Yves Nidegger naît le à Zurich, d'un père fonctionnaire fédéral et d'une mère cadre bancaire d'origine parisienne[1]. Il est originaire de Genève[2], où sa famille déménage en 1959[3], et possède également la nationalité française[4]. Il est élevé dans le catholicisme[5].
Admis au Barreau de Genève en 1998, il rejoint une étude d'avocats de la place genevoise, puis fonde sa propre étude en 2001[3].
Il défraie la chronique au début des années 2000 en raison d'un procès, avec recours jusqu'au Tribunal fédéral, contre le syndicat Unia, qui l'a licencié de son poste de juriste en raison des liens qu'il avait précédemment entretenus avec la secte Moon. Il porte également plainte contre plusieurs journaux pour diffamation. La justice confirme le bien-fondé du licenciement, mais condamne le syndicat pour son caractère immédiat et pour la publicité donnée à l'affaire[12],[20].
Il est spécialisé en droit du travail[8] et s'est fait connaître pour la défense des droits fondamentaux. En matière de liberté d'expression, il s'est signalé en intervenant devant la Grande chambre de la Cour européenne des droits de l'homme, dans l'affaire Perinçek c/ Suisse, où il représentait la Fédération des associations turques de Suisse romande[21]. En matière de liberté religieuse, il obtient en décembre 2020 l'annulation de la loi genevoise interdisant les cultes durant la crise de la maladie à coronavirus 2019 à la suite d'un recours de la Fraternité Saint-Pie-X et de l'UDC Éric Bertinat[22],[23].
Parcours politique
Il participe au mouvement antinucléaire de 17 à 20 ans, notamment aux côtés de David Hiler[8]. Pendant ses études, il rejoint Causa, branche politique de la secte Moon, selon ses termes « pour bénéficier des moyens offerts par les diverses fondations que finançait Moon pour les recherches sur ces régions [l'Europe de l'Est] »[7].
Il démissionne du Conseil national début mai 2023[34], laissant la place à Thomas Bläsi : réélu le au Grand Conseil du canton de Genève[35], il déclare vouloir se consacrer à sa fonction de chef du groupe UDC au parlement cantonal[36].
Positionnement politique
« Tenant de la ligne blochérienne sur le fond, Yves Nidegger se distingue par son style lettré et une indépendance de pensée » qui en fait un invité fréquent des débats radio et télévisés[8]. Selon Soli Pardo, interrogé en 2009 alors qu'il était président de l'UDC Genève, « il a des positions blochériennes sur l'économie, la sécurité et la souveraineté nationale, mais originales sur d'autres points ». Il condamne ainsi l'arrestation d'Hannibal Kadhafi à Genève à l'été 2018 et prend ses distances avec l'initiative populaire fédérale contre les minarets[6]. Il se qualifie lui-même en 2008 de « conservateur nuancé »[25].
« Ce que certains considèrent comme les derniers avancements de la civilisation occidentale des droits de l'Homme, je le considère souvent comme les signes d'une décadence d'une civilisation qui est en train de s'autodétruire. C'est ma grille d'analyse, et tous les phénomènes de société sont, à mon avis, les symptômes de cela. »[40]
Il invite le candidat perdant à la présidentielle française de 2020, Eric Zemmour à s'entretenir avec lui lors de son passage controversé en ville de Genève[41].
De retour au Grand Conseil genevois en 2023, un glissement à droite de son positionnement est noté par les commentateurs et ses collègues de parti, Yves Nidegger semblant avoir fait de la lutte contre le wokisme[42] une de ses priorités.
↑Julien Pralong, « Yves Nidegger quittera Berne dès le 11 mai pour revenir au Grand Conseil genevois », Le Temps, (ISSN1423-3967, lire en ligne, consulté le )
↑« Élections fédérales 2015 : 43 membres de l'ASIN à Berne », ASIN Bulletin, no 178, , p. 3.