Il est ordonné prêtre le à Arlesheim, près de Bâle, et dit sa première messe à l'abbaye de Munster le .
Il fut chargé d'expliquer les Saintes Écritures dans l’abbaye de Moyenmoutier et à Munster (1704), fut nommé prieur à Lay-Saint-Christophe (1714-1715)[2] puis devint abbé de Saint-Léopold de Nancy (1718). Il parcourut les divers monastères de son ordre, dévorant les bibliothèques et rédigeant de nombreuses compilations historiques. En 1728, Dom Calmet fut appelé comme abbé de Senones, la capitale de la principauté de Salm. C'est dans la grande abbaye vosgienne qu'il travailla et vécut la dernière partie de son existence, entretenant une correspondance avec de nombreux savants. Il y mourut le .
« Quoi ! C'est dans notre XVIIIe siècle qu'il y a eu des vampires ! C'est après le règne des Locke, des Shaftesbury, des Trenchard, des Collins ; c'est sous le règne des d'Alembert, des Diderot, des Saint-Lambert, des Duclos qu'on a cru aux vampires, et que le RPD Augustin Calmet, prêtre, bénédictin de la congrégation de Saint-Vannes et de Saint-Hydulphe, abbé de Senones, abbaye de cent mille livres de rente, voisine de deux autres abbayes du même revenu, a imprimé et réimprimé l'Histoire des Vampires, avec l'approbation de la Sorbonne, signée Marcilli ! »
Voltaire consulte néanmoins les ouvrages de Calmet, s'appuie de façon fréquente sur sa prodigieuse érudition pour l'élaboration de ses propres écrits, en particulier le Dictionnaire philosophique.
Les commentaires de la Bible écrits par Augustin Calmet insistent sur la continuité entre l'Ancienne et la Nouvelle Alliance : tout en restant fidèle à la théologie de la substitution et à la place centrale qu'y occupe Jésus-Christ, il défend l'idée que l'étude du christianisme est indissociable de celle du judaïsme[4]. Il écrit notamment : « La vraie religion est passée des Hébreux aux chrétiens, sans interruption et sans milieu : et on n’aura jamais une notion bien distincte du christianisme, que l’on n’y joigne la connaissance de l’histoire et de la religion des Juifs. L’ancienne et la nouvelle Alliance, à le bien prendre, n’en font qu’une, dont Jésus-Christ est le milieu, le lieu, et le centre[4]. » Il est également l'auteur d'une dissertation « Sur l’excellence de l’histoire des Hébreux, par-dessus celles des autres nations », plusieurs fois réimprimée[4].
Calmet meurt le 25 octobre 1757 à Senones.
Hommages
Des places portent son nom à Commercy et à Senones, ainsi qu’une rue Dom-Calmet au centre-ville de Nancy depuis 1867[5]. Une rue de Metz dans le quartier du Sablon porte son nom depuis 1934. Une rue d'Épinal porte son nom, depuis le 6 janvier 1953, dans le quartier de la Belle-Étoile[6].
On trouve aussi une rue Dom-Calmet dédiée à Augustin Calmet dans la commune de Lupcourt (54) au sud de Nancy.
Abrégé de l'histoire de la Lorraine, Nancy, 1734 ;
La Bible en latin et en français, avec un Commentaire littéral et critique, Paris, 1707-1716, 23 vol. in-4 (le commentaire a été reproduit à part sous le titre de Trésor d'antiquités sacrées et profanes, 9 v., 1722 et ann. suiv.) ;
Bibliothèque lorraine, ou histoire des hommes illustres qui ont fleuri en Lorraine, Nancy, 1751 ;
Commentaires sur l’Ancien et le Nouveau Testament, en latin puis en français (26 volumes) (1707-1717) qui reprend, corrige et augmente ceux de Louis de Carrières;
Dictionnaire historique et critique de la Bible, Paris, 1722-1728, 2 vol. m-fol. Ces deux ouvrages capitaux ont été plusieurs fois réimprimés, et ont reçu des augmentations considérables (version en ligne) ;
Dissertation sur les grands chemins de Lorraine, Nancy, 1727 ;
Histoire de l'abbaye de Munster, chez L. Lorber; J. B. Jung & Cie, Colmar, 1882 (note et préface de Me François Dinago) ; édition revue et augmentée, Éditions Degorce, Munster, septembre 2016.
Histoire de l'abbaye de Senones, Saint-Dié, (posthume, 1877-1881) ;
Histoire du prieuré de Lay, Lucien Wiener, 53 rue des Dominicains, Nancy, (lire en ligne). lire en ligne sur Gallica
Histoire ecclésiastique et civile de la Lorraine, Nancy, (1728), 4 vol., in-fol. ;
Histoire généalogique de la maison du Châtelet, Nancy, 1741 ;
Histoire universelle sacrée et profane, Strasbourg, (1735-1747) ;
Le Dictionnaire Bouillet indique au XIXe siècle qu'on ne peut refuser, à Calmet une « érudition immense ; mais son style est lourd, diffus, incorrect, et l'auteur manque souvent de critique et de méthode ». Cet avis est discutable.
Notes et références
↑Senones, Moyenmoutier, Étival, pays d’abbayes en Lorraine. O.T. du pays des abbayes, 2007, p. 62 (ISBN978-2-9529604-0-3).
↑Augustin Calmet, Histoire de Lorraine...depuis l'entrée de Jules César dans les Gaules jusqu'à la cession de la Lorraine, arrivée en 1737, ..., , 568 p. (lire en ligne), p. 87.
Gilles Banderier, Dom Augustin Calmet, Le Barroux, Éditions Sainte-Madeleine, , 56 p.
Auguste Digot, Notice biographique et littéraire sur dom Augustin Calmet, Nancy, Wiener, , 157 p.
Ildefonse Cathelinot, Gilles Banderier, Réflexions sur le Traité des Apparitions de dom Calmet, Éditions Jérôme Millon, 2008, 181 p. (ISBN978-2841372232)
Augustin Fangé, La vie du très-revérend Père D. Augustin Calmet, abbé de Senones, avec un catalogue raisonné de tous ses ouvrages, tant imprimés que manuscrits, Imprimeur Joseph Pariset, Senones, 1762, lire en ligne.
Aurélie Gérard, Dom Augustin Calmet et l'Abbaye de Senones : Un milieu littéraire, Langres, Éditions Dominique Guéniot, , 951 p. (ISBN978-2-87825-472-3).
Catherine Guyon, « Augustin Calmet », dans Isabelle Guyot-Bachy et Jean-Christophe Blanchard (dir.), Dictionnaire de la Lorraine savante, Metz : Éditions des Paraiges, 2022, p. 84-86
Fabienne Henryot et Philippe Martin (dir.), Dom Augustin Calmet, un itinéraire intellectuel, Amiens, Riveneuve, , 432 p. (ISBN978-2-914214-54-4, présentation en ligne).
T. de Morembert, « Calmet (Antoine, en religion dom Augustin) » dans Dictionnaire de biographie française, vol. 7, Paris, [détail des éditions] , col. 913-4