Au départ du Giro, Fausto Coppi et Hugo Koblet semblaient les mieux préparés. Dans l’étape contre-la-montre entre Follonica et Pise, Koblet repoussa ensuite Coppi à 1’21”. Il exerça ensuite un contrôle obsessionnel sur la course, au grand dam du public. Coppi avait un retard de trois minutes au pied des Dolomites et son sprint victorieux à Bolzano était vain après avoir échoué à lancer une grande offensive sur le Falzarego, Pordoi et le Sella. Mais, dans les lacets du col du Stelvio, qui faisait son apparition sur le parcours, Coppi a renversé la situation pour se présenter en vainqueur au Vigorelli, devant Koblet et Pasquale Fornara[1].
Coppi et la légende du Stelvio
Lors de la 20e étape sur les routes du col du Stelvio (27,7 km d'ascension à 7,7% de moyenne et 2757 mètres d'altitude), emprunté pour la première fois dans l'histoire de la course, on assiste à un renversement total de la course. En effet, alors que le Suisse Hugo Koblet semble indéboulonnable de la tête du classement général, un homme va personnifier le dépassement de soi : c'est Fausto Coppi. Le fabuleux coureur italien, déjà vainqueur du Giro à quatre reprises, signe un incroyable retour sur la première marche du podium. Un démarrage cinglant du Campionissimo dans les lacets du Stelvio, laisse sur place ses concurrents dont Hugo Koblet. C’est en solitaire que le champion italien rallie Bormio et s’empare de son cinquième Tour d’Italie[2]. Fausto Coppi devance à Milan le Suisse de 1 min 29 s. au classement général.