La terreur qui fut adoptée pour principe par la convention nationale décréta que les troupes étrangères, maîtresses des places frontières du nord de la France, (Condé, Valenciennes, siège du Quesnoy et Landrecies) qui ne se soumettraient pas à discrétion, vingt-quatre heures après en avoir été sommées, ne seraient admises à aucune espèce de traité, et passées au fil de l'épée. Ce décret avait pour but, dit Carnot, de frapper l'ennemi d'épouvante, et de le forcer à abandonner sur-le-champ les possessions françaises. Le décret, terrible au premier abord, n'était qu'une mesure pour épargner au contraire le sang, et restituer au courage ce qu'il avait perdu par la trahison ou des peines infinies. On voulait agir promptement, sans qu'il en coûtât ni travaux, ni temps, ni munitions.
Situation
Les places de Valenciennes et de Condé, qu'avaient envahies les Autrichiens et les Anglais, se trouvèrent, après les victoires d'Hondscoote et de Fleurus, tellement séparées des armées qui pouvaient les secourir, que la famine seule les aurait fait succomber si on les avait bloquées.
Le général autrichien qui commandait Condé, ayant perdu tout espoir d'être secouru, sentant bien d'ailleurs que l'empereur ne pouvait garder cette place, considérant de plus le nombre immense d'ennemis qui l'entouraient, ne crut pas devoir compromettre la vie des braves dont il était le chef, et se rendit à discrétion.
Les Français trouvèrent dans cette place cent soixante-une bouches à feu, six mille fusils, cent mille boulets, quinze mille cartouches, trois cent milliers de poudre, six cents milliers de plomb, des vivres pour six mois, et, dans les canaux voisins, cent soixante-une barques, en grande partie très richement chargées.
Bibliographie
Dictionnaire historique des batailles, sièges, et combats de terre et de mer qui ont eu lieu pendant la Révolution Française Tome 2