Lille, Condé et Maubeuge furent tout à la fois menacés par l'armée des coalisés, qui entra sur le territoire français après la défection de Dumouriez. Le , ils repoussèrent tous les avant-postes de Condé, et investirent la ville.
Le siège
Le général Chancel, avec quatre mille hommes qu'il commandait, s'y défendait courageusement. Mais, malgré tous ses efforts, il fut forcé de se replier dans toutes les sorties vigoureuses qu'il tenta.
La garnison de la place donna des preuves d'un dévouement, en supportant, pendant près de trois mois les plus dures privations. De graves maladies se joignirent à ces fatigues continuelles. Depuis six semaines les soldats, qui ne recevaient aucune solde, étaient réduits à une ration journalière de onze onces de pain, deux onces de cheval, une once de riz et un tiers d'once de suif. Cependant, recueillant toutes leurs forces, continuellement ils tiraient sur l'ennemi, repoussaient ses entreprises, et faisaient des sorties extrêmement pénibles.
Le les généraux se rassemblent, cherchent encore s'ils ne trouveront pas un moyen de faire retirer les Autrichiens. Il restait à peine des vivres pour deux jours. Enfin, le cédant à la nécessité, les défenseurs posent les armes et rendent Condé, pour ne pas mourir de faim dans ses murs[1].