Avant l'arrivée de l'Université du Québec à Montréal, l'accès à l'éducation supérieure était limité pour les classes populaires francophones. En 1964, la commission Parent constate un écart important entre le taux de fréquentation universitaire des jeunes anglophones (11 %) et des jeunes francophones (4 %) au Québec. « L'UQAM est donc créée expressément pour venir hausser le taux de diplomation universitaire chez les francophones à Montréal[5]. »
De plus, grâce à la politique d'admission des adultes disposant d'une expérience professionnelle pertinente, la population étudiante a pu s'élargir aux catégories sociales préalablement exclues de l'éducation supérieure, créant ainsi un climat d'ouverture[6].
Naissance du syndicalisme universitaire
L'UQAM est la première université canadienne où se développe le syndicalisme professoral[7]. Le syndicat des professeurs de l'Université du Québec, qui est affilié dès sa naissance en 1970 à la Confédération des syndicats nationaux (CSN), a participé à l'effort de démocratisation du fonctionnement des instances universitaires.
Patrimoine bâti
Au milieu des années 1970, la construction du campus de l'Université du Québec à Montréal se confirme dans le quartier Saint-Jacques. La vieille église Saint-Jacques de Montréal est condamnée et les fidèles sont déplacés vers la chapelle Notre-Dame-de-Lourdes de Montréal. L'architecte de l'université, Dimitri Dimakopoulos, choisit de respecter les plans de John Ostell et de Victor Bourgeau en décidant de greffer la nouvelle construction autour du mur de la nef de l'église donnant sur la rue Sainte-Catherine et en mettant en relief le clocher et son portail. Ces vestiges sont classés monuments historiques par le gouvernement du Québec. Les pavillons Hubert-Aquin et Judith-Jasmin sont inaugurés en , marquant les débuts du nouveau campus de l'UQAM[8]. Ce campus prendra de l'ampleur au fil des années : le pavillon Thérèse-Casgrain est inauguré à l'automne 1989[9]. Le pavillon de Danse (ancien pavillon Latourelle), qui sied sur la rue Cherrier, s'ajoute en 1991[9]. Le pavillon des Sciences de la gestion est inauguré en 1990, et prend le nom J.A. De Sève à partir de 1995[10], il est inauguré officiellement sous cette appellation en 1999[11]. Le pavillon de Mode est inauguré le afin d'accueillir l'École supérieure de mode. L'architecte Julia Lianis, signe la modernisation du bâtiment, situé sur la rue Sainte-Catherine[12].
Gouvernance
L'originalité de l'UQAM fut d'abord l'existence d'une double structure séparant la gestion des programmes de premier cycle de celle de ressources professorales. Cela s'est traduit, d'un côté, par l'existence de familles regroupant des modules administrant des programmes de premier cycle et, de l'autre, par la présence de départements chargés de l'encadrement des ressources professorales et des programmes d'études supérieures. L'avantage de cette double structure a été de favoriser l'interdisciplinarité dans les programmes de premier cycle et l'autonomie de gestion des programmes et des ressources[13]. En fonction depuis le 27 avril 2023, le recteur actuel est Stéphane Pallage. Il a auparavant été recteur de l'Université du Luxembourg[14].
L'Université du Québec à Montréal est une institution fondée sur un mode de participation décisionnelle. Depuis sa création, elle s'appuie sur un ensemble d'instances dont une des caractéristiques est d'être composée des différentes parties prenantes de l'université : des administrateurs, des professeurs et des étudiants. Ces instances ont juridiction aussi bien en matière de développement académique (programmes d'enseignement et recherche) et de gestion des ressources.
Dès sa fondation, comme les autres composantes de l'UQ, l'UQAM se voyait dotée d'instances prévues par la loi constitutive de l'UQ : la commission des études et le conseil d'administration. En plus de ces instances, l'UQAM était aussi dotée de trois sous-commissions se rapportant à la commission des études : la sous-commission du premier cycle, la sous-commission des études avancées et de la recherche et la sous-commission de la gestion des ressources. La commission des études se rapporte au conseil d'administration pour toute question ayant des impacts financiers sur le budget de l'université.
Au début des années 2000, des prérogatives ont été dévolues aux facultés, créant les conseils académiques facultaires qui se rapportent à la commission des études pour un certain nombre de questions. Du même souffle, la sous-commission du premier cycle et la sous-commission des études avancées et de la recherche ont été abolies.
Commission des études
La commission des études prépare et soumet à l'approbation du conseil d'administration les règlements relatifs à l'enseignement et à la recherche et notamment ceux concernant les procédures régissant les domaines suivants : la structure académique des départements et des facultés ; la création et la modification des programmes ; l'émission des diplômes ; l'attribution des postes de professeurs et l'admission, l'inscription et la gestion des dossiers étudiants[15].
La commission des études se compose des membres suivants nommés par le conseil d’administration : recteur ; vice-recteur à la vie académique ; vice-recteur à la recherche, à la création et à la diffusion ; professeurs (7) ; étudiants (7) ; chargés de cours (3) ; employés de soutien (2) ; registraire[15].
Conseil d'administration
Le conseil d'administration se compose des membres suivants, nommés par le conseil des ministres du gouvernement du Québec : recteur ; vice-recteurs (2) ; professeurs (3), étudiants (2), chargé de cours ; une personne représentant les collèges d’enseignement général et professionnel (cégep) ; personnes représentant les milieux sociaux, culturels, des affaires et du travail (5), diplômé de l'université[15].
Le conseil d'administration exerce les droits et pouvoirs de l'université selon la Loi sur l'Université du Québec (RLRQ C.U-1). Il peut faire des règlements concernant la régie interne de l'Université, la nomination et les fonctions des membres du personnel de l'Université, la gestion des biens de l'Université, l'étendue des pouvoirs du comité exécutif et la durée du mandat de ses membres. Il approuve les budgets de l'université. Les comités qui relèvent du conseil d'administration sont : le comité exécutif, le comité d'audit, le comité de la vie étudiante, le comité conseil sur les technologies de l'information et de la communication, le comité de discipline et comité de révision et le comité sur les infractions de nature académique.
Cadre urbain
L'UQAM est située au centre-ville de Montréal : le campus central est près de la station de métro à laquelle il donne partiellement son nom (Berri-UQAM), alors que le Complexe des sciences Pierre-Dansereau est près de la station Place-des-Arts (où la construction d'un nouveau pavillon a débuté en 2004). Le secteur de l'UQAM et de l'Université de Montréal, à proximité, est appelé « Quartier latin ».
L'Université offre de la formation sur son campus montréalais ainsi que dans ses quatre campus en région métropolitaine : Campus de Lanaudière, Campus de Laval, Campus de Longueuil et Campus de l'Ouest-de-l'île.
L'aménagement des bâtiments est tel qu'il permet la coexistence d'une piste cyclable et de plusieurs stations de vélo libre-service Bixi près de tous les pavillons[16]. Une exposition virtuelle[17] permet de découvrir l'université sur trois volets.
Effectif et partenariats
À l'automne 2022, l'université accueillait quelque 35 212 étudiants et étudiantes dont 4 876 étudiants et étudiantes étrangers provenant de 95 pays, et ce, dans un total de 335 programmes d'études distincts[1].
Évolution du nombre d'étudiants au trimestre d'automne[18]
Institut de recherches et d'études féministes (IREF)
Institut Santé et société (ISS)
Institut des sciences cognitives
Domaines de pointe
Au fil des années, l'UQAM a développé des domaines d'étude et de recherche qui mettent l'accent sur l'interdisciplinarité et l'ouverture sur les questions sociales.
Études féministes
Les études féministes, comme champ pluridisciplinaire de production de savoirs engagés dans la transformation des rapports sociaux de sexe, se sont développées à l’UQAM, à partir du début des années 1970, en lien étroit avec le mouvement des femmes sur fond d’une mouvance sociopolitique sans précédent au Québec[23]. Leur émergence résulte de la volonté de jeunes professeures et chargées de cours de l’UQAM de remettre en cause le caractère partiel et partial des savoirs académiques et scientifiques traditionnel[24] et de mettre un terme à leur exclusion des lieux de production du savoir.
L’amorçage
Fortes de la conviction que les femmes doivent participer à la construction et à la transmission des savoirs qui les concernent, une vingtaine de ces jeunes universitaires, dont deux hommes et trois chargées de cours, organisent en 1972 un cours collectif et multidisciplinaire sur l’histoire des femmes. Selon les sources consultées, plus de 200 étudiantes et une dizaine d’étudiants suivent le cours. Le succès rencontré par cette première initiative en milieu universitaire francophone montrait bien que celle-ci répondait à des attentes et appelait au développement d’une programmation ayant pour objet « la condition des femmes[25] ».
Les débuts
Dès l’année suivante, des cours adoptant une approche féministe apparaissent aux programmes des départements d’histoire, de sociologie, de sciences religieuses et de biologie. Ceux-ci constituent l’assise sur laquelle se construira au fil des décennies une programmation structurée, diversifiée et multidisciplinaire qui établira au sein de l’UQAM une véritable pratique et traditions d’études et de recherche féministes[26].
La croissance
Rapidement, les professeures impliquées dans cette initiative réalisent qu’elles doivent présenter un front concerté pour que les études féministes soient reconnues comme champ académique légitime et compatible avec l’esprit scientifique. C’est donc en 1976, avec la création du Groupe interdisciplinaire d'études et de recherches féministes (GIERF), que les études féministes prennent leur véritable essor à l’UQAM. L'approche à l'enseignement et à la recherche qui est alors privilégiée est volontairement distincte de celle des Women's Studies, davantage pratiquée en Amérique du Nord. Les membres du GIERF, s’appuyant sur une définition des études féministes comme champ pluridisciplinaire de production de savoirs engagés dans la transformation des rapports sociaux de sexe, décident de ne pas demander la création d’un programme ou d’un département d’études sur les femmes, mais plutôt de favoriser le développement de cours et de projets de recherche dans le plus grand nombre possible de départements, comme le souligne la sociologue Francine Descarries[27]. « Les féministes n’ont pas voulu d’un savoir "à part" mais d’un savoir qui bouscule le sexisme et l’androcentrisme des disciplines traditionnelles jusque dans leurs fondements. Elles n’ont pas quémandé une petite place pour "la femme" ou le féminin à l’orée des connaissances, mais revendiqué d’inscrire la question féministe dans les trames paradigmatiques pour que l’on pense et produise différemment le savoir en intégrant pleinement les genres et les rapports sociaux de sexe[28] » selon Marie-Andrée Roy, ancienne directrice de l'Institut de recherche et d'études féministes (IREF).
La maturité
C’est sur la base de cette première expérience et de la reconnaissance de l’expertise développée par un noyau de plus en plus important de professeures dynamiques et engagées que l’UQAM, le , donne son aval à la création de l’Institut de recherche et d’études féministes (IREF). Dans la continuité du mandat accordé au GIERF, l’IREF a pour principal mission de promouvoir, développer et coordonner la formation et la recherche féministe dans une perspective inter et multidisciplinaire, et d’intensifier la collaboration avec les groupes de femmes, notamment dans le cadre du Protocole UQAM-Relais-femmes[29]. L’IREF regroupe en 2020 environ 660 membres professeures, chercheuses, chargées de cours, professionnelles, étudiantes et étudiants de l’UQAM[30] ainsi que des professeures et des membres associées d’autres milieux universitaires et communautaires.
Direction
Se sont succédé à la direction de l'IREF :
Anita Caron, Département des sciences religieuses (1990-1993)
Marie-Andrée Roy, Département des sciences de religions (2006-2011)
Sylvie Paré, Département d'études urbaines et touristiques (2011-2013)
Rachel Chagnon, Département des sciences juridiques (2014-2020)
Enseignement
Au-delà des activités de diffusion et de transfert des connaissances inscrites à sa programmation, l’IREF, depuis sa création, a présidé à l’implantation d’un programme de concentration en études féministes, amorcé dès 1990 au premier cycle, et offert maintenant aux trois cycles d’enseignement. S’ajoute à cette offre d’enseignement, un programme de certificat largement fréquenté par des intervenantes des milieux de pratique. Au moins une soixantaine de cours, dont une dizaine aux cycles supérieurs, sont offerts chaque année en collaboration avec plusieurs départements de l’UQAM. Au cours des dernières années, ces cours ont attiré annuellement environ 1500 étudiantes et étudiants[30].
Recherche
Plusieurs équipes de recherche sont également accueillies au sein de l’IREF. Leurs travaux se déploient sur un vaste continuum de thématiques et de disciplines à travers lesquelles sont abordés des questions relatives à la dynamique des rapports sociaux de sexe, la diversité des expériences des femmes, les genres, l’identité, les représentations et les théories féministes[30].
Le développement de la recherche féministe à l’UQAM a aussi fortement profité de l’intégration d’une approche partenariale dans les pratiques de recherche de ses professeures et de la volonté de ces dernières de maintenir un lien privilégié et solidaire avec les groupes de femmes du Québec. Cette conception de la recherche reçoit l’aval institutionnel et mène, en 1982, à la signature d’un protocole de partenariat entre les groupes de femmes et les chercheuses universitaires[15]. Connu sous le nom de Protocole UQAM/Relais-femmes[29], ce partenariat continue, à ce jour, de favoriser l’accès des groupes de femmes aux ressources universitaires et, par effet de retour, le contact des chercheuses avec la pratique et les champs d’action sociale développés par les groupes.
Réalisations
Grâce à son expertise et la présence d’une masse critique de chercheuses féministes, l’IREF a également été en mesure d’être à l’initiative de la création d’un Réseau québécois en études féministes (RéQEF) reconnu par le Fonds de recherche du Québec - Société et culture (FRQSC) depuis 2011. Le RéQEF œuvre à fédérer l’ensemble des ressources en recherche féministe au Québec, de promouvoir la recherche dans ce champ et de faire émerger des savoirs et des pratiques socialement ciblés. Aujourd’hui le RéQEF représente le plus important réseau d’universitaires féministes de la francophonie[31] au carrefour des universités, des disciplines et des perspectives théoriques. Près de 100 professeures affiliées à 11 différentes universités en sont membres régulières et collaboratrices, auxquelles s’ajoutent une quinzaine de chercheuses des milieux de pratique représentant autant de groupes membres.
En , l’UQAM accueillait, le 6e Congrès international des recherches féministes dans la francophonie. L’IREF et le RéQEF assumaient la coresponsabilité de cet événement auquel ont participé plus de 1 200 chercheuses francophones du monde entier[32][source insuffisante].
Ce rapide survol pourrait être complété par l’évocation de nombreuses autres initiatives et réalisations[33]. Il permet néanmoins de constater que la contribution de nombreuses professeures et chargées de cours de l’UQAM et l’accueil de l’institution à leurs propositions, ont favorisé, au fil des années le développement d’un champ d’études qui traverse plusieurs disciplines et thématiques, et mobilise un nombre de plus en plus important de ressources professorales et d’étudiantes et d’étudiants. Pionnière de l’institutionnalisation des études féministes dans la francophonie, l’UQAM, particulièrement à travers l’IREF[33], s’est en conséquence positionnée comme chef de file du développement universitaire des savoirs et de la création féministes au Québec.
Études sur l'environnement
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Recherche-création
L'UQAM est pionnière sur les formations au niveau doctoral de recherche-création[34]. La première thèse soutenue en recherche-création est celle de Diane Poitras[35], en 2014[36], sous la direction de Gilles Coutlée[35].
Développement Logiciel
Logiciels d'analyse de texte par Ordinateur
L'UQAM a donné naissance au Centre d’ATO[37] qui, depuis sa fondation en 1983, est un lieu pionnier d’expertise en analytique avancée, en formation universitaire et en développement de méthodes informatiques pour l’analyse de données langagières assistée par ordinateur, que l’analyse soit quantitative, qualitative ou mixte[38]. Le Centre est devenu au Québec un véritable chef de file dans son domaine, établissant de nombreuses alliances productives avec les secteurs privé et public. Le Centre s'est particulièrement fait connaître grâce aux logiciels SATO et Sémato[39]
Centres de recherches associés à l'université
Chaire Raoul-Dandurand en études stratégiques et diplomatiques
La Chaire Raoul-Dandurand de l'Université du Québec à Montréal (UQAM), est une des chaires en études stratégiques et diplomatiques les plus prestigieuses au Canada. Fondée en 1996 par le professeur Charles-Philippe David[40], elle a une mission d'analyse, de formation et de diffusion auprès des étudiants, des chercheurs, des médias, des décideurs politiques et économiques ainsi qu'auprès du public. Dirigée depuis par le professeur Frédérick Gagnon[41], elle rassemble une trentaine de chercheurs en résidence, environ 70 chercheurs et membres associés et une trentaine de membres externes[42]. Elle est constituée de quatre observatoires[43] :
L’observatoire sur les États-Unis (OSEU) est coprésidé par Ginette Chenard, ex-déléguée du Québec à Atlanta et Charles-Philippe David, diplômé de Princeton et professeur titulaire au Département de science politique de l'UQAM. Il est dirigé par Frédérick Gagnon, titulaire de la Chaire Raoul-Dandurand et professeur au Département de science politique de l'UQAM. Cet observatoire analyse, depuis 2002, les débats de société aux États-Unis et la politique étrangère américaine. Il rassemble les experts de la recherche canadienne sur les États-Unis et un réseau international d'américanistes provenant de diverses disciplines.
L’observatoire de géopolitique (OG) est présidé par Yann Roche, professeur titulaire au Département de géographie de l'UQAM et dirigé par Elisabeth Vallet, directrice scientifique de la Chaire Raoul-Dandurand et professeure associée au Département de géographie de l'UQAM. Fruit d'un partenariat entre la Chaire Raoul-Dandurand et le Département de géographie de l'UQAM depuis 2006, cet Observatoire s'intéresse aux enjeux géopolitiques internes et externes des États et des grands ensembles géopolitiques, aux frontières et murs frontaliers[44], aux migrations, aux questions de cyberguerre, de drones et de robotisation de la guerre.
L’observatoire sur le Moyen-Orient et l'Afrique du Nord (OMAN) est présidé par Jean-François Lépine, journaliste québécois et depuis 2015, « Représentant du Québec en Chine »[45], et dirigé par Sami Aoun, professeur à l'École de politique appliquée de l'Université de Sherbrooke. L'observatoire développe, depuis 2008, ses recherches autour de deux grands axes, soit la violence et la mondialisation. Ses travaux ont pour objectif de nourrir les débats théoriques autour de ces thèmes, tout en produisant des connaissances concrètes sur la région.
Le Centre FrancoPaix en résolution des conflits et missions de paix est présidé par Michel Duval, ancien ambassadeur canadien à l'ONU de 1997 à 2002 et dirigé par Bruno Charbonneau, professeur agrégé au département de science politique de l'Université Laurentienne. Dans le cadre des efforts et des objectifs stratégiques de l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF) en matière de prévention et gestion des conflits, le Centre FrancoPaix s'intéresse, depuis 2016, à la prévention des conflits, aux missions de paix et aux opérations humanitaires[46]. Suivant une approche multidisciplinaire, ses travaux ont notamment pour objectif de faire le lien entre la recherche et la pratique sur le terrain. Chaque printemps, le Centre FrancoPaix organise également des écoles d'été sur les missions de paix, les opérations humanitaires et la consolidation de la paix.
La Chaire Raoul-Dandurand et ses observatoires travaillent collectivement sur des thèmes transversaux comme la sécurité, le terrorisme et les conflits armés.
Centre de recherche et d’intervention sur le suicide et l’euthanasie
Le Centre de recherche et d’intervention sur le suicide et l’euthanasie (CRISE) est un organisme pluridisciplinaire voué à l’étude des questions relatives au suicide et à l’euthanasie. Il est rattaché à la Faculté des sciences humaines de l’UQAM.
Fondé en 1997, le CRISE est l’initiative de professeurs et d'étudiants au doctorat en psychologie communautaire à l’UQAM désireux de mettre au point une approche écologique et interdisciplinaire des problèmes liés au suicide et à l’euthanasie. Le but visé est de profiter de l’expertise de chercheurs issus d’institutions et d’associations diverses, dont l’Association québécoise de prévention du suicide, pour mieux comprendre la problématique du suicide et de sa prévention. Auparavant, les spécialistes du domaine ne disposaient d’aucune plateforme d’échange et demeuraient isolés[47].
Le CRISE poursuit quatre objectifs ayant comme finalité la diminution du nombre de suicides et des comportements suicidaires. À savoir :
améliorer le transfert et l’application des connaissances sur le sujet ;
soutenir le développement de l’expertise en recherche ;
accroître le partenariat entre les chercheurs, les milieux de pratique et les gestionnaires pour favoriser l’avancement des connaissances[48].
La direction du CRISE se compose d’un directeur général, d’un directeur adjoint, d’un coordonnateur de recherche, d’un bibliothécaire de recherche, d’un secrétaire et d’un agent de communication. L’ensemble des membres se rencontre quatre fois par semestre pour faire connaître les résultats de recherche, discuter de problèmes variés et planifier des projets. Un comité de direction constitué de professionnels, de chercheurs et d’étudiants assiste le directeur général dans ses fonctions[49].
Le CRISE dispose d’un centre de documentation répertoriant plus de 30 000 documents : revues savantes, monographies, actes de congrès, rapports, manuscrits, statistiques, mémoires, thèses, programmes de prévention et ressources audiovisuelles[53].
L’Institut de recherches et d’études féministes, communément appelé IREF, est voué à la formation et à la recherche féministes dans une perspective interdisciplinaire. À travers l’enseignement et les recherches de ses membres, il participe à la production, la transmission et la mobilisation des savoirs féministes.
Laboratoire sur la communication et le numérique
Le LabCMO[55] – Laboratoire sur la communication et le numérique (anciennement appelé le Laboratoire de communication médiatisée par ordinateur) regroupe des chercheur.e.s s’intéressant aux usages des technologies et médias numériques sous l’angle des mutations qu’ils suscitent dans la société.
Fondé en 2001 par Serge Proulx, le LabCMO regroupe une vingtaine de professeures et professeurs et plus de 70 étudiants, et postdocs en communication, sociologie, STS (science, technologie et société) et disciplines connexes, dans cinq universités. Il est basé à l’UQAM et à l’Université Laval, où il est codirigé respectivement par Florence Millerand[56] (Département de communication sociale et publique) et Guillaume Latzko-Toth[57] (ULaval).
Le LabCMO est soutenu par le Fonds de recherche du Québec – Société et culture[58] et affilié au Centre interuniversitaire de recherche sur la science et la technologie (CIRST)[59]. Actuellement, ses trois axes de recherche portent sur les mutations de la sociabilité et de l’agir politique (axe 1), les mutations du travail et de l’activité contributive (axe 2) et les méthodes de recherche sur les usages (axe 3)[60]. Le LabCMO a notamment organisé une série d'activités consacrées à Wikipédia en 2019-2020, à l'occasion du cinquantième anniversaire de l'UQAM[61].
LabFluens - Laboratoire sur la communication et l'influence
Le Laboratoire sur l’influence et la communication étudie les pratiques communicationnelles qui permettent à l’influence de s’exercer dans un contexte donné, et de générer ainsi des effets ou affects quantifiables, d’être un objet quantifiable, manipulable, qui suscite l’adhésion (ou l’acceptation), l’engagement ou encore la mobilisation[62]. Plus particulièrement, Labfluens vise à développer des recherches collectives, des productions (rapports, analyses) et événements scientifiques se concentrant sur les actions organisationnelles génératrices d’influence : relations publiques, gestion de communautés en ligne, mobilisation « d’influenceurs numériques », astroturfing, lobbying, mécénat, publicité, agnotologie ou encore relations de presse.
Fondé en 2021, il regroupe une vingtaine de membres professeurs et étudiants en communication, en provenance de l'UQAM, de l'Université Laval et de l'Université de Sherbrooke. Il est actuellement dirigé par le professeur Camille Alloing, PhD.
Le LabFluens a repris la structure de l'ancienne Chaire en relations publiques de l'UQAM, alors dirigée par Bernard Motulsky.
Campus et pavillons
Le campus principal de l'UQAM est composé des pavillons suivants[63]
Le Service des bibliothèques de l'UQAM est composé de neuf bibliothèques distinctes et sont dirigées par Frédéric Guiliano à titre de directeur général depuis 2020 :
Audiovidéothèque et microthèque
Bibliothèque centrale
Bibliothèque des arts
Bibliothèque de musique
Bibliothèque des sciences
Bibliothèque des sciences de l'éducation
Bibliothèque des sciences juridiques et politiques
Cartothèque
Livres rares et collections spéciales
On retrouve également plusieurs centres de documentation au sein de l'UQAM :
Centre de documentation de l'École supérieure de théâtre (CEDEST)
Centre de documentation du CRISE
Centre de documentation de documentation du CARPH
Bibliothèque d’histoire moderne du GRHS
Centre de documentation de l'École de médias
Identité visuelle
Le logotype de l'Université du Québec à Montréal a été créé en 1997 par le designer Frédéric Metz[64], professeur associé au département de Design graphique de l'École de design de l'UQAM.
Lors du dévoilement de l'identité visuelle de l'université, un tollé est soulevé quant à l'utilisation de l'accent grave (À) dans le logotype. En effet, un acronyme (qu'il soit en majuscules ou en minuscules) ne doit pas contenir de caractères accentués[65].
Enfin, les normes graphiques de l'UQAM[66] stipulent clairement que son logotype contient un À mais que son acronyme ne devrait jamais inclure d'accent. Le À est donc uniquement considéré comme un dessin stylisé.
Anna Maria Di Sciullo, professeure au Département de linguistique et professeure associée au programme de Doctorat en informatique cognitive ;
André Donneur, professeur associé au Département de science politique, spécialiste de la politique étrangère canadienne, politique internationale du Québec et sécurité régionale comparée ;
Pierre Fortin, professeur émérite au Département des sciences économiques ;
L'Université du Québec à Montréal est à l'origine de la création, en , conjointement avec l'Unesco, du réseau Orbicom, réseau mondial associant des universitaires et des professionnels de la communication et des médias, ayant pour objet de stimuler l'échange d'informations et le développement de projets conjoints, afin d'examiner comment ce domaine en constante évolution peut contribuer à promouvoir la démocratie et un développement durable. Situé au carrefour de l’enseignement, de la recherche et des pratiques professionnelles, il s'est fixé pour mission première de « développer et promouvoir le partage de savoir et d'expertise en communication par l'éducation, la recherche et l'action concrète[69] ».
Controverse
En février 2021, l'université est au coeur d'une controverse après qu'une étudiante ait publié une photo montrant ses seins presque nus et le logo de l'UQAM[70]. L'étudiante en question, Hélène Boudreau, qui est travailleuse du sexe, avait publié cette photo sur ses comptes Instagram, Facebook, Twitter et OnlyFans. L'université a demandé de retirer la photo, ce qu'elle fait, sauf pour son compte Onlyfans.
Le conflit s'est prolongé quand elle a publié une nouvelle photo montrant cette dernière faisant un doigt devant un logo de l'UQÀM en montrant ses fesses. Quand l'université s'est rendu compte qu'elle n'avait pas retiré ses photos de tous ses réseaux et qu'elle a publié une autre photo dénigrant l'établissement, ils ont poursuivi l'étudiante pour 125 000 $ pour atteinte à sa réputation, car ils jugeaient les photos comme étant "pornographique et indécentes".
L'histoire fut médiatisée au Québec et un mouvement de soutiens pour l'étudiante a commencé accompagné du mot-clic #papaUQAM[71]. Les gens ont pointé du doigt l'université qui agissait de manière paternaliste et à l'encontre de la liberté d'expression. L'université quant à elle s'est justifiée en disant:
En aucun cas, l'UQAM n'a souhaité, ni ne souhaite limiter la liberté d'expression, une valeur qui lui est chère, Elle nourrit pas plus au préjugé à l'endroit du travail du sexe comme certaines personnes l'ont prétendu. Le coeur de sa démarche est l'utilisation de son nom et de son logo dans un contexte inapproprié et la commercialisation de ceux-ci pour promouvoir un site Web payant de photos intimes[72].
En avril 2021, l'université et la finissante ont signé une entente hors cours avec comme condition que cette dernière ne republie plus ses photos de finissante[71].
Prix et distinctions
En 2015, selon les classements du QS World University Rankings et du Times Higher Education, l'UQAM figurait parmi les 100 meilleures universités au monde ayant été créées ces 50 dernières années[73],[74]. Elle s’est vu décerner à neuf reprises au cours des onze dernières années le prix le plus prestigieux de la simulation des Nations unies à New York (NMUN), soit le Outstanding Delegation Award[75].
↑(en) Nadia Fahmy-Eid (2007). “Once Upon a Time There Was the Feminist Movement …and Then There was Feminist Studies” dans W. Robbins et al. (dir.), Minds of Our Own: Inventing Feminist Scholarship and Women’s Studies in Canada, 1966-76, Waterloo, Wilfrid Laurier University Press, p. 155-162. Parution française : « Les débuts de l’enseignement et de la recherche sur les femmes à l’UQAM », labrys, études féministes/estudos feministas, juillet/ https://www.labrys.net.br/labrys%2018/iref/nadia.htm.
↑JUTEAU, Danielle (1981). « Visions partielles, visions partiales des) minoritaires en sociologie ? », Sociologie et sociétés, vol. XIII, No 2, 1981, 33 – 47 https://www.erudit.org/fr/revues/socsoc/1981-v13-n2-socsoc110/001373ar/.
↑(en) Caron, Anita (2007). “Contributing to the Establishment of Women’s Studies and Gender Relations”, dans W. Robbins et al. (dir.), Minds of Our Own: Inventing Feminist Scholarship and Women’s Studies in Canada, 1966-76, Waterloo, Wilfrid Laurier University Press, p. 74-77. Parution française : « Contribution à l’implantation des études sur les femmes et les rapports de sexe », labrys, études féministes/estudos feministas, juillet/ https://www.labrys.net.br/labrys12/quebec/caron.htm.
↑Descarries, Francine (2018) « Parcours des études féministes au sein du réseau de l’Université du Québec » in Pour marquer un demi-siècle d'apports à la société québécoise, Montréal, sous la direction de Dussault, Edmond Pierre, Pierre DORAY, Yvan Rouseau et Lyne Sauvageau, Presses Université du Québec, p. 341-352.
↑Descarries, Francine, (2016) « Un projet pour penser, dire et transformer les rapports sociaux de sexe : les études féministes au Québec, in Rogers, Rebecca et Pascale Molinier, Les femmes dans le monde académique, Presses universitaires de Rennes, p. 143-156.
↑Roy, Marie-Andrée, « Et que le mouvement batte son plein! » Bulletin d’information, IREF, No. 55, p. 1.
↑ a et bIREF (2019). Panorama de la recherche et de l’enseignement à l’IREF, deuxième édition, Montréal, IREF, mai, [coordination : Thérèse St-Gelais, Caroline Désy et Alice van der Klei] https://iref.uqam.ca/publications/panorama-de-la-recherche-et-de-lenseignement.html.
↑« La Chaire Raoul-Dandurand célèbre son 20e anniversaire UQAM », Actualités UQAM, (lire en ligne, consulté le ).
↑« Frédérick Gagnon, nouveau titulaire de la Chaire Raoul-Dandurand en études stratégiques et diplomatiques UQAM », Actualités UQAM, (lire en ligne, consulté le ).
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