Les lignes de commandement au sein du SEAC sont compliquées. Les forces aériennes n'en font pas partie au début. Les unités de la Royal Air Force (RAF) et de ce qui n'était encore que la United States Army Air Forces (USAAF) étaient séparées. Toutefois, l'intégration est réalisée début 1944. Sur mer, le commandement est plus simple, puisque la Royal Navy fournit la quasi-totalité de la puissance de feu. Les forces terrestres posent des problèmes encore plus compliqués que les forces aériennes. En théorie, c'est un commandement britannique qui contrôle toutes les forces terrestres. Mais, les forces américaines et chinoises, dont la Force X, sont sous un commandement séparé. Ce n'est que fin 1944 que la chaîne de commandement est clarifiée.
Avec la fin de la guerre, le commandement déplace son attention des opérations de combat vers le gouvernement militaire des régions reconquises avec le désarmement des troupes japonaises et le rapatriement des prisonniers et internés. Les gouvernements occidentaux souhaitent que le SEAC rétablisse l'ordre colonial dans les territoires occupés par les Japonais de 1940 à 1945, où se sont développés des mouvements anti-coloniaux et nationalistes.
Par ailleurs, des gouvernements militaires sont mis en place en Birmanie, en Malaisie, et à Singapour. La Thaïlande, qui était pourtant alliée au Japon, recouvre très vite ses liens avec les puissances occidentales.
En Indonésie, les troupes britanniques se retrouvent bientôt en conflit avec les nationalistes, qu'elles essaient de désarmer. Le général britannique Aubertin Walter Sothern Mallaby(en) est tué lors d'une de ces confrontations. Le , les forces britanniques attaquent la ville de Surabaya dans l'est de Java. La ville est prise aux nationalistes après de sanglants combats. Les Britanniques se retirent ensuite du pays, laissant aux Pays-Bas la reprise du contrôle de leur colonie. L'indépendance de l'Indonésie sera finalement reconnue le .
Le SEAC est dissous en 1946.
Notes et références
↑En application des accords de Potsdam, Britanniques et Chinois étaient rentrés les premiers en Indochine. Le général Leclerc avait bien demandé à Charles de Gaulle d'obtenir que Harry Truman revienne sur cette décision, mais les États-Unis ne souhaitaient pas, entre autres, mécontenter Tchang Kaï-chek. Le gros des troupes du CEFEO ne put débarquer qu'en octobre 1945, notamment grâce à l'aide de la Royal Navy, Leclerc lui-même débarquant le 5 octobre. Des commandos français de la DGER (constitués d'anciens participants à l'opération Jedburgh), parachutés par la Force 136 britannique, étaient toutefois déjà sur place depuis plusieurs mois, travaillant avec le concours de tribus montagnardes hmongs du Laos.
↑Jacques Dalloz, La Guerre d'Indochine, Seuil, 1987, page 79.