Tadeusz Różewicz, né le à Radomsko et mort le (à 92 ans)[1] à Wrocław, est un poète et dramaturgepolonais, considéré par beaucoup comme l’un des écrivains les plus influents de l’après-guerre.
Tadeusz Różewicz naît le à Radomsko, dans une famille d’employés. Il appartient à la première génération des Polonais nés et éduqués dans une Pologne de nouveau indépendante (depuis 1918).
Durant la Seconde Guerre mondiale, Różewicz rejoint les résistants polonais de l’Armée intérieure (AK). Son frère Janusz, lui aussi poète, est exécuté par la Gestapo en 1944.
Cette expérience inspirera son premier recueil de poésie Les Echos de la forêt (Echa leśne 1944). Il y décrit ce qui allait devenir le pouls de son œuvre, la condition d’un homme perdu, désorienté, désespéré après les traumatismes et les carnages de la guerre, considérant que la vie et la poésie ne pourront plus jamais être comme avant. Celui dont le frère fut exécuté par la Gestapo se révolte contre la poésie qui a survécu à une «fin du monde».
Le révélateur de l'absurde de la réalité de l'après-Auschwitz
Après la guerre, il reprend ses études, il obtient son baccalauréat en 1945 et il fait des études à la faculté d’Histoire de l’Art à l'Université Jagiellonne de Cracovie qu’il ne termine pas.
Ses œuvres qui suivent Inquiétude (Niepokój, 1947) et Le Gant rouge (Czerwona rękawiczka, 1948) se caractérisent par l’abandon des procédés poétiques traditionnels, tels le mètre, le découpage en strophes et la rime. D’autres recueils suivront, dont L’Épi d’argent (Srebrny kłos, 1955), La Voix de l’anonyme (Głos Anonima, 1961), La Zone grise (Szara strefa, 2002), et L’Issue (Wyjście, 2004). Le poème Le Rescapé (Ocalony 1950), présente un homme totalement ruiné par la catastrophe inexprimable de la guerre mondiale.
Le problème de la création poétique après Auschwitz demeurera central pour l'œuvre de Różewicz. Sa poésie, parle de la solitude, de la séparation et du point de vue existentiel du poète. Elle exprime, sous une forme simple, souvent métaphorique, une forte inquiétude vis-à-vis des questions morales qui trouvent leur source dans la société moderne et dans les terribles épreuves du XXe siècle.
Dans les années 1960, Różewicz commence à écrire des pièces de théâtre, parmi lesquelles Le Fichier (Kartoteka, 1960), Le Témoignage ou notre petit confort (Świadkowie albo Nasza mała stabilizacja, 1962), La Sortie de l’artiste de la faim (Odejście głodomora, 1976) et Le Piège (Pułapka, 1982). La vieille dame reste assise (Stara kobieta wysiaduje, 1968), Mariage blanc (1975). Dans ses pièces, il a bouleversé les catégories scéniques établies, pour y introduire l’absurde, le grotesque, le chaos. Ses personnages sont désemparés, sans identité établie, convaincus de la mort de Dieu et de la petitesse de l’homme.
Tadeusz Różewicz a révolutionné le théâtre polonais et a largement influencé le théâtre mondial. Elle a contribué à inspirer notamment l'esthétique de Jerzy Grotowski et de Tadeusz Kantor. Les meilleurs metteurs en scène ont monté ses œuvres, notamment Konrad Swinarski et Krzysztof Kieślowski.
Tadeusz Różewicz écrit également des romans, des nouvelles, des scénarios et des œuvres à caractère autobiographique, en particulier Ma mère s’en va (Matka odchodzi, 1999).
Depuis 1968, il habite à Wrocław. Il a depuis écrit plus d'une quinzaine de pièces de théâtre. Różewicz est considéré comme l'un des meilleurs poètes d'après-guerre en Pologne, et l'un des dramaturges les plus innovants.
L’œuvre de Różewicz a été traduite dans 31 langues, en particulier en anglais et en allemand. Ses pièces de théâtre ont été mises en scène dans 34 pays.
Une petite partie de son œuvre est également disponible en traduction française :