Le tunnel de la Traversette ou pertuis du Viso (en italien, Buco di Viso, en piémontaisPërtus dël Viso) est un tunnel piétonnier de 75 m de long à la frontière franco-italienne vers 2 900 m d'altitude. Creusé à la fin du XVe siècle, il est considéré comme la première percée alpine.
L'ouvrage est creusé entre juin 1479 et novembre 1480, à l'initiative de Ludovic II, marquis de Saluces, pour relier la Provence et le Dauphiné à son marquisat, et en particulier sécuriser la route du sel, extrait des salines de l'étang de Berre. Ce projet, présenté au Parlement de Grenoble, reçoit l'aide du roi de France, Louis XI, du marquis de Montferrat et du seigneur de Provence. Il est dimensionné de manière à permettre le passage d'un mulet bâté et d'un homme courbé. L'emprunter permet d'éviter de franchir le col de la Traversette, à 2 947 mètres d'altitude.
Sur le plan économique, il permet de réduire de trois jours le trajet de Grenoble à Saluces, en évitant le duché de Savoie qui contrôle alors le col du Mont-Cenis, ce qui favorise le commerce. Les caravanes reliant la Provence à Turin gagnent jusqu'à trois semaines par rapport à l'itinéraire nord qui emprunte le col de Montgenèvre[1].
Fermé au XVIe siècle par les troupes du duc de Savoie, rouvert puis fermé à plusieurs reprises, il est redécouvert au début du XXe siècle. Il a été notamment restauré et rouvert en 1907 grâce au concours du Club alpin italien, et du Touring club de France[2].
Des travaux de fouille et de sécurisation ont été menés d'août à , ce qui a permis de rendre à nouveau le tunnel accessible, pour les randonneurs et les vététistes[1]. Le tunnel n'étant pas en ligne droite, à mi-parcours il reste dans une obscurité totale. Une source lumineuse est donc indispensable pour le traverser en toute sécurité.
Le tunnel est toujours praticable à ce jour.
Réouverture du tunnel en 1907.
L'intérieur du tunnel, rénové en 2014, vers la sortie italienne.