Stefania Prezioso naît le à La-Chaux-de-Fonds, d'un père napolitain, ouvrier dans l'industrie horlogère et militant socialiste, et d'une mère sicilienne, inscrite au Parti communiste italien[1].
La famille déménage à Yverdon au début des années 1980, à la suite de la crise horlogère. Les parents y ouvrent un magasin[1]. Après son gymnase à Lausanne, Stéfanie Prezioso étudie l'histoire à l'Université de Lausanne, avec un séjour d'études à l’Université de Florence entre 1992 et 1993[2], où elle réalise un mémoire consacré à l’antifascisme. Elle obtient sa licence en 1994, son mémoire consacré à Fernando Schiavetti recevant le Prix de la Società Dante Alighieri en 1995[2]. Son doctorat, obtenu en 2002 sous la direction de Gabriele Turi et Hans-Ulrich Jost et portant également sur Fernando Schiavetti, reçoit le Prix de la Faculté des Lettres de l'Université de Lausanne 2003[2].
Elle obtient une bourse de recherche du FNRS et travaille de 2003 à 2007 en France (Paris-VIII) et en Italie sur l’expérience de guerre des engagés volontaires français et italiens dans la première moitié du XXe siècle[2]. Elle est nommée professeure associée en tenure track à l’université de Lausanne en 2005, puis lecturer au Trinity College de Dublin en 2009[2]où elle travaille avec l'historien John Horne[réf. nécessaire].
En 2010, elle est nommée professeure associée à l’Université de Lausanne, où elle enseigne l'histoire internationale contemporaine à la Faculté des sciences sociales et politiques[3].
Ses travaux portent en particulier sur les expériences de guerre (notamment la Première Guerre mondiale), la prise d'arme révolutionnaire (durant la première guerre mondiale, la guerre civile espagnole et la résistance), les fascismes et antifascismes, les mouvements ouvriers organisés et plus généralement sur les petites gens. Elle s'est aussi intéressée aux problèmes historiographiques relatifs à l'appropriation de la mémoire historique (usages publics et politiques de l'histoire), en particulier sur les médias sociaux.
Son expertise sur l’Italie contemporaine lui vaut d’être sollicitée par des revues européennes, des universités européennes et des organismes internationaux, en particulier la Mission du Centenaire 14-18[6], dont elle est membre depuis sa constitution en 2012, et le European Labour History Network. Elle est également régulièrement appelée à intervenir dans des colloques internationaux.[réf. nécessaire]
Elle adhère à SolidaritéS en 2003[1] ; parti dont elle se retire tout début 2021 avec 35 autres membres pour fonder Résistons[10],[11].
Elle accède le au Conseil municipal de la Ville de Genève, en remplacement de Pierre Vanek, démissionnaire[12], et y siège jusqu'au [13]. Elle est critiquée pour être arrivée régulièrement en retard aux séances, avoir été souvent absente et n'avoir pris que rarement la parole[4], allégations qu'elle réfute dans le journal Le Temps[14].
Lors de la pandémie de Covid-19, elle ne peut pas participer à certaines sessions des Chambres fédérales, car elle considérée comme personne à risque (ayant un emphysème pulmonaire), ce qui « fait jaser »[4]. En réponse, elle demande une nouvelle législation pour le vote à distance au Conseil national[17].
Stéfanie Prezioso (textes choisis et présentés par), Contre la guerre 14-18 : résistances mondiales et révolution sociale, Paris, La Dispute, , 416 p. (ISBN978-2-84303-281-3)
(en) Stéfanie Prezioso, « The Anti-fascist Revolution : Remembering the Action Party, one of Italy’s biggest anti-fascist partisan movements », Jacobin, (lire en ligne, consulté le )
Stéfanie Prezioso, « L’antifascisme italien entre deux révolutions : Carlo Rosselli, Giustizia e Libertà et la révolution antifasciste », Dissidences, no 7, (lire en ligne, consulté le )
Stéfanie Prezioso (éd.) et David Chevrolet (éd.), L'heure des brasiers : violence et révolution au XXe siècle, Lausanne, En bas, , 325 p. (ISBN978-2-8290-0383-7)
Stéfanie Prezioso, « La Concentrazione d'azione antifascista (Concentration d'action antifasciste), active de 1927 à 1934 », in Aujourd'hui en Espagne, demain en Italie. L'exil antifasciste italien et la prise d'armes révolutionnaire, Vingtième Siècle, Revue d'histoire, 2007/1, no 93, p. 79-91, DOI10.3917/ving.093.0079, [lire en ligne]
(it) Stéfanie Prezioso, Itinerario di un "figlio del 1914". Fernando Schiavetti dalla trincea all'antifascismo, Manduria-Bari-Rome, 2004 (Piero Lacaita)