Sándor Tahy commence la guerre dans un régiment d'artillerie. Au début de l'année 1916, il est transféré dans l'aviation en tant qu'observateur aérien. Entre le et le , il est crédité de cinq victoires aériennes pour la Fliegerkompanie 19(it). Après avoir appris à piloter par lui-même, il est transféré dans une unité de chasse, la Fliegerkompanie 51J, où il remporte ses trois dernières victoires aériennes. Le 7 mars 1918, il meurt dans un accident de vol.
Biographie
Origines et début de la Première Guerre mondiale
Sándor Tahy naît le à Nyíregyháza (aujourd'hui en Hongrie) dans une famille hongroise. Aucun autre détail n'est connu sur sa jeunesse[2].
Tahy a 18 ans lorsque la Première Guerre mondiale éclate. Il s'engage immédiatement dans l'armée austro-hongroise et est affecté à la 6e division d'obusiers lourds (Schwere Haubitzdivision Nr. 6), une unité d'artillerie basée à Košice et rattachée au 6e corps d'armée[2]. Il intègre l'armée avec le grade de Fähnrich (aspirant)[2]. Il est transféré en 1915 dans le 15e régiment d'artillerie lourde de campagne. En , Alexander Tahy est décoré de la la médaille d'argent pour la Bravoure 1re classe[2]. Vers la fin du mois de , il est transféré dans une batterie de réserve de son régiment[2]. Il demande peu de temps après son transfert dans l'Armée de l'air impériale et royale, qui est accepté[2].
Observateur aérien
Après son transfert dans l'aviation, Alexander Tahy suit une formation d'observateur aérien à l'école d'aviation pour officiers de Wiener-Neustadt entre juillet et [2]. Après la fin de sa formation, il est affecté à la Flik 12(it) comme officier observateur[2]. L'unité est alors sous le commandement du Hauptmann Arpad Gruber et opère depuis l'aérodrome de Haidenschaft, dans la vallée de la Vipava, sur le front italien[2]. Alexander Tahy a cependant une altercation avec Arpad Gruber peu de temps après son arrivée, et le commandant de l'escadrille veut renvoyer Tahy de son unité[2].
Parmi eux, Alexander Tahy acquiert rapidement de l'expérience et devient un bon tireur à la mitrailleuse, ce qui lui permet de remporter sa première victoire aérienne moins d'un mois après son transfert dans la Flik 19[4],[5],[6]. En effet, le , Tahy et son pilote Heinrich Mahner interceptent des bombardiersCaproni de retour d'un raid sur Trieste[2]. Tahy contraint l'un d'entre eux à atterrir en urgence près de Gorizia, mais est légèrement blessé par une balle au cours de l'échange de tirs[7].
Le , Alexander Tahy réussit à abattre un Nieuport italien qui s'écrase près de Šempeter-Vrtojba[4],[5],[6]. Les membres de la Flik 19 sont ensuite engagés dans la dixième bataille de l'Isonzo, qui suscite de violents combats aériens lors desquels Alexander Tahy remporte deux victoires supplémentaires[4],[5],[6]. Le d'abord, lui et son pilote Stefan Fejes sont interceptés par un Nieuport italien dans la matinée[3]. Après un combat acharné, Tahy réussit à abattre le pilote italien, qui s'écrase derrière ses lignes. Le , un autre pilote italien est abattu par Tahy après avoir tenté d'intercepter son biplace, piloté cette fois par le caporal Johann Szeikovics. Le , Alexander Tahy fait une fois de plus équipe avec Stefan Fejes : au cours de leur vol, ils abattent un Caudron de reconnaissance derrière les lignes italiennes[3]. Cette victoire est ensuite confirmée par le témoignage de fantassins de la 28e brigade d'infanterie austro-hongroise qui ont assisté au duel. Pour Tahy comme pour Fejes, il s'agit de la cinquième victoire aérienne, qui marque le seuil pour devenir un as[3].
Pour son service dans la Flik 19, Alexander Tahy reçoit les médailles de bronze et d'argent du Mérite militaire, ainsi que la croix du Mérite militaire de 3e classe avec Décorations de Guerre et Épées[3]. En dehors de ses activités d'observateur, Tahy apprend également à piloter en autodidacte[3]. Aussi, lorsqu'une nouvelle escadrille de chasse, la Fliegerkompanie 51J, est formée sur l'aérodrome de Haidenschaft, il demande son transfert dans cette unité. Il est rapidement accepté à la fin de l'été 1917 en raison de ses actions au sein de la Flik 19[3].
Pilote de chasse
Après avoir été accepté dans l'escadrille par son commandant, le Rittmeister Wedige von Froreich, Alexander Tahy remporte rapidement ses sixième et septième victoires[3]. Le tout d'abord, il attaque à basse altitude un ballon d'observation italien près de Plava malgré un violent barrage anti-aérien et deux Hanriot italiens qui cherchent à l'abattre[3]. Le ballon descend finalement en flamme, tandis que le lieutenant observateur Paolo Calisse réussit à sauter en parachute[4],[5],[6]. Le lendemain, Tahy abat un Nieuport, toujours près de Plava[3].
Malgré ces victoires, Wedige von Froreich est inquiet pour son pilote : Alexander Tahy n'a qu'une formation rudimentaire et autodidacte au pilotage et vole de façon extrêmement téméraire, voire dangereuse[3]. Le Rittmeister l'envoie donc trois mois dans une escadrille de formation, pour qu'il perfectionne son pilotage[3].
Alexander Tahy revient à la Flik 51J au début du mois de . Entre temps, elle s'est déplacée à Prata di Pordenone et est passée sous le commandement de Benno Fiala von Fernbrugg[3]. Tahy est promu Oberleutnant, une promotion notable pour un roturier étant donné la rigidité de la hiérarchie de l'aviation austro-hongroise[3]. Le , il remporte sa huitième et dernière victoire en abattant en duel un Sopwith Camel au sud de l'île de Papadopoli, sur le Piave[4],[5],[6].
L'avion italien n'est pas abattu mais contraint d'atterrir, ce qui est également comptabilisé comme une victoire selon les standards austro-hongrois. Victoire remportée en collaboration avec un autre biplace piloté par le HauptmannAdolf Heyrowsky(en).
Pilote italien tué d'après le témoignage de prisonniers italiens capturés plus tard par la 14e division d'infanterie. Victoire remportée en collaboration avec deux autres biplaces dont les équipages comprenaient les as Josef Pürer(en) et Adolf Heyrowsky(en).
(de) Thomas Albrich et Nikolaus Hagen, Österreich-Ungarns Fliegerasse im Ersten Weltkrieg 1914–1918, Innsbruck, Universitätsverlag Wagner, (ISBN978-3-7030-0997-6)
(en) Christopher Chant, Austro-Hungarian Aces of World War 1, Osprey, (ISBN978-1-84176-376-7).
(hu) Gondos László, Repülőászok 1914 - 1918 - Az Osztrák-Magyar Monarchia legsikeresebb légjárói és felszerelésük, Budapest, Zrínyi Kiadó, (ISBN978-963-327-634-1)
(en) Norman Franks, Russel Guest et Gregory Alegi, Above the War Fronts: The British Two-seater Bomber Pilot and Observer Aces, the British Two-seater Fighter Observer Aces, and the Belgian, Italian, Austro-Hungarian and Russian Fighter Aces, 1914–1918, Grub Street, (ISBN978-1-898697-56-5).
(en) Martin O'Connor, Air Aces of the Austro-Hungarian Empire, 1914-1918, Paladin Press, (ISBN978-1-891268-06-9).
(en) Paolo Varriale, Austro-Hungarian Albatros Aces of World War 1, Osprey, (ISBN978-1849087476).