La 68e édition du Tour d'Italie s'est élancée de Vérone le et est arrivée à Lucques le 9 juin. Il a été remporté par le FrançaisBernard Hinault, qui devance l'Italien Francesco Moser et l'Américain Greg Lemond. C'est son troisième succès dans cette épreuve, en trois participations. Il réalise cette année-là son second doublé Giro-Tour.
La course
Le , le 68e Giro prend son départ de Vérone. Bernard Hinault est venu, avec son équipe La Vie Claire équipée de pédales automatiques Look, pour remporter une troisième fois cette épreuve. Parmi les huit équipiers qui l'accompagne, on remarque la présence du brillant Américain Greg Lemond, qui vient de quitter l'équipe Renault de Cyrille Guimard. Outre Greg Lemond, les principaux adversaires du Blaireau sont l'Italien Francesco Moser, recordman du monde de l'heure à Mexico et vainqueur du Giro 1984 devant Laurent Fignon, le Suédois Tommy Prim et l'Espagnol Marino Lejarreta.
Francesco Moser, spécialiste du contre-la-montre, remporte le prologue inaugural de 6,7 km dans les rues de Vérone. Il garde le maillot rose pendant deux jours. Lors de la quatrième étape, Pinzolo-Selva di Val Gardena, longue de 237 km, Bernard Hinault attaque dans l'ultime ascension, la Selva-di-Val-Gardena. Sautent aussitôt dans sa roue Gianbattista Baronchelli, Roberto Visentini, Marino Lejarreta et Hubert Seiz. Ils ne sont que quatre à suivre le Blaireau et, parmi eux, il n'y a ni Moser, ni Lemond. L'Américain cède 1 min 20 s et Moser plus de deux minutes. L'étape est remportée par Seiz et le maillot rose tombe sur les épaules de Roberto Visentini[1]. Au micro, Bernard Hinault met les choses au point : « Aujourd'hui, j'ai calmé du monde, certains ne devraient plus parler jusqu'à l'arrivée à Lucca... Quant à Visentini, je sais exactement où je vais le casser en deux... Je vais le casser en deux et remporter mon troisième Giro. »
Le , a lieu la très attendue douzième étape, Capoue-Maddaloni, disputée contre-la-montre qui doit départager Bernard Hinault, Francesco Moser et Greg Lemond, tous trois spécialistes de l'effort solitaire. En très bonne forme et bénéficiant d’un matériel remarquable et remarqué, Hinault affiche une ambition limpide sur la rampe de lancement de ce contre-la-montre. Un chroniqueur italien ira jusqu’à s’exclamer « c’est une explosion du Vésuve. »[2] Vainqueur, le Français réalise une très grande performance ce jour-là en reléguant Moser à 53 secondes et Greg Lemond à 58 secondes.
Le Blaireau s'empare du maillot rose et il le conserve les 10 derniers jours, passant sans difficulté les Apennins et les Alpes, jusqu'à l'arrivée à Lucca. Francesco Moser gagnant pour l'honneur la dernière étape contre-la-montre entre Lido di Camaiore et Lucca. Au classement final, Bernard Hinault remporte son troisième et dernier Giro[3] devant Francesco Moser à 1 min 08 s et Greg Lemond à 2 min 55 s.
Anecdote
Le parcours de ce Tour d'Italie était exactement à l’opposé de celui du Giro 1984 : il partait de Vérone pour arriver à Lucques.
↑Claude Sudres, Dictionnaire international du cyclisme, édition du centenaire du Tour de France, palmarès du Tour d'Italie page 211, avec la participation de Cofidis, mars 2004, (ISBN2-9515023-6-2)