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À l'étage cardiaque, elle provoque une bradyarythmie.
La xylazine agit également sur les récepteurs adrénergiques α1 — son affinité pour les récepteurs α2 est 160 fois plus grande que pour les récepteurs α1 — ce qui provoque une vasoconstriction périphérique et une hypertension, plus fortes qu'avec la médétomidine.
La biodisponibilité de la xylazine est très variable chez le chien, entre 52 et 90 % après administration par voie intramusculaire. La xylazine agit en 10 à 15 minutes par voies intramusculaire et sous-cutanée, et en 3 à 5 minutes par voie intraveineuse. L'effet analgésique ne dure que 15 à 30 minutes tandis que l'effet sédatif dure 1 à 2 heures.
Le temps de demi-vie plasmatique est de 30 minutes chez le chien. La xylazine subit une métabolisation hépatique et est excrétée via les urines.
Utilisation / Posologie
La xylazine possède une activité sympatholytique. Elle est utilisée en médecine vétérinaire comme sédatif et myorelaxant, ainsi que comme analgésique. En anesthésiologie, elle est indiquée pour la prémédication et la sédanalgésie. Elle potentialise la narcose et la myorelaxation des anesthésiques halogénés volatils (halothane, isoflurane, etc.). Chez le chat, la xylazine peut être utilisée, lors d'ingestion aiguë de toxiques non caustiques, comme émétique. La xylazine est hypoinsulinémiante et, par là même, hyperglycémiante. Elle semble avoir également une indication dans le diagnostic des insuffisances somatotropes.
Indication
Posologie
Voie d'administration
Chien
Sédation
0,5 à 1,1mg·kg-1
IM, SC
Chien
Sédation
0,22 à 1,1mg·kg-1
IV
Chat
Sédation
0,5 à 2,2mg·kg-1
IM, IV, SC
Chat
Émétique
0,44mg·kg-1
IM, SC
Effets secondaires
La xylazine provoque une dépression cardio-respiratoire importante à l'origine d'une bradycardie sinusale, de blocs atrio-ventriculaires et d'une bradypnée. Elle induit également une vasoconstriction. Sur le plan hémodynamique, la xylazine provoque d'abord une hypertension puis une hypotension. Elle diminue les contractions des muscles lisses : elle freine ainsi la motricité gastro-intestinale et favorise l'aérogastrie. En conséquence, il est déconseillé d'utiliser la xylazine pour tout examen d'imagerie médicale du tube digestif.
L'acépromazine peut potentialiser l'hypotension provoquée par la xylazine. L'association avec l'adrénaline (ou épinéphrine) peut augmenter les risques d'arythmie ventriculaire.
La xylazine est utilisée aux États-Unis pour gonfler les doses des drogues dures, notamment de l'opioïdefentanyl. Elle y est connue sous les noms tranq, tranq dope (diminutifs de « tranquillisant ») et zombie drug (« drogue du zombie »). Au niveau national, la xylazine est présente dans 25 % des drogues vendues ; la ville de Philadelphie, au Nord-Est des États-Unis, est la plus concernée par ce phénomène, avec plus de 90 % des échantillons de drogues saisies testés positifs à cette molécule[4],[5].
Chez les usagers, la xylazine provoque « des pertes de connaissance, des états de stupeur durables » et cause chez les usagers injecteurs « des blessures qui dégénèrent en escarres puis en gangrène et en nécroses, qui, si elles ne sont pas traitées à temps, peuvent nécessiter des amputations ». De plus, elle renforce les risques d'overdose aux opioïdes en ne réagissant pas aux traitements habituellement utilisés contre ces dernières[4],[5].
Fin 2022, début 2023, services sociaux et Food and Drug Administration tentent d'alerter médias et médecins afin de limiter les ravages sanitaires et sociaux de cette substance[4],[5].
↑« Fausses informations et emballement médiatique sur la « drogue du zombie » en France », Le Monde, (lire en ligne, consulté le )
↑ ab et c« La "tranq dope" fait des ravages chez les toxicomanes américains », Courrier international, (lire en ligne)
↑ ab et c(en) Jan Hoffman, « Tranq Dope: Animal Sedative Mixed With Fentanyl Brings Fresh Horror to U.S. Drug Zones », The New York Times, (lire en ligne)
Bibliographie
(en) Plumb DC, Veterinary Drug Handbook. 6th Ed., Iowa: Blackwell Publishing, 2008, p. 1253-1256.
Verwaerde P et Estrade C, Vade-mecum d'anesthésie des Carnivores domestiques, 2005, Éd. MED'COM, p. 223-224.