De 1860 à 1863, tous les samedis, Chabrier dine régulièrement chez les Verlaines, rue Lecluze[2] avec d'autres amis dont Albert Mérat, Adolphe Racot, François Coppée, Louis-Xavier de Ricard ou Édouard Lepelletier[3]. L'amité entre Chabrier et Verlaine les amène à collaborer sur des opérettes : Vaucochard et fils Ier et Fisch-Ton-Kan(en).
Roger Delage date la composition de l'opérette vers 1864 mais Verlaine parle de l'opérette dans sa correspondance en mars 1869 quand il écrit à ce Cher Winter « je travaille. Vaincus, Vaucochard, Clavecin, Forgeron, Nouveaux Poèmes Saturniens, tout ça grouille dans ma tête et parfois sur le papier »[4]. Edmond Lepelletier écrit dans une lettre fin 1869 au directeur du Nain Jaune « Le célèbre Paul Verlaine […] est, en outre, l'auteur, en société avec M. Lucien Viotti, d'un opéra bouffe, que nous croyons appelé à un succès épatant, et dont le titre est, jusqu'à présent : Vaucochard et Fils Ier […] Je ne suis pas venu mercredi, et je n'en sors plus, d'ailleurs, depuis 99 jours, parce que Vaucochard, ça doit être fini, présenté et joué d'ici à un mois ou deux »[4].
Seuls subsistent quatre numéros et la pièce ne fut, semble-t-il, jamais représentée du vivant de Chabrier[5] :
Dans cette œuvre, l'une des premières de Chabrier, Poulenc discerne des éléments du véritable style du compositeur dans la Chanson de l'homme armé[9], tandis que Delage note l'utilisation de deux des rythmes préférés du compositeur, la valse dans le duo pour Aglaé et Médéric et la bourrée dans le trio final[1].