Un premier album ne tarde pas à suivre. A Land for Renegades sort en , accompagné des singlesDriving this Road Until Death Sets You Free et Dog Walker. Néman y assure le chant en plus de la batterie, et Jaumet ajoute à son saxophone une panoplie de synthétiseurs (la plupart sont analogiques). Le résultat est une sorte de krautrock moderne, fait de boucles hypnotiques, sombres et psychédéliques et de rythmiques répétitives[3],[4]. Fin 2009, ils sont invités par la Cité de la Musique de Paris à assurer un ciné-concert autour du Cuirassé Potemkine, et, satisfaits par l'expérience, ils la reproduisent dans différents lieux[5].
L'influence palpable du cinéma d'horreur dans la musique de Zombie Zombie trouve son aboutissement à la rentrée 2010 avec la sortie de l'EP Zombie Zombie Plays John Carpenter[6], produit par Joakim. Déjà célébré dans le clip de Driving this Road Until Death Sets You Free, qui parodiait The Thing avec des figurines jouets[7], le réalisateur américain reçoit ici un hommage plus appuyé encore, avec les reprises de thèmes empruntés à ses films New York 1997, Los Angeles 2013, Assaut, Halloween et à nouveau The Thing[8]. La tournée qui accompagne la sortie du disque voit son point d'orgue en à la Fondation Cartier, où le groupe joue en compagnie d'Alan Howarth, à l’origine de la majorité des bandes originales des films de Carpenter[9]. Ce n'est pas la première fois que le duo s'associe à un artiste qu'il apprécie pour un concert : en déjà, ils avaient partagé la scène avec le saxophoniste jazz Sonny Simmons dans le cadre du festival Jazz à la Villette au Cabaret Sauvage[10].
Nouvelles inspirations
Pris en parallèle par leurs projets respectifs, Néman et Jaumet ne peuvent se consacrer entièrement à Zombie Zombie et, mis à part quelques concerts et un single sorti sur le label d'un de leurs bars fétiches[1],[11], ils ne refont réellement parler d'eux qu'en , avec la sortie de Rituels d'un nouveau monde. Ce deuxième LP, toujours produit par Joakim, s'inscrit dans le mouvement psychédélique français issu des années 1970[12], tout en s'ouvrant aux sonorités sud-américaines[13]. Il introduit des instruments tels que le berimbau, la cuica ou le pandero, ramenés d'une tournée au Brésil et en Argentine, et joués ici par le percussionniste brésilien Francisco « Flóp » López[14] (sur les albums solos duquel Jaumet collabore depuis 1998[15]).
Le nom de l'album illustre ces nouvelles orientations : sa poésie imagée renvoie aux Messe pour le temps présent de Pierre Henry et autres Un rêve sans conséquence spéciale d'Heldon[12], tout en faisant une référence directe au Nouveau Monde, à la fois géographique et musical, que constitue le continent américain[14]. L'album est d'abord accompagné de l'EP Rocket Number 9, dont le morceau éponyme reprend un titre du jazzmanSun Ra et sera ouvertement calqué par Lady Gaga dans sa chanson Venus[16]. Quelques mois plus tard suit Illuminations, pour lequel un clip est réalisé. Tourné dans le 18e arrondissement de Paris par Antoine Ferrando, il s'éloigne de l'imagerie habituellement associée au groupe, et préfère jouer sur le thème de la sapologie[12]. Sur scène, le duo s'adjoint les services d'un deuxième batteur posté face à Néman, Docteur Lori Schönberg, déjà membre des groupes The Berg Sans Nipple et Antilles, et collaborateur de longue date d'Herman Düne[17],[18].
En 2013, toujours poussés vers les expériences nouvelles, Néman et Jaumet signent la bande originale du film franco-algérien Loubia Hamra[19],[20], puis créent leur propre big band Lune Argent Ensemble, à l'occasion d'un concert en mai à la Cité de la Musique dans le cadre du festival Villette sonique. Ils s'y produisent accompagnés de leurs amis Turzi et David-Ivar d'Herman Düne (guitares), Emmanuelle Parrenin (chant et vielle à roue), Joakim (synthétiseurs), Louis Laurain et Pierre Borel (cuivres), et Vincent Mougel (basse) en plus de Flóp et Docteur Schönberg[21]. Le Louvre fait appel à Zombie Zombie pour un nouveau ciné-concert en , cette fois à partir de courts-métragesdocumentaires de Jean Painlevé, et comme en 2009 pour Le Cuirassé Potemkine, le groupe décide de le rejouer dans plusieurs autres endroits[22].
En , le groupe annonce un nouvel album Vae Vobis à leur nouveau label Born Bad Records[23].