1998 : Los Angeles est devenue une ville immorale infestée par le crime. Mais, le 23 août 2000, un tremblement de terre de 9,6 sur l'échelle de Richter, le fameux Big One, ravage la côte ouest. La vallée de San Fernando est recouverte par les eaux et la « Cité des Anges » est désormais isolée du continent américain. Peu après, la Constitution est amendée et le président Adam, fraîchement élu, — qui avait prévu ce séisme, tel un signe divin —, obtient le pouvoir à vie. Il instaure alors une théocratie ultra-puritaine avec de nombreux interdits : le tabagisme, l'alcool, les drogues, les relations sexuelles avant le mariage, les armes à feu, les jurons ou encore la viande rouge. Il fait par ailleurs de Lynchburg, sa ville natale située en Virginie, la nouvelle capitale et il est décrété que Los Angeles ne fait plus partie du pays. La cité séparée du reste des États Unis est dorénavant une île, où le gouvernement déporte à vie les gangsters, les marginaux, les rebelles et autres bannis de la société, faisant de ce bout de terre l'endroit le plus dangereux du monde. Une armée est donc installée tout autour, sur les côtes, pour protéger le continent.
En 2013, Snake Plissken est envoyé en prison et son arrivée à L.A. est très médiatisée. En réalité, le président Adam l'a chargé d'une mission secrète relativement similaire à celle de 1997 à New York. Cette fois, il doit retrouver et stopper le révolutionnaire Cuervo Jones. Ce dernier, membre du Sentier lumineux, menace de neutraliser toutes les sources d'énergie de la planète en prenant le contrôle d'un réseau de satellites militaires émettant des impulsions électromagnétiques nucléaires. Ce moyen de contrôle lui a été donné par Utopia, la propre fille du président, qui est en révolte contre son père et sa politique. Avec l'appui de ses alliés et cette arme, Jones veut soumettre l'Amérique du Nord.
Surveillé par le commandant Malloy, Snake va tenter de retrouver une boîte noire et essayer de survivre dans cet univers sans foi ni loi et dirigé par divers gangs. Il rencontre malgré tout quelques personnes qui vont l'aider : le surfeur Pipeline, « l'ami des stars » Eddie (Map to the Stars Eddie en VO), la femme trans Hershe Las Palmas ou la musulmane Taslima. Mais le temps est compté pour Snake car Malloy lui a injecté un virus.
Fiche technique
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Titre francophone : Los Angeles 2013
Titre original complet : John Carpenter's Escape from L.A.[3]
Wyatt Russell : un orphelin croisant Snake (non crédité)
Production
Genèse du projet
En 1985, Coleman Luck écrit le script de la suite de New York 1997, mais John Carpenter le trouve trop « léger »[7]. Le projet est alors oublié et demeure en « development hell » jusqu'en 1994, lorsqu'il est ravivé par un tremblement de terre et par les émeutes de 1992 à Los Angeles. John Carpenter et Kurt Russell écrivent alors un nouveau script avec l'aide de la productrice Debra Hill. Selon Carpenter, c'est vraiment la motivation persistante de Kurt Russell qui a permis la réalisation du projet[7],[8]. John Carpenter n'avait auparavant jamais mis lui-même en scène la suite de l'un de ses films[8].
Attribution des rôles
Il est un temps envisagé de faire revenir Donald Pleasence dans le rôle du président. Mais la santé de l'acteur décline et il ne peut participer. Le président sera donc cette fois incarné par Cliff Robertson. Pour ce personnage, Kurt Russell a par ailleurs eu l'idée de s'inspirer du télévangélistePat Robertson[8].
Isaac Hayes, qui jouait le « Duc de New York » dans New York 1997, fait ici un caméo. Quand Snake joue au basket et tente de s'enfuir, il incarne l'homme noir chauve avec des lunettes de soleil et une arme à feu.
L'orphelin auquel Snake fait un clin d'œil lorsqu'il est escorté dans le vestiaire est interprété par Wyatt, le propre fils de Kurt Russell et de Goldie Hawn. Kurt Russell voulait d'ailleurs que sa femme incarne Utopia, mais elle était hospitalisée au moment du tournage. La fille de Goldie Hawn, Kate Hudson, a auditionné pour le rôle[8].
Le film reçoit des critiques mitigées. Sur le site d'agrégation de critiques Rotten Tomatoes, le film a 54% d'avis favorables pour 59 critiques et une note moyenne de 5,6⁄10. Le consensus suivant résume les avis collectés : « Escape from L.A. a ses moments, même s'il souffre certainement de la comparaison avec le classique culte qui l'a précédé[13]. » Sur le site Metacritic, qui utilise une moyenne pondérée, le film obtient la note de 54⁄100 pour 21 critiques[14].
Roger Ebert, du Chicago Sun-Times, lui donne la note de 3,5⁄4 et souligne l'aspect satirique du projet. Il écrit notamment que le film « a une telle énergie maniaque, une vision si étrange et si arrogante qu'il peut fonctionner sur certains cinéphiles comme une satire et sur d'autres comme un film réel[15]. »
Dans Variety, Todd McCarthy écrit notamment : « Un film d'action apocalyptique caricatural, ringard et étonnamment campagnard, Escape From L.A. est agrémenté d'un certain nombre d'idées drôles et anarchiques, mais ne parvient pas à les rassembler en un tout cohérent[16]. »Owen Gleiberman de Entertainment Weekly lui donne la note de C+ et écrit : « Carpenter n'a jamais été le cinéaste que son culte prétendait être, mais dans Escape From L.A., il a au moins l'instinct de faire bouger son héros, comme un Candide motard en cuir [17]. »
Pour Stephen Holden du New York Times, les blagues du film « contribuent grandement à maintenir à flot une parodie d'aventure désespérément saccadée qui n'essaie même pas d'égaler le surréalisme macabre de son prédécesseur[18]. »
Dans une entrevue publiée en 2015, John Carpenter défend son film :
« Escape from L.A. est meilleur que le premier film. Dix fois mieux. Il y a plus à faire. C'est plus mature. Il y a bien plus à faire. Je pense que certaines personnes ne l'ont pas aimé parce qu'elles pensaient que c'était un remake, pas une suite... Je suppose que c'est la vieille question de savoir si vous préférez Rio Bravo ou El Dorado ? C'est essentiellement le même film. Ils avaient tous les deux leurs forces et leurs faiblesses. Je ne sais pas, on ne sait jamais pourquoi un film va réussir ou non. Les gens ne voulaient pas voir Escape cette fois-là, mais ils ne voulaient vraiment pas voir The Thing... Attendez. Vous devez me donner un peu de temps. Les gens diront, vous savez, qu’est-ce qui n’allait pas chez moi[19] ? »
— John Carpenter, 2015
Le cinéaste reviendra en 2021 sur ses propos : « C'est un meilleur film. Il n'a pas fait ce que le premier a fait pour une raison quelconque. Peut-être qu'il était trop sombre, trop nihiliste. Je ne sais pas. Ils ne l'ont pas autant apprécié que le premier. Ça s'est bien passé, mais ce n'était tout simplement pas un succès[20]. » À propos du statut de film culte de Los Angeles 2013, il déclare : « Je suis simplement ravi qu'il gagne en popularité. J'aime vraiment Escape from L.A., et je l'ai toujours fait[2] »
Box-office
Le film ne rencontre pas le même succès que son prédécesseur, New York 1997. Aux États-Unis, les chiffres sont globalement identiques : 25 millions de dollars pour les deux film sur le sol américain[21],[22]. En France, alors que le premier volet avait attiré presque 1,3 million de spectateurs[23], Los Angeles 2013 ne fait que 287 256 entrées[24].
Une suite, intitulée Escape from the Earth (« Échappé de la Terre » en français), a été envisagée dans les années 2000 avec probablement un autre acteur. De la « matière noire » libérée sur Terre aurait transformé 99 % de la population en zombies ; Snake serait alors obligé de s'enfuir de la planète. Le fils de Kurt Russell, Wyatt Russell, est un temps évoqué pour le rôle principal[26].