'à la chambre basse[5].
Les candidats doivent avoir au moins 25 ans pour être député, et 35 ans pour être sénateur. Tous les candidats élus au scrutin majoritaire doivent avoir un suppléant du sexe opposé. De même, les listes des partis doivent alterner les candidats masculins et féminins. Sur les 70 sièges majoritaire, sept sont réservés aux minorités indigènes[6].
Ana María Flores Sanzetanea Guillermo Nuñez Del Prado
23 257
0,51
0
0
GENTE
Román Loayza Caero Porfirio Quispe Mamani
15 627
0,34
0
0
Pueblos por la Libertad y Soberanía
Alejo Véliz Lazo Pablo Valdez Molina
12 995
0,28
0
0
Bolivia Social Demócrata
Rime Choquehuanca Aguilar Nora Castro Retamozo
9 905
0,22
0
0
Votes valides
4 582 786
89,16
Votes blancs
156 290
3,21
Votes nuls
120 364
2,48
Total
4 734 339
100
130
36
Abstention
280 114
5,45
Inscrits / participation
4 948 823
95,67
Analyse
Les élections sont remportées par le Mouvement vers le socialisme (MAS) et son dirigeant et président sortant, Evo Morales, qui est largement réélu avec plus de 64 % des voix. Son plus proche rival, Manfred Reyes Villa, obtient quant à lui environ 26,5 % des voix.
Le MAS réussit également à remporter les deux tiers des sièges à la Chambre des députés et au Sénat, un résultat lui permettant de bénéficier de pouvoirs étendus.