L'exoplanète WASP-17b est située à environ mille années lumière de la Terre. Elle a été découverte par une équipe dirigée par David Anderson de l'Université de Keele en Angleterre, qui a observé son transit devant l'étoile-hôte WASP-17. Ces observations photométriques ont également permis d'estimer la taille de la planète. Elles ont été réalisées avec un réseau de télescopes du South African Astronomical Observatory. La planète a été nommée d'après le projet SuperWASP (Wide Angle Search for Planets), dans le cadre duquel elle a été la 17e exoplanète découverte.
Les astronomes de l'Observatoire de Genève ont pu utiliser les caractéristiques du décalage spectral de la lumière émise par l'étoile-hôte (spectroscopie Doppler) pour déterminer la masse de la planète et obtenir des indications sur son excentricité orbitale. Une étude attentive des variations du décalage spectral durant la période de transit leur a également permis de déterminer la direction de rotation de la planète.
Propriétés particulières
WASP-17b possède un rayon de 1.5 à 2 fois égal à celui de Jupiter, et environ la moitié de sa masse. Ainsi, sa densité moyenne est comprise entre 0,08 et 0,19 g/cm3 (à comparer avec Jupiter, 1,326 g/cm3 ; et avec la Terre, 5,515 g/cm3). Cette densité inhabituellement basse pourrait être la conséquence d'une orbite excentrique et très proche de l'étoile (moins d'un septième de la distance entre Mercure et le Soleil), provoquant d'importants effets de marée. Un mécanisme similaire est à l'origine de l'intense volcanisme d'Io, satellite galiléen de Jupiter.
Il est probable que WASP-17b suive une orbite rétrograde, bien que cette conclusion ne soit pas encore certaine. L'inclinaison du plan orbital de WASP-17b par rapport au plan équatorial de WASP-17 serait de l'ordre de 149°[6] — à ne pas confondre avec l'inclinaison sur la ligne de visée qui est, elle, de l'ordre de 87°. Ce serait alors la première planète observée à posséder cette caractéristique. Ceci a été estimé à partir de l'analyse de l'effet Rossiter-McLaughlin, qui rend compte des variations du décalage vers le rouge de la lumière émise par l'étoile-hôte dues au passage de la planète entre cette étoile et l'observateur[7]. Une orbite opposée à la direction de rotation de l'étoile-hôte pourrait être le signe d'une interaction gravitationnelle passée ou la conséquence d'un mécanisme de Kozai en cours avec un autre corps au voisinage de l'étoile[8].
↑Valeur calculée à partir des données retenues ici, qui sont assez variables selon les sources.
↑ a et b(en) D. R. Anderson, C. Hellier, M. Gillon, A. H. M. J. Triaud, B. Smalley, L. Hebb, A. Collier Cameron, P. F. L. Maxted, D. Queloz, R. G. West, S. J. Bentley, B. Enoch, K. Horne, T. A. Lister, M. Mayor, N. R. Parley, F. Pepe, D. Pollacco, D. Ségransan, S. Udry et D. M. Wilson, « WASP-17b: an ultra-low density planet in a probable retrograde orbit », The Astrophysical Journal, vol. 709, no 1, , p. 159-167 (lire en ligne)DOI10.1088/0004-637X/709/1/159
↑(en) Yasuhiro Ohta, Atsushi Taruya et Yasushi Suto, « The Rossiter-McLaughlin Effect and Analytic Radial Velocity Curves for Transiting Extrasolar Planetary Systems », The Astrophysical Journal, vol. 622, no 2, , p. 1118–1135 (lire en ligne)DOI10.1086/428344
↑(en) Iro, Nicolas, « Transmission spectroscopy of the sodium 'D' doublet in WASP-17b with the VLT », Monthly Notices of the Royal Astronomical Society, vol. 412, no 4, , p. 2376–2382 (DOI10.1111/j.1365-2966.2010.18061.x, lire en ligne, consulté le ).
↑(en) Bayliss, D. D. R., « Detection of sodium absorption in WASP-17b with Magellan », Monthly Notices of the Royal Astronomical Society, vol. 426, no 3, , p. 2483–2488 (DOI10.1111/j.1365-2966.2012.21817.x, lire en ligne, consulté le ).
Les atmosphères majeures sont en romaine (droite) ; les atmosphères mineures en italique. Les objets qui semblent ne pas avoir d'atmosphère notable, mais pour lesquels ce fait est discuté, apparaissent entre parenthèses.