La ville de Tchernobyl est connue pour la catastrophe à la centrale nucléaire de Tchernobyl, bien que cette centrale se trouve dans la ville de Pripiat à 18 km au Nord-Ouest de Tchernobyl, qui a eu lieu le à 1 h 23[3], provoquée par la fusion du réacteur. La catastrophe a propagé dans l'atmosphère l'équivalent radioactif d'environ 500 fois la bombe d'Hiroshima[4], ou de 0,5 fois une bombe nucléaire actuelle et jusqu’à 4 000 personnes pourraient, à terme, décéder des suites d'une radio‑exposition consécutive à l'accident selon l'Organisation mondiale de la santé[5] (OMS).
Tchernobyl est incluse dans la zone de sécurité qui entoure la centrale et qui décrit un cercle d'un rayon de 30 km, censé être inhabité et où seuls les ouvriers de la centrale peuvent se déplacer. Cependant, certaines personnes sont retournées y vivre. Certains bâtiments ont été décontaminés pour y loger les ouvriers de la centrale nucléaire et d'autres ont été construits selon des règles de sécurité bien spécifiques. La population de Tchernobyl était de 500 habitants environ en 2010 et a augmenté de 125 habitants en cinq ans pour une population totale de 625 habitants en 2015. En 2016, on recense 800 habitants et la population ne cesse de croître. L'autoroute P56 passe par la ville et relie la ville de Ivankiv à la ville de Tchernihiv en passant par la Biélorussie.
En , les tragédies de Tchernobyl sont représentées dans la mini-série télévisée Chernobyl[6].
Le nom de la ville est Tchornobyl (en ukrainienЧорнобиль), Tcharnobyl (en biélorusseЧарнобыль) et Tchernobyl (en russeЧернобыль).
Ce toponyme est d'origine ukrainienne : il signifie « herbe amère »[10] dans cette langue.
L'accident nucléaire s'étant produit durant l'époque soviétique, c'est le nom russe de la ville qui fut utilisé internationalement et reste le plus connu du grand public : cependant, la ville étant tout de même située en Ukraine, son nom officiel est bel et bien Tchornobyl.
En 1932-1933, la ville de Tchernobyl comme tout le reste de l'Ukraine est durement touchée par la famine (l'Holodomor), provoquant de 3 à 7 millions de morts dans tout le pays. La communauté polonaise de Tchernobyl est déportée au Kazakhstan en 1936. Les Juifs ne sont plus que 1 783 en 1939 sur une population totale de 8 470[11].
La ville est occupée par les Allemands le et de nombreux Juifs y sont massacrés le . Quelques Juifs ont pu y revenir après la guerre et malgré l'hostilité ambiante ; on comptait encore 150 familles juives en 1970[11].
Depuis la catastrophe, les immeubles récents (années 1970-1980) du centre-ville ont été décontaminés pour permettre le logement des ouvriers de la centrale (environ 5 000). Les maisons particulières de la vieille ville sont laissées à l'abandon. La végétation les recouvre peu à peu et donne une impression de ville fantôme.
La ville de Tchernobyl est encore « habitée » mais d'une manière bien particulière puisque les enfants et les femmes enceintes ou en âge de procréer n'y sont pas autorisés. Officiellement, un millier d'habitants peuplent le no man's land. Officieusement, elle en compte trois ou quatre fois plus.[réf. nécessaire]
La radioactivité qui s'était déposée sous forme de taches a diminué. Mais, en 2011, elle atteint encore par endroits des niveaux dépassant vingt ou trente fois les seuils autorisés[réf. souhaitée]. Le , le président ukrainien Viktor Ianoukovytch (2010-2014) a déclaré[réf. souhaitée] au secrétaire général des Nations Unies, Ban Ki-moon, qu'il souhaitait reprendre l'exploitation des terres agricoles contaminées. Cependant, une disparition, ou une réduction du périmètre de la zone interdite a peu de chances d'aboutir tant que l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) s'y opposera.
Une recontamination de l'air est notamment possible par les incendies tel que celui d'avril 2015 (environ 400 ha)[20] ou d'avril 2020 qui a touché au moins une centaine d'hectares situés dans la zone d'exclusion entourant la centrale, en engendrant une émission de radioactivité 16 fois supérieur à la normale[21]. À la mi-journée, Greenpeace affirme que l'incendie n'est qu'à « environ 1,5 kilomètre » de l'arche servant à recouvrir le réacteur qui a explosé en . D'après Volodymyr Demtchouk, un haut responsable des services d'urgence ukrainiens, « la centrale nucléaire de Tchernobyl, les lieux de stockage de déchets radioactifs et les autres infrastructures cruciales de la zone d’exclusion ne sont pas menacés »[22].
A la suite de la bataille de Tchernobyl durant l'invasion de l'Ukraine par la Russie, l'armée russe a tenté de consolider sa position en creusant entre autres des tranchées[23], ce qui, combiné aux passages de camions, aurait augmenté la radioactivité d'un facteur 20 dans la zone[24]. Cela est dû entre autres au retour à la surface d'éléments radioactifs autrefois enterrés.
Population
Recensements (*) ou estimations de la population[25] :
Selon l'office des statistiques d'Ukraine, la ville est inhabitée depuis la catastrophe du [26].
Géographie du site
Le site de la catastrophe se situe au nord du plateau ukrainien ; dans cette région (Kiev y compris) la couche supérieure du sol est constituée principalement d'un sable foncé. De vastes forêts de conifères alternent avec de grandes prairies herbeuses. Depuis la catastrophe, de vastes périmètres ont été définis autour du site. Un premier périmètre dont les limites s'étendent à une centaine de kilomètres serait interdit aux habitations mais un nombre non négligeable de personnes y vivent encore.
La zone interdite, qui entoure à trente kilomètres l'ancienne centrale, est gardée par une police armée et aidée de chiens, placée à chaque ancien axe routier ou chemin. La zone est délimitée par une clôture barbelée d'environ 2,2 m de haut, par un fossé, par une autre clôture, et par un glacis d'une vingtaine de mètres de large[27].
La ville de Tchernobyl faisait à l'origine partie du raïon de Tchernobyl. Du fait de la perte de population liée à la catastrophe nucléaire et à l'établissement de la zone d'exclusion, ce raïon (district) est dissout le et les villes restantes sont placées dans le raïon d'Ivankiv,
Personnalité liée à la commune
Alexandre Chodkiewicz, né le à Tchernobyl, mort le (à 61 ans) à Mlyniv, général polonais, homme politique, chercheur en technique et chimie, et poète.
Bibliographie
Le dessinateur et scénariste français Emmanuel Lepage s'est rendu à Tchernobyl au printemps 2008. Il en a tiré deux ouvrages :
Les Fleurs de Tchernobyl, avec Gildas Chasseboeuf, association les Dessin'acteurs, 2008
Un printemps à Tchernobyl, BD-Reportage « engagé », éd. Futuropolis, 2012
Tchernobyl La Zone, bande dessinée documentaire-fiction de Francisco Sanchez et Natacha Bustos, éd. Des ronds dans l'O[29], 2011 - Prix Tournesol, Angoulême 2012
Filmographie
2016 : Tchernobyl, un réacteur hors de contrôle, épisode de la série documentaire d'animation Points de Repères diffusé sur Arte.