Les Statuts de l'ordre du Croissant sont un manuscrit enluminé réalisé en France. Il est actuellement conservé à la Bibliothèque nationale de France sous la cote Fr.25204.
Avant le XXIe siècle, certaines sources sur l'Ordre du Croissant étaient déjà connues: Christian de Mérindol indique que certaines avaient été négligées et davantage n'avaient pas été assez confrontées entre elles, enfin d'autres étaient inédites. La collation n'a jamais été faite auparavant[2].
Christian de Mérindol indique que les sources principales proviennent de plusiuers origines[6].
Description
Le manuscrit comporte 65 feuillets détaillant les statuts de l'ordre. Il contient plusieurs armoiries coloriées d'un certain nombre de chevaliers de l'Ordre du Croissant. Tous les manuscrits attribués à Barthélemy d'Eyck révèlent une grande maîtrise de la science héraldique ainsi que de l'art des emblèmes, très important à la fin du Moyen Âge. Le peintre est à l'origine de la peinture en 1452 du premier Armorial de l'ordre du croissant, ordre de chevalerie créé par René d'Anjou, dont le manuscrit original a aujourd'hui disparu mais dont des copies sont conservées.
fonds français, n° 5225, contient les armoiries coloriées d'un certain nombre de chevaliers, et, dans un cinquième, n" 15077, on lit une courte notice sur les origines de l'ordre, assez inexacte d'ailleurs, rédigée au XVIIe siècle. Voir en ligne n°5225
Copie effectuée de l'armoirie de Bertrand de la Haye
Restitution l'armoirie de Bertrand de la Haye
Enfin les statuts du Croissant se trouvent encore dans deux manuscrits de la Collection Clairembault, datant du XVIIe siècle (numéros 1241 et 1309) ; dans le premier, ils sont accompagnés des délibérations du conseil de l'ordre de 1450 à 1452 (il manque celles des années 1448, 1449 et 1450), provenant des papiers d'un des héritiers du greffier Jean de Charnières, et portant principalement sur les admissions, le costume des membres, sur la rédaction des chroniques et gestes de l'ordre, confiée au roi d'armes, etc.[7]. Voir en ligne n°1241Voir en ligne n°1309
Un manuscrit renfermant les statuts de l'ordre du Croissant est aussi présent à la Bibliothèque Sainte-Geneviève, sous la côte Ms. 1687[8]. Il s'agit du livret personnel de Louis de Bournan, l'un des premiers membres de l'Ordre du Croissant[9].
Christian de Mérindol indique que la confrontation des décisions prises aux conseils de l'ordre réunis de 1450 à 1452 et le texte des statuts permet de différencier plusieurs versions des statuts[14].
Voici sur quelles bases l'Ordre fut établi par les règlements de 1448[15], ratifiés en conseil par René et son fils, le :
L'ordre ne comptera pas plus de cinquante chevaliers, qui seront gentilshommes de quatre lignes et « sans vilain cas de reproche »[15].
Ils jureront sur les saints Evangiles d'observer rigoureusement les statuts. Ils assisteront chaque jour à la messe, et, quand ils en seront empêchés, ils paieront un prêtre pour la célébrer, à moins qu'ils ne s'abstiennent de vin ce jour-là. Ils réciteront quotidiennement les heures de Notre-Dame, et, s'ils ne savent pas lire, ils diront quinze fois le Pater et l'Ave»[15].
Ils observeront entre eux la paix et la charité, ne porteront pas les armes contre leur souverain et obéiront au chef de l'ordre»[15].
Ils porteront sous le bras droit, tous les dimanches et fêtes, un croissant d'or, émaillé de blanc, portant cette devise en lettres bleues : Los (ou Loz) en croissant, « sur peine de donner une pièce d'or pour chacun jour de feste qu'ils ne le porteront, si non qu'ils fussent en lieu où ils ne voulussent estre cognus ou réduits en chambre pour occasion de maladie de leur personne »»[15].
Ils seront rayés du livre de l'ordre s'ils sont infidèles à la foi catholique, s'ils se livrent aux maléfices, s'ils abandonnent leur bannière sur un champ de bataille, s'ils sont convaincus de trahison ou de félonie»[15].
Ils se réuniront chaque année, à la fête de saint Maurice (22 septembre), pour tenir un chapitre général, dans un local déterminé»[15].
D'autres articles»[15] leur imposaient l'obligation de secourir les veuves et les enfants mineurs de leurs confrères décédés, de s'assister réciproquement en cas de maladie ou de captivité, d'avoir toujours compassion du pauvre peuple, de respecter les dames et de ne jamais médire d'elles sous aucun prétexte.
Galerie
Le manuscrit contient plusieurs armoiries coloriées d'un certain nombre de chevaliers de l'Ordre du Croissant, mais n'est pas complet. En noir et blanc, les reproductions faites par Claude Ménard de quelques armoiries non présentes dans le manuscrit 25204.
Émile Perrier, Les chevaliers du Croissant : essai historique et héraldique, Lafolye frères (Vannes). 1906. 1 vol. (70 p.) : ill. ; in-8. Voir en ligne
Louis de Farcy, Monographie de la cathédrale d'Angers, Angers ; 4 tomes : 1905 - 1926
Pecqueur, 1962, p. 79.
Christian de Mérindol, L’ordre du Croissant. Mises au point et perspectives. Publications de l'École Française de Rome, 2000. 275 pp. 499-509. Voir en ligne
Splendeur de l'enluminure : le roi René et les livres : (exposition, Angers, château d'Angers, 3 octobre 2009 au 3 janvier 2010), p. 241
Marco Nievergelt, René d'Anjou et l'idéal chevaleresque, René d’Anjou, écrivain et mécène (1409-1480), sous la direction de Florence Bouchet, Turnhout : Brepols, 2011 (Texte, codex et contexte ; 13), p. 239-253, cité cité p. 246 n. 2.
↑Christian de Mérindol, L’ordre du Croissant. Mises au point et perspectives. Publications de l'École Française de Rome, 2000. 275 pp. 499-509.
↑Algayres Muriel, « La justification du statut nobiliaire par la mise en scène du tournoi en Europe occidentale. Le Livre des tournois de René d'Anjou », Hypothèses, 2008/1 (11), p. 87-96. [1]
↑Une première rédaction, rédigée en Anjou, en accord avec la tradition, a été mise au point en 1449-1450. Une version préparatoire a été conservée et reste difficile à déceler car elle a été corrigée, complétée, adaptée avec la seconde rédaction des statuts. Cette version préparatoire a été rédigée à Tarascon à l’époque de la création de l'ordre (le ). La seconde version est postérieure à 1452. Christian de Mérindol, L’ordre du Croissant. Mises au point et perspectives. Publications de l'École Française de Rome, 2000. 275 pp. 499-509.
↑ a et bD'or, au loup ravissant d'azur, armé, lampassé et vilené de gueules'. E. Perrier. p. 24. Il indique que tous les généalogistes et héraldistes décrivent le blason des d'Agoult dans les termes employés; cependant le loup est toujours représenté rampant et non ravissant, c'est-à-dire tenant sa proie dans la gueule. Il indique ne pas vouloir changer la description acceptée ; mais qu'il était nécessaire de faire remarquer qu'elle ne s'accorde pas avec la représentation des armoiries. En 1220, le sceau de Raymond d'Agoult portait un loup passant.
↑Coticé d'argent et d'azur, de huit (alias dix) pièces. E. Perrier. p. 26.
↑D'or, semé de grillets d'argent soutenus de croissants de gueules. E. Perrier. p. 26.