Vitry-sur-Orne est une ville située dans le nord-est de la France, dans le département de la Moselle (57). La commune est située sur la rive gauche de l’Orne, sur le flanc des côtes de Moselle. Elle a pour annexe Beuvange.
L'Orne, d'une longueur totale de 85,7 km, prend sa source dans la commune de Ornes et se jette dans la Moselle à Richemont, après avoir traversé 37 communes[1].
Gestion et qualité des eaux
Le territoire communal est couvert par le schéma d'aménagement et de gestion des eaux (SAGE) « Bassin ferrifère ». Ce document de planification, dont le territoire correspond aux anciennes galeries des mines de fer, des aquifères et des bassins versants associés, d'une superficie de 2 418 km2, a été approuvé le . La structure porteuse de l'élaboration et de la mise en œuvre est la région Grand Est[2]. Il définit sur son territoire les objectifs généraux d’utilisation, de mise en valeur et de protection quantitative et qualitative des ressources en eau superficielle et souterraine, en respect des objectifs de qualité définis dans le SDAGE du Bassin Rhin-Meuse[3].
Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 9,6 °C, avec une amplitude thermique annuelle de 16,4 °C. Le cumul annuel moyen de précipitations est de 763 mm, avec 12,8 jours de précipitations en janvier et 9,5 jours en juillet[4]. Pour la période 1991-2020, la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique de Météo-France la plus proche, « Malancourt », sur la commune d'Amnéville à 2 km à vol d'oiseau[6], est de 10,2 °C et le cumul annuel moyen de précipitations est de 884,1 mm.
La température maximale relevée sur cette station est de 39,3 °C, atteinte le ; la température minimale est de −17,9 °C, atteinte le [Note 1],[7],[8].
Statistiques 1991-2020 et records MALANCOURT (57) - alt : 346m, lat : 49°13'07"N, lon : 6°03'25"E Records établis sur la période du 01-01-1973 au 04-01-2024
Au , Vitry-sur-Orne est catégorisée centre urbain intermédiaire, selon la nouvelle grille communale de densité à sept niveaux définie par l'Insee en 2022[11].
Elle appartient à l'unité urbaine de Metz[Note 2], une agglomération intra-départementale regroupant 42 communes, dont elle est une commune de la banlieue[Note 3],[12],[13]. Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Luxembourg (partie française), dont elle est une commune de la couronne[Note 4],[13]. Cette aire, qui regroupe 115 communes, est catégorisée dans les aires de 700 000 habitants ou plus (hors Paris)[14],[15].
Occupation des sols
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de donnéeseuropéenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des forêts et milieux semi-naturels (62,9 % en 2018), en augmentation par rapport à 1990 (61,2 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante :
forêts (61,1 %), cultures permanentes (13,7 %), zones urbanisées (12,6 %), zones agricoles hétérogènes (6,8 %), terres arables (3,3 %), milieux à végétation arbustive et/ou herbacée (1,8 %), zones industrielles ou commerciales et réseaux de communication (0,8 %)[16]. L'évolution de l’occupation des sols de la commune et de ses infrastructures peut être observée sur les différentes représentations cartographiques du territoire : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et les cartes ou photos aériennes de l'IGN pour la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 3].
Toponymie
Vitry-sur-Orne[17] : est mentionné sous les formes Vitriaco (1033), Vetereium (XIIe siècle), Vitrei (1128), Viterei (1137), Veteriacum (1236), Vyterey (1320), Vitray (1320), Vitreyo/Vitreio/Vitri (1544), Vitri-sous-Justemont (1571), Victri (1612), Vitry son ancien nom Vallange (D. Cal. not. Lorr.), Victry (1574), Vitry-sur-Orne (1680), Wallingen (1871-1918). Walléngen en francique lorrain[18].
Il s'agit d'un type toponymique gallo-roman *VICTORIACU qui explique tous les toponymes du type Vitry (voir ce nom). Le nom germanique est sans rapport avec le nom roman.
Beuvange-sous-Justemont[17] : est attestée sous les formes Bovenges (1128), Buivanges (1236), Bubbingen et Bevingen (1403), Befingen juxta Jusbergh (1515), Buefingen (1578), Bevange (1606), Buvange (XVIIe siècle), Beuvange (1793), Bevingen unter Justberg (1871-1918). Bewwéngen et Biwwéngen en francique lorrain.
Type toponymique germanique en -ingen, suffixe marquant la propriété, précédé d'un anthroponyme germanique. Les formes en -ange sont des romanisations plus tardives.
Histoire
Des racloirs, perçoirs, pointes de flèches, erminettes ont été mis au jour sur les hauteurs du Justemont[20], ce qui montre l'ancienneté du peuplement en ce lieu.
Une occupation basée sur le schéma des villas agricoles antiques malgré leur destruction au IIIe siècle a perduré jusqu’au VIIIe siècle ; avec de part et d’autre d’un chemin antique, une activité pastorale et métallurgique. Vers le VIIIe – IXe siècle, au cours d’une phase de transition, se développe une petite société agro-pastorale de cinq ou six unités d’exploitation dotées chacune d’une habitation type de 6 × 11 m en matériau périssable et en face d’annexes pour l’exploitation. Ces maisons disposent en commun d'un puits d'alimentation collectif le long de chemin. Cette communauté est organisée sur la polyculture gérée collectivement (élevage dans le fond de vallée et cultures sur les parcelles laniérées des versants, perpendiculaires au réseau viaire. Elle s’étend sur une centaine d’hectares. Vallange est rattaché à la paroisse de Vitry qui possède également un cimetière. Au XIIe siècle, les habitations se transforment, elles se différencient les unes des autres et sont réalisées avec des pans de bois de qualité faisant appel au savoir de charpentiers. Les fouilles archéologiques préventives menées par l’Inrap préalables à la réalisation de la ZAC de la Plaine ont permis de connaître avec précision l'existence de cet ancien village de Vallange lequel disparaît au XVIIe siècle, les troubles de la guerre de Trente Ans provoquant l’abandon de ces habitats qui sont alors intégrés au village de Vitry, et les terrains rendus à la culture[21],[22],[23],[24].
Ancien village du comté de Bar, dépendant de Justemont. Abbaye de prémontrés fondée sur le Justemont en 1124 par l’évêque de Verdun (lieu de sépulture des seigneurs de Florange). Commune indépendante jusqu’en 1810, Beuvange-sous-Justemont est aujourd’hui rattachée à la commune de Vitry-sur-Orne. Partage en trois bans vers 1590 entre Clouange, Vitry et Vallange (qui n’est pas l’ancien nom de Vitry), mais celui d’un ancien hameau qui se trouvait entre Vitry et Gandrange, détruit en 1636 au cours de la guerre de Trente Ans.
En 1817, Vitry-sur-Orne, village de l’ancienne province du Barrois (bailliage de Briey), avait pour annexes le village de Beuvange, l’ancienne abbaye de Justemont réunie au territoire communal entre 1790 et 1794[25]. À cette époque on dénombre 172 habitants répartis dans 38 maisons.
En 1817, Beuvange-sous-Justemont, village de l'ancienne province du Barrois, avait 331 habitants répartis dans 81 maisons.
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[26]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2007[27].
En 2021, la commune comptait 2 975 habitants[Note 5], en évolution de −1,16 % par rapport à 2015 (Moselle : +0,52 %, France hors Mayotte : +1,84 %).
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Enseignement
La commune de Vitry-sur-Orne dépend de l'académie de Nancy-Metz (zone A). L'école Ambroise Thomas accueille les élèves de maternelle et de primaire. Il y a aussi un collège: le collège du Justemont.
Santé
Vitry-sur-Orne dispose de quatre médecins généralistes et d'infirmières. L'hôpital le plus proche se trouve à Moyeuvre-Grande.
Depuis 2013, le club de Football, qui était le FC Vitry 2000, a fusionné avec l'ES Rosselange. La fusion a donc crée l'ESRV (Entente Sportive Rosselange Vitry) qui évolue successivement au stade municipal de Vitry ou Rosselange selon les circonstances[29].
Le stade municipal actuel date de 2005. Construit sur l'ancien stade des "Portugais de Vitry", il remplace le stade auparavant situé derrière l'école primaire et dont les vestiaires étaient considérés comme vétustes[30].
Le complexe sportif a été renforcé par l'ajout d'un city-stade en 2013 et par la rénovation du Gymnase en 2019.
Culture locale et patrimoine
Lieux et monuments
Édifices civils
Vestiges gallo-romains.
Édifices religieux
Église Saint-Étienne ; XVIIIe siècle ; statue de Notre-Dame-de-Justemont datant du XIVe siècle.
Abbaye du Justemont Ancienne abbaye prémontrée, Notre-Dame-de-l’Assomption, fondée sur le Justemont entre 1120 et 1124 par l’évêque de Verdun qui devient le lieu de sépulture des seigneurs de Florange. L’église abbatiale consacrée en 1174 est partiellement détruite en 1791. De l’église romane seuls demeurent l’emplacement et la terrasse avec panorama.
Chapelle Saint-Nicolas première construction XVIIe siècle, plusieurs fois reconstruite et déplacée, elle possédait cinq statues dérobées en , elle se situe actuellement rue de Thionville.
Calvaires[31] ou croix de chemin : au nombre de cinq, ils furent restaurés et déplacés; il est possible de les voir aujourd'hui devant le cimetière, devant le centre socioculturel, rue Clémenceau, rue Jean Burger, à Beuvange. Ces croix, qui datent du XVIe siècle, peuvent être appelées également "Bildstocks", c'est-à-dire "colonnes à images".
Autres lieux
L'étang de Tivoli (206 m) où viennent des promeneurs et des pêcheurs.
Personnalités liées à la commune
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Héraldique
Blason
D'azur au lys de jardin mouvant d'un mont de trois coupeaux, accosté de deux croisettes recroisetées au pied fiché, le tout d'or.
Détails
Les armoiries[32] de Vitry-sur-Orne se blasonnent ainsi : D'azur au lys des jardins, issant d'un mont à trois coupeaux, accosté de deux croisettes recroisetées au pied fiché, le tout d'or.
Franck Gérard, « Le village lorrain, un outil de production au service d’une agriculture planifiée. L’exemple des sites de Vitry-sur-Orne (Xe – XVe siècle) et de Demange-aux-Eaux (IXe – XIIe siècle) », Archéologie du Midi Médiéval, vol. 36, no 1, , p. 27–41 (DOI10.3406/amime.2018.2173, lire en ligne).
Jean-Jacques Sitek.- Vitry-sur-Orne (Vitry-Beuvange-Clouange-Abbaye de Justemont).- Ville de Vitry-sur-Orne/ Serge Domini, 1999.
↑Une unité urbaine est, en France, une commune ou un ensemble de communes présentant une zone de bâti continu (pas de coupure de plus de 200 mètres entre deux constructions) et comptant au moins 2 000 habitants. Une commune doit avoir plus de la moitié de sa population dans cette zone bâtie.
↑Dans une agglomération multicommunale, une commune est dite de banlieue lorsqu'elle n'est pas ville-centre, à savoir que sa population est inférieure à 50 % de la population de l’agglomération ou de la commune la plus peuplée. L'unité urbaine de Metz comprend une ville-centre et 41 communes de banlieue.
↑Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2024, millésimée 2021, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2023, date de référence statistique : 1er janvier 2021.
↑« Qualité des eaux de rivière et de baignade. », sur qualite-riviere.lesagencesdeleau.fr/ (consulté le ) - Pour recentrer la carte sur les cours d'eau de la commune, entrer son nom ou son code postal dans la fenêtre "Rechercher".
↑ a et bDaniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale », Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography, no 501, (DOI10.4000/cybergeo.23155, lire en ligne, consulté le )
↑Gérard Franck, « Vallange, un village retrouvé : sur les pas des arpenteurs médiévaux », Archéologia, Dijon, , p. 42-55 (résumé).
↑Gérard Franck, Joëlle Burnouf et Jean-Marie Blaising, Vallange, un village retrouvé : les fouilles archéologiques de la Zac de La Plaine, Vitry-sur-Orne, Commune de Vitry-sur-Orne, , 55 p., 21 cm (ISBN2-915816-05-0, présentation en ligne)[1]
↑Jean-René Trochet, Maisons paysannes d’Europe occidentale XVe – XXe siècle, Presses Université Paris-Sorbonne, coll. « Géographie », , 372 p., 21cm x 27cm (lire en ligne), p. 165.