Le , le TK-208 est inscrit sur la liste des navires de guerre de la Marine soviétique en tant que « croiseur sous-marin lance-missiles » (RPK). Sa quille est posée le au chantier naval no 402 de la Sevmash à Severodvinsk. Pour construire les sous-marins de la classe Typhoon, un nouveau bâtiment a été construit, le plus grand dock couvert au monde. Le , le bâtiment en construction est reclassé « croiseur lourd sous-marin lance-missiles » (TRPK). Il est lancé officiellement le ou le (autre date possible de mise à l'eau) et il entre en service le après avoir réussi ses essais en mer[2].
Le , le TK-208 est affecté à la 18e division de sous-marins, la 1re flottille de Flotte du Nord (18 ДПЛ 1 ФлПЛ СФ), stationnée dans la baie Nerpichia, l'une des installations de la base navale de Zapadnaïa Litsa. Les travaux d'achèvement du sous-marin ne sont pas alors réellement terminés. Le de la même année le pavillon soviétique est hissé à bord lors de la première cérémonie des couleurs. Le le sous-marin rejoint la baie Nerpichia[2]. Comme les sous-marins occidentaux, chaque sous-marin de la classe Typhoon est sous la responsabilité de deux équipages.
Patrouilles opérationnelles et première IPER
Le TK-208 effectue sa première patrouille opérationnelle en et . Puis une deuxième patrouille opérationnelle entre et , au cours de laquelle il passe 121 jours en plongée. Cette mission est l'occasion de tester son système d'armes D-19 et les missiles balistiques R-39 Rif(en)[2].
Le sous-marin est envoyé à nouveau en patrouille opérationnelle de à puis en . Le , le TK-208 est placé en IPER (KR) au chantier naval Sevmash pour réparations et modernisation en projet 941U, quelques mois avant la dislocation de l'URSS. En 1991, à la suite du manque de moyens financiers et du fait des problèmes rencontrés avec les missiles RSM-52V Bark, l'IPER est quasiment stoppée et le projet 941U est annulé. Le , le TK-208 aurait été endommagé lors d'un lancement de missile[2].
Le , le TK-208 est reclassé en « croiseur lourd sous-marin nucléaire stratégique » (TAPKSN - ТАПКСН). En a lieu la signature d'un protocole de parrainage par le ministère de l'énergie nucléaire. La modernisation en projet 941UM se poursuit entre 1996 et 2002[2].
Le [3], le TK-208 est rebaptisé TK-208 Dimitri Donskoï en hommage à Dimitri Ier Donskoï (1350-1389), grand prince de Vladimir et de Moscou. Le , la modernisation est officiellement terminée, le sous-marin est sorti de la forme de radoub le et début ses essais en mer après l'IPER le . Le , il est réintroduit dans la liste des bâtiments actifs de la Flotte du Nord[2].
Les modifications apportées pendant l'IPER visent à transformer le bâtiment en plateforme de test du nouveau missile balistique russe : le R-30 Boulava[4].
Plateforme de tir des missiles Boulava
Le , le TK-208 Dimitri Donskoï procède au lancement d'un missile d'entraînement Boulava-M en surface, puis à un nouvel essai du même missile le en mer Blanche, cette fois en plongée. Le et le , l'équipage procède à des essais de la centrale de navigation en mer. En , le TK-2018 réintègre la 18e division de sous-marins et est équipé du système missile Boulava[2].
Le , il procède au tir d'un missile Boulava en plongée à 17 h 22 (13 h 22GMT) depuis la mer Blanche. L’ogive du missile a atteint sa cible sur le polygone de Koura, situé sur la péninsule du Kamtchatka. Le , il effectue un nouveau tir de missile Boulava en plongée depuis la mer Blanche. L’ogive du missile a atteint là encore sa cible sur le polygone de Koura, au Kamtchatka[2].
Le , un troisième tir de missile R-30 Boulava échoue en raison d'un dysfonctionnement sur le deuxième étage du missile. Le , le TK-208 lance avec succès un missile Boulava, qui s'écrase en mer à la suite d'un problème de guidage. Lors d'essais en mer le TK-208 bat de 2 nœuds (4 km/h) la vitesse maximale du précédent record de la classe Typhoon[5].
Le , le TK-208 Dimitri Donskoï procède au lancement d'un missile Boulava (le résultat de ce tir est inconnu), puis à nouveau le en plongée, vers le polygone de Koura[2].
Le , le sous-marin tire un missile Boulava en plongée depuis la mer Blanche. L’ogive du missile a atteint sa cible sur le polygone de Koura, 20 minutes plus tard et le tir est un succès. Le , le TK-208 réussit un nouveau tir de Boulava depuis la mer Blanche vers le Kamtchatka. Le à 6 h 0heure de Moscou, le tir d'un missile Boulava depuis la mer Blanche se solde par un échec, en raison d'un dysfonctionnement au niveau du troisième étage[2].
L'année 2009 est à nouveau marquée par plusieurs échecs. Le le lancement d'un missile Boulava est perturbé par un générateur de gaz défaillant au niveau du premier étage ; et, l'essai du par un dysfonctionnement au troisième étage du missile[2].
Le , le TK-208 procède au lancement réussi d'un missile Boulava en plongée depuis la mer Blanche, vers le polygone de Koura, au Kamtchatka, puis à nouveau le , dans les mêmes conditions que le précédent. Ce tir réussi marque le 14e tir de missile réalisé par le TK-208 Dimitri Donskoï[2].
Le , le sous-marin est photographié dans le dock Soukhon du chantier naval Sevmash. Sa durée de service est prolongée jusqu'en 2020. Le , il appareille de Severodvinsk pour servir de plastron au K-550 Aleksandr Nevski (projet 955) et au K-560 Severodvinsk (projet 885). Il rentre à quai le . Un nouvel essai de missile balistique Boulava est programmé courant [2].
Il effectue une sortie en mer entre le et le , date de son retour à quai. Le , le TK-208 Dimitri Donskoï rentre à quai après avoir participé aux essais du K-551 Vladimir Monomakh du projet 955 « Boreï » (classe Boreï). Le , il appareille en même temps que le K-560 Severodvinsk pour la mer Blanche[2].
À la suite des traités de désarmement et du fait de la situation financière, leTK-202 puis le TK-12 Simbirsk et enfin TK-13 ont été retirés des listes des bâtiments actifs de la marine. Actuellement deux d'entre eux ont été complètement démantelés, laissant le TK-208 seul bâtiment encore en service de sa classe et le plus gros sous-marin du monde en service actif[6].
Le 20 juillet 2022, l’agence officielle Ria Novosti de Moscou annonce que le Dmitri Donskoï a été retiré de la flotte et va être mis au rebut, a déclaré à l’agence un haut fonctionnaire anonyme du « complexe militaro-industriel ». Il a précisé que le nom du submersible a d’ores et déjà été attribué à un autre sous-marin nucléaire russe en construction, de la classe Boreï-A, ou projet 955A, faisant référence à la classe de sous-marins nucléaires lanceurs d’engins (SNLE) de quatrième génération en cours de développement en Russie[7].
L'annonce de son retrait du service a lieu le [8].
Références
↑Croiseur Lourd sous-marin lanceur d'engins (Тяжёлые ракетные подводные крейсеры стратегического назначения abrégé en ТРПКСН) selon la dénomination russe.