Spyrídon Loúis est né en Grèce à Maroússi au nord d'Athènes, le , dans une famille pauvre d’origine arvanite. Le travail de son père consiste à approvisionner Athènes en eau minérale transportée sur un chariot, et souvent, Spyrídon Loúis fait le chemin en courant à ses côtés[1].
L'une des épreuves prévue est le Marathon. Sur une idée du français Michel Bréal, inspirée par la légende de Philippidès, cette course doit se pratiquer sur une distance d'environ 40 km[2]. Le colonel Papadiamantópoulos est alors chargé d'organiser les sélections grecques. Le militaire a été l'officier supérieur de Spyrídon Loúis lors de son service militaire.
Kharílaos Vasilákos gagne la première course en 3 heures et 18 minutes. Sur les conseils de Papadiamantópoulos, qui connaît son potentiel, Spyrídon Loúis participe à la seconde. L'athlète termine cinquième. Il est tout de même qualifié pour participer à l'épreuve olympique.
Champion olympique
Le , à Marathon, le colonel Papadiamantópoulos donne le départ dans un petit champ[3]. Les concurrents sont au nombre de dix-sept : treize Grecs et quatre provenant d'autres nations[4]. Le Français Albin Lermusiaux prend la tête dans les premiers kilomètres de la course. Après le kilomètre 32, Lermusiaux abandonne, l'Australien Edwin Flack prend le contrôle de la course. L'Australien, peu coutumier des longues distances, abandonne quelques kilomètres plus loin. Spyrídon Loúis qui s'était rapproché progressivement de la tête de course, se retrouve alors leader[5].
Spyrídon Loúis devient le premier champion olympique du marathon lors des Jeux olympiques de 1896 en remportant l'épreuve de 38 kilomètres en 2 h 58 min 50 s[6]. Il franchit la ligne d'arrivée sans montrer de signe apparent de fatigue et se reposa pendant seulement dix minutes après la course. Il devient par la suite un héros national, célébré dans de nombreuses villes du pays, son nom passant en expression en grec : « courir comme un Louis »[7]. Il obtint ensuite le monopole de l'approvisionnement en eau de la capitale depuis les sources de Maroússi[8]. Il reçut de nombreux cadeaux et privilèges qui lui permirent de vivre confortablement jusqu'à la fin de sa vie. Le frère de M. Stefanovich lui fit don d'une propriété dans sa ville natale de Maroússi et la compagnie des chemins de fer grecs lui offrit un billet permanent sur la ligne Athènes-Laurion[9].
↑Voir L'Équipe Magazine n° 1140 du 03/04/2004, p. 40.
Bibliographie
(en) Michael LLewellyn Smith, Olympics in Athens. 1896, Profile Books, Londres, 2004. (ISBN186197342X)
(en) James P. Verinis, « Spiridon Loues, the Modern Foustanéla, and the Symbolic Power of Pallikariá at the 1896 Olympic Games », Journal of Modern Greek Studies, 23 :1 (May 2005), pp. 139-175.
Véronique Dumas, « Athènes déclare sa flamme à l'olympisme », Historia, Paris, Editions Taillandier, no 712, (ISSN0018-2281)
Les Anneaux de la Gloire, avec Thierry Rey, Denis Charvet et Philippe Clay entre autres, à propos de l'épreuve du Marathon (réalisateur Jean-Luc Miesch, 1996, pour le centenaire de l'épreuve).