Cette commune se trouve dans la région historique et culturelle d'Alsace.
Ses habitants sont appelés les Wettolsheimois et les Wettolsheimoises.
Géographie
Localisation
En Alsace, le village de Wettolsheim se situe à 5 km au sud-ouest de Colmar, entre Wintzenheim et Eguisheim, et s'étend au pied de vastes collines couvertes de vignobles. Ainsi le Steingrubler se situe sur un coteau exposé au sud-est entre 280 et 350 m d'altitude. Wettolsheim se trouve sur la Route des Vins d'Alsace.
Ses sols caillouteux marno-calcaires à argilo-sableux sont établis sur des marnes et conglomérats calcaires oligocènes, partiellement recouverts d'éboulis et arènes granitiques.
Ce coteau est dominé par des ruines célèbres : le Hohlandsbourg au nord, les Trois Châteaux (Haut-Eguisheim) au sud, et, blotti dans la forêt sur un petit éperon rocheux, le Hagueneck à l'ouest.
La Lauch, d'une longueur de 47 km, prend sa source dans la commune de Linthal et se jette dans l'Ill à Horbourg-Wihr, après avoir traversé 18 communes[6].
Un plan d'eau complète le réseau hydrographique : l'étang Herzog (0,1 ha)[Carte 1],[7].
Gestion et qualité des eaux
Le territoire communal est couvert par le schéma d'aménagement et de gestion des eaux (SAGE) « Ill Nappe Rhin ». Ce document de planification concerne la nappe phréatique rhénane, les cours d'eau de la plaine d'Alsace et du piémont oriental du Sundgau, les canaux situés entre l'Ill et le Rhin et les zones humides de la plaine d'Alsace. Le périmètre s’étend sur 3 596 km2. Il a été approuvé le . La structure porteuse de l'élaboration et de la mise en œuvre est la région Grand Est[8].
Syndicat mixte de traitement des eaux usées de la région des trois châteaux. Agence Rhin-Meuse[9].
Colmar Agglomération a compétence pour la protection de la ressource en eau tant à son captage que dans son traitement et assume la production, l’adduction, le stockage et la distribution de l’eau potable ainsi que la collecte et le transport des eaux usée.
La communauté d'agglomération a confié au groupement d’entreprises Colmarienne des Eaux / SUEZ l’exploitation des réseaux d’eau potable et d’assainissement pour les communes[10].
Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 10,5 °C, avec une amplitude thermique annuelle de 17,6 °C. Le cumul annuel moyen de précipitations est de 697 mm, avec 9 jours de précipitations en janvier et 9 jours en juillet[11]. Pour la période 1991-2020, la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique de Météo-France la plus proche, « Trois-Épis_sapc », sur la commune de Turckheim à 4 km à vol d'oiseau[13], est de 9,8 °C et le cumul annuel moyen de précipitations est de 804,5 mm.
La température maximale relevée sur cette station est de 35,7 °C, atteinte le ; la température minimale est de −20 °C, atteinte le [Note 2],[14],[15].
Commune desservie par le réseau de bus "Trace", de Colmar Agglomération[19]. TRACE ligne n°5 "Wettolsheim centre" et ligne n°4 "les Erlen".
Cette commune est desservie par les lignes et arrêts suivants :
Du lundi au samedi
Parcours
Arrêts dans la commune
26
Herrlisheim-près-Colmar Vignoble - Wettolsheim Square Floranc – Gare – Théâtre
Un nouveau service de transport à la demande à Wettolsheim : le service FlexiTrace a été mis en place depuis le .
Le service FlexiTrace complète les horaires du service régulier des autocars affrétés par un service à la demande. Il permet de voyager en toute liberté sur simple réservation téléphonique préalable. Ce service fonctionne d’arrêt à arrêt sur l’itinéraire de la ligne 26 au départ ou à destination des arrêts situés à Wettolsheim. La tarification est identique à celle en usage dans les bus et autocars (billets ou abonnements).
Au , Wettolsheim est catégorisée ceinture urbaine, selon la nouvelle grille communale de densité à sept niveaux définie par l'Insee en 2022[20].
Elle appartient à l'unité urbaine de Colmar[Note 3], une agglomération intra-départementale regroupant sept communes, dont elle est une commune de la banlieue[Note 4],[21],[22]. Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Colmar, dont elle est une commune de la couronne[Note 5],[22]. Cette aire, qui regroupe 95 communes, est catégorisée dans les aires de 50 000 à moins de 200 000 habitants[23],[24].
Occupation des sols
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de donnéeseuropéenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (55,1 % en 2018), en diminution par rapport à 1990 (57,4 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante :
terres arables (29,8 %), forêts (29,3 %), cultures permanentes (21,4 %), zones urbanisées (9 %), zones industrielles ou commerciales et réseaux de communication (6,7 %), zones agricoles hétérogènes (3,9 %)[25]. L'évolution de l’occupation des sols de la commune et de ses infrastructures peut être observée sur les différentes représentations cartographiques du territoire : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et les cartes ou photos aériennes de l'IGN pour la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 3].
Histoire
Cité remontant à l'époque de la colonisation franque, Wettolsheim, qui apparaît en 1211 sous la dénomination « Wetelsheim », était un village double.
En effet, le Bischofsgraben ou « fossé de l'évêque » séparait les deux moitiés du village appartenant l'une à l'évêché de Strasbourg, et l'autre aux sires de Horbourg. En 1319, ces derniers vendirent leur part à l'abbaye de Murbach. Chaque moitié de village avait sa chapelle :
la chapelle Saint-Jean, fondée par les hospitaliers de Saint-Jean de Colmar, était à l'emplacement de l'actuelle église paroissiale, bâtie en 1780 ;
la chapelle Saint-Martin fut plus tard intégrée au sein de la Martinsburg ou « château Saint-Martin » pour être rebâtie au XVIIIe siècle. La comtesse d'Albany et son ami le dramaturge italien Alfieri l'habitèrent de 1784 à 1786.
Les armes de Wettolsheim se blasonnent ainsi : « D'argent à une tortue de sable posée en pal[26]. »
Le blasonnement est attribué par l'Armorial général de France de 1696. Jusqu'alors, l'emblème sur les bornes était les 3 losanges de la famille de Wettolsheim. Les bornes des possessions de l'abbaye de Marbach à Wettolsheim étant marquées du "cœur de Saint Augustin", il est fort probable qu'à la suite d'une interprétation très libre, ce cœur avec flammes et transpercé de deux flèches soit devenu une tortue.
Commerces de proximité : boulangerie - pâtisserie, boucherie[31].
L'agence postale communale.
Population et société
Démographie
Évolution démographique
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[32]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2004[33].
En 2021, la commune comptait 1 776 habitants[Note 6], en évolution de +4,29 % par rapport à 2015 (Haut-Rhin : +0,59 %, France hors Mayotte : +1,84 %).
Grotte de Lourdes grandeur réelle : MgrFrançois-Xavier Schoepfer (1843-1927), évêque de Tarbes et de Lourdes de 1899 à 1927, fit ériger en 1912, sur l'emplacement de sa maison natale détruite par un incendie le , une copie de la grotte de Massabielle à Lourdes fidèle dans sa forme et ses dimensions naturelles.
La statue même de la Vierge repose sur une pierre extraite de l'endroit où l'Immaculée Conception apparut à Sainte Bernadette Soubirous en 1858[41]. La grotte, située en plein centre du village sert aujourd'hui encore de cadre à de nombreuses cérémonies religieuses[42].
À partir de la fin des années 1980, Ricoh Industrie France projette de s'établir à Wettolsheim sur la Koenigsbreite, un site connu de longue date pour des trouvailles archéologiques à l'occasion de travaux des champs ou de fouilles partielles par le curé Sig et l'abbé André Glory.
Très rapidement, les archéologues retrouvèrent des centaines de tessons néolithiques, des outils en silex, des ossements d'animaux et un bracelet à boules à cannelures longitudinales daté du Hallstatt. Ce bracelet étant associé à des ossements humains[51], les archéologues présumèrent la présence d'une nécropole de l'âge du fer. Les fouilles furent poursuivies du printemps 1987 à la fin de l'année 1988. Elles s'étendirent sur 5 hectares. Elles exhumèrent des vestiges allant du Néolithique ancien (5300 av J.-C.) jusqu'au Bas Empire romain, soit une période de cinq millénaires. La période du Néolithique ancien et la première partie du Néolithique moyen (5300 à 4700 av J.-C.), ainsi que la période de la fin de l'âge du bronze à l'époque romaine (900 av J.-C. à 350 apr J.-C.) sont les mieux représentées. Les vestiges les plus anciens trouvés sur le site sont des maisons sur pilotis avec des fosses latérales, ainsi que quelques tombes. Ces éléments ont été rattachés à la civilisation préhistorique dite des "rubanés" et caractérisée par des poteries à décoration en traits incisés ou en rubans.
Les fouilles de la partie sud-est de la nécropole de l'âge du fer ont permis de découvrir sept tumuli. La partie fouillée contenait quatorze incinérations et vingt-une inhumations. Les tumuli[52] étaient très arasés expliquant le nombre restreint de tombes et pour certains, l'absence de tombe centrale. Les tumuli avaient un diamètre de neuf à quatorze mètres aux contours parfois irréguliers. Un tumulus est nettement ovale et contient une seule tombe légèrement excentrée. Deux tumuli circulaires disposent d'une tombe centrale et un troisième comprend une tombe située à sa périphérie. Les autres tumuli n'ont livré aucune sépulture. Les autres inhumations sont des fosses ovales ou rectangulaires disséminées autour des tumuli. Quatre de ces tombes sont particulièrement remarquables par leur longueur, supérieure à trois mètres, et par leur profondeur (plus de deux mètres). Ce sont également les plus riches en trouvailles archéologiques. L'une d'elles possédait une couverture exécutée à l'aide de blocs en grès. Ces différentes inhumations sont soit isolées, soit regroupées par deux ou par quatre.
Les incinérations sont disposées de manière identique, soit seules, soit groupées par deux. La tombe la plus richement dotée est celle d'un des tumulus, et qui est datée du Hallstatt. Le mobilier funéraire était composé de deux anneaux retrouvés de part et d'autre de la tête du défunt et constituant probablement des boucles d'oreilles ; une perle de jais découverte au niveau du cou ; deux bracelets à boutons en bronze finement gravées à cannelures longitudinales qui ornaient les deux poignets ; cinq vases (quatre coupelles et une urne à col évasé dont la lèvre est peinte en noir et la panse décorée de croisillons) déposés au pied du défunt. Dans la zone fouillée ont également été dégagés trois silos datés de la Tène ancienne (450 - 250 av J.-C.). Ces silos ont été réutilisés en sépulture. Dans un des silos ont été retrouvés, à mi-hauteur, les restes d'une jeune femme de vingt à vinq-cinq ans. Son corps appuyé contre la paroi était paré d'un bracelet ouvert à tampons en bronze. En dessous de cette sépulture, sur le plancher du silo, ont été découverts les restes d'un cheval dont il manque le crâne. L'étude de ce cheval a permis de déterminer qu'il a été placé dans le silo en stade de décomposition avancé et que la décomposition s'est poursuivie à l'air libre au fond du silo. La tête a été retirée à ce moment-là. Par contre, aucune preuve ne permet d'affirmer que l'association des deux squelettes a été délibérée. Les corps humains inhumés dans ces silos étaient en position fortement contractée, c'est-à-dire avec les jambes repliées sur le ventre. Cette pratique funéraire est en contradiction avec les rites habituels de cette période. Nous sommes ici en présence d'une volonté de marquer une différence, pour ces défunts, par rapport aux autres membres du groupe social. La totalité des fouilles est décrite dans la "Carte archéologique de la Gaule", de l'Académie des inscriptions et Belles Lettres, département du Haut Rhin, page 306 à 309[53]. Les Japonais, très respectueux des traditions et des ancêtres, ont reconstitué les tumuli dégagés lors des fouilles. Les tumuli ont été intégrés dans les espaces verts entourant l'usine "Ricoh".
Personnalités liées à la commune
Édouard Sitzmann (frère Édouard), historien, né à Wettolsheim en 1836.
MgrFrançois-Xavier Schoepfer (1843-1927), évêque de Tarbes et de Lourdes de 1899 à 1926, né à Wettolsheim le .
Hirtzel Lévy né à Wettolsheim vers 1707, innocent mort sur la roue à Colmar le , réhabilité par Louis XV
Voir aussi
Bibliographie
Cahiers alsaciens de la Société pour la conservation des monuments historiques d'Alsace J. Sainty, C. Jeunesse, F. Lambach, Sauvetage urgent sur le site de Wettolsheim " Koenigsbreite " (Haut-Rhin) en 1986. Contribution à l’étude du peuplement néolithique ancien dans le secteur de Colmar-sud. Cahiers alsaciens d’archéologie, d’art et d’Histoire 31:5-16
M. Zehner, Carte archéologique de la Gaule 68 : Le Haut-Rhin, Paris, Académie des Inscriptions et Belles-Lettres, , 375 p. (ISBN2-87754-058-8)
(fr) Le patrimoine architectural et mobilier de la commune sur le site officiel du ministère français de la Culture (Bases Mérimée, Palissy, Palissy, Mémoire, ArchiDoc), Médiathèque de l'architecture et du patrimoine (archives photographiques) diffusion RMN, et service régional de l'inventaire général de la direction de la Culture et du Patrimoine de la Région Alsace
↑Une unité urbaine est, en France, une commune ou un ensemble de communes présentant une zone de bâti continu (pas de coupure de plus de 200 mètres entre deux constructions) et comptant au moins 2 000 habitants. Une commune doit avoir plus de la moitié de sa population dans cette zone bâtie.
↑Dans une agglomération multicommunale, une commune est dite de banlieue lorsqu'elle n'est pas ville-centre, à savoir que sa population est inférieure à 50 % de la population de l’agglomération ou de la commune la plus peuplée. L'unité urbaine de Colmar comprend une ville-centre et six communes de banlieue.
↑Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2024, millésimée 2021, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2023, date de référence statistique : 1er janvier 2021.
↑ a et bDaniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale », Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography, no 501, (DOI10.4000/cybergeo.23155, lire en ligne, consulté le )
↑Le mot latin tumulus (au pluriel tumuli) désigne une éminence artificielle, circulaire ou non, recouvrant une sépulture. En haut français, on emploie aussi le mot tombelle