Né dans une famille ouvrière, Yan Pei-Ming grandit dans l'ambiance de la fin de la révolution culturelle, dans un temple bouddhiste reconverti en commissariat de police en 1967[2]. Ses talents artistiques sont repérés alors qu'il est encore très jeune et on lui demande de réaliser des peintures de propagande.
Il demande l'admission à la Shanghai Art & Design School , mais il est rejeté à cause de son bégaiement[3].
En 1980, il quitte Shanghai pour la France, où il s'inscrit à l'École des Beaux-Arts, où il obtient son diplôme en 1999.
En 1993, il est pensionnaire à la Villa Médicis à Rome[4], où il met en place son projet Les 108 brigands[1].
Il travaille essentiellement dans son atelier de 2 500 m2 installé dans une ancienne usine d'Ivry-sur-Seine[5]. Naturalisé français, Yan Pei-Ming est marié et père de trois enfants[1].
En 2023, il est convoqué devant le conseil des prud'hommes de Dijon pour licenciement abusif et travail dissimulé[6]. Le 11 janvier 2024 le conseil des prud'hommes de Dijon condamne Yan Pei-Ming à verser la somme de 87.045,21 € à son ancien collaborateur, licencié en 2021[7].
Œuvre
Yan Pei-Ming travaille sur de grands et très grands formats ; avec de grosses brosses, il crée des saturations de noir, de blanc, de gris, parfois de rouge. Il travaille surtout sur le survivant, la guerre et la mort.
Il peint des visages en gros plan et réalise des portraits-robots, des têtes de Mao, des portraits de son propre père[8], des Bruce Lee, des autoportraits, des anonymes, des crânes... Yan Pei-Ming est d'abord un portraitiste, qui s'intéresse à l'actualité : il a ainsi réalisé des portraits du financier escroc américain Bernard Madoff, du président des États-Unis Barack Obama, du sénateur américain John McCain (Fiac 2008), de l'ancien Premier Ministre Dominique de Villepin, de l'humoriste Coluche, et aussi de l'homme d'affaire, pharmacien et mécène castrais Pierre Fabre (2014).
Depuis l'année 2000, il pratique la sculpture et crée des têtes en résine taillées au couteau et peintes en rouge.
Depuis 2006, il travaille aussi à l'aquarelle.
De 2009 à 2010, dans le cadre d'une commande publique, il a réalisé pour la Chalcographie du Louvre une gravure intitulée Autoportrait[9].
En 2019, organise une exposition au musée Courbet à Ornans. Il rend hommage à Gustave Courbet en confrontant sa peinture et sa gestuelle libre et spontanée aux tableaux du maître du réalisme. Pour mieux s'immerger de son sujet, l'artiste logera dans l'ancien atelier de Courbet.
En 2019 toujours, au Musée d'Orsay, pour le deux-centième anniversaire de la naissance de Courbet, Ming réalise Un enterrement à Shanghai en réponse à la toile Un enterrement à Ornans. Il y rend également hommage à sa mère décédée.
Expositions
1981 : première exposition au Cellier de Clairvaux organisée par les "Poètes de l'Amitié de Provence" ou il rencontre le poète Pascal Dubois qui dédicace son recueil "Voluptés d'Ailleurs"
2007 : Fabian Stech, J'ai parlé avec Lavier, Annette Messager, Sylvie Fleury, Hirschhorn, Pierre Huyghe, Delvoye, D.G.-F. Hou Hanru, Sophie Calle, Ming, Sans et Bourriaud. Interviews. Dijon, Les presses du réel
2021 : Christian Besson, Éric de Chassey, Frédérique Goerig-Hergott, Yan Pei-Ming - Au nom du père, Paris, Éditions Hazan