Savard-Tremblay a milité en politique pendant quelques années. Son implication l’a mené à présider le Forum jeunesse du Bloc québécois de 2010 à 2012, notamment pendant l’élection fédérale de 2011 et la course à la direction du Bloc québécois à la suite de la démission de Gilles Duceppe. Dans le cadre de ses fonctions, il a dénoncé à plusieurs reprises le manque de vigueur du Bloc par rapport à l’indépendance du Québec[6],[7]. En 2015, bien que n’étant plus militant, il est signataire, avec plusieurs autres intellectuels, d’une lettre d’appui au Bloc québécois[8]. Associé aux purs et durs du mouvement indépendantiste québécois, il se réclame de la pensée politique de Camille Laurin[9] et est favorable à une accession du Québec à la souveraineté par des "gestes de rupture"[10].
Actif comme chroniqueur dans les médias depuis plusieurs années, il alimente notamment un blogue au Journal de Montréal.
En 2014, il a publié son premier essai, Le Souverainisme de province, aux éditions du Boréal, dans lequel il formule une critique tranchante de l'étapisme[11]. Dans son second livre, L’État succursale. La démission politique du Québec, paru en 2016 chez VLB éditeur, il fait le constat d'un certain déclin du Québec depuis la défaite référendaire de 1995, qui l'a mené à une "normalisation nord-américaine" dans une logique de mondialisation néolibérale[12]. Son troisième ouvrage, Despotismes sans frontières : les ravages du nouveau libre-échange, s’en prend aux traités de libre-échange et aux organisations supranationales, qu’il accuse d’être dangereuses pour la démocratie[13].
Comme intellectuel, Simon-Pierre Savard-Tremblay a d’abord défendu des positions conservatrices. Il s’en est peu à peu éloigné pour adopter une posture proche du nationalisme de gauche et du nationalisme économique, et hostile au néolibéralisme. Il admire ouvertement l’économiste britannique John Maynard Keynes, qu’il qualifie de « plus grand économiste du XXe siècle » et de « grand penseur de la société »[14]. Favorable à la démondialisation , il est l’un des trois co-auteurs du Manifeste québécois pour la démondialisation, publié en 2018.
En , Savard-Tremblay opère un retour en politique en lançant sa campagne à l'investiture du Bloc québécois dans la circonscription de Saint-Hyacinthe--Bagot [15]. Il est élu député lors des élections fédérales d', avec 41.9% des suffrages[16]. Le , Yves-François Blanchet lui a confié les dossiers de l'Industrie et du Commerce international dans son cabinet fantôme[17].
Simon-Pierre Savard-Tremblay, Le souverainisme de province, Montréal, Québec, Boréal, , 226 p. (ISBN978-2-7646-2359-6)
Simon-Pierre Savard-Tremblay, L'État succursale : la démission politique du Québec, Montréal, Québec, VLB, , 234 p. (ISBN9782896497102)
Simon-Pierre Savard-Tremblay, Despotisme sans frontières : les ravages du nouveau libre-échange, Montréal, Québec, VLB, , 120 p. (ISBN9782896497713)
Distinctions
2015 : Grand Prix littéraire de La Presse Québécoise[19], décerné par le Rassemblement pour un pays souverain (RPS), pour son essai Le Souverainisme de province. Il a reçu, pour l’occasion, un hommage de l’ancien député et diplomate Yves Michaud.
2017 : Prix du Patriote de l'année de la Société nationale des Québécois et des Québécoises de la Capitale[20]. L’économiste français Jacques Sapir a alors salué la distinction reçue par son étudiant[21].
2018 : Prix Gilles-Rhéaume, décerné par le Rassemblement pour un pays souverain (RPS) et remis à un indépendantiste d’origine autochtone[22].
Notes et références
↑Simon-Pierre Savard-Tremblay, « Mon héritage huron », Le Journal de Montréal, (lire en ligne).
↑Louis Cornellier, « L'heure de la démondialisation », Le Devoir, (lire en ligne).
↑Simon-Pierre Savard-Tremblay, Les souverainistes et l’étapisme: un changement de paradigme (1968-1980), Université du Québec à Montréal, , 115 p. (lire en ligne)
↑Simon-Pierre Savard-Tremblay, « Bloc québécois: bilan et perspectives : La meilleure manière d'aider le Bloc en ce moment est d'être absolument lucide dans l'analyse des raisons de sa défaite », Le Devoir, (lire en ligne)
↑Texte collectif, « Voter Bloc pour faire valoir notre différence », Le Devoir, (lire en ligne)
↑Simon-Pierre Savard-Tremblay, « Pour une circonscription Camille-Laurin », Le journal de Montréal, (lire en ligne)
↑Simon-Pierre Savard-Tremblay, Le souverainisme de province, Montréal, Boréal, , 226 p. (ISBN9782764623596)
↑Louis Cornellier, « Le péché originel du souverainisme », Le Devoir, , F8 (lire en ligne)
↑Louis Cornellier, « Le Québec est-il devenu un État fantoche? Un sociologue appelle à résister contre la dénationalisation du Québec », Le Devoir, , F6 (lire en ligne)
↑Gaétan Bélanger, « Simon-Pierre Savard-Tremblay : despotisme sans frontières », Nuit blanche, no 153, , p. 49
↑Simon-Pierre Savard-Tremblay, « L’actualité de John Maynard Keynes », Le Journal de Montréal, (lire en ligne)
↑« Le Bloc québécois a trouvé son candidat », Le Courrier de Saint-Hyacinthe, (lire en ligne)
↑Pascal Faucher, « Le Bloc québécois l’emporte haut la main dans Saint-Hyacinthe-Bagot », La Voix de l'Est, (lire en ligne)