Les services de santé militaires (c'est-à-dire ceux de l'armée qui deviendra au XXe siècle l'armée de terre) ont été institués par Louis XIV par l'édit du établissant les offices de médecins et chirurgiens royaux.
Les premières écoles de chirurgien de marine sont créées à Rochefort (1722), Toulon (1725) et Brest (1731). Les médecins et chirurgiens de marine reçoivent un uniforme en 1767[2].
En 1882, le Parlement français, par la loi du , crée une direction du Service de Santé de l'Armée, ayant une indépendance technique au sein du ministre de la Guerre. L'autonomie est rendue complète par la loi du . À la suite de cela, huit hôpitaux ainsi que des agences de recherches et de ravitaillement sanitaire furent progressivement créés.
En 1888, le décret du crée l'école du service de santé militaire de Lyon, en remplacement de celle de Strasbourg (pour l'Armée de terre), elle sera aussi celle de l'Armée de l'air à sa création en 1934.
En 1890, l'école de santé navale et des colonies de Bordeaux est créée, les autres écoles (Rochefort, Toulon, et Brest) deviennent « Écoles annexes » et seront supprimées en 1963. En 1900, les Troupes de Marine deviennent Troupes Coloniales. Le ministère de la Guerre les met à disposition du ministère des Colonies durant leur présence Outre-Mer[2].
En 1905, une école spéciale est créée à Marseille, sous l’appellation d’École d'application du service de Santé des Troupes coloniales, plus connue sous le nom d’École du Pharo et devenue en 1975 l’Institut de médecine tropicale du service de santé des armées. Les stagiaires y sont admis selon leur rang de sortie de Bordeaux ou de Lyon. L'école est sous double administration du ministère de la guerre et de celui des colonies jusqu'en 1962[3].
En 1948, une Direction centrale des Services de santé Terre, Air, Mer est créée. En 1962, elle reçoit le transfert de l'administration du service de santé des troupes de marine (ex Troupes coloniales). En 1965, les pharmaciens-chimistes sont réunis en un corps unique interarmées[2]
Dans le même esprit, en 1964, la direction centrale devient Direction centrale du Service de santé des armées, dès lors tous les ex-services de santé militaires (marine, armée de terre, troupes de marine, armée de l'air) fusionnent en un seul service de santé des armées. En 1971, les écoles de Bordeaux et de Lyon prennent le nom d'écoles du service de santé des armées (ESSA).
Le a été créée à Bron, l'école de santé des armées, centre unique de formation initiale des médecins et des pharmaciens des armées pendant les deux premiers cycles d’études universitaires.
Grands noms du Service de santé des armées et de ses prédécesseurs
Parmi les personnages ayant marqué l'histoire du SSA, et des services de santé d’armée qui l’ont précédé en France, on peut citer dans l’ordre des années de naissance :
Jean Colombier (1736-1789), médecin, chirurgien et hygiéniste, inspecteur des hôpitaux et réformateur du service de santé militaire ;
Antoine Parmentier (1737-1813), pharmacien, hygiéniste alimentaire ; promoteur de la consommation de la pomme de terre dans l'alimentation humaine ;
Jean-François Coste (1741-1819), médecin-chef du corps expéditionnaire français au cours de la guerre d'indépendance des Etats-Unis ; médecin-chef des armées pendant les campagnes de Prusse et de Pologne ; maire de Versailles en février 1790 ;
Pierre-François Percy (1754-1825), chirurgien en chef des armées sous la Révolution et l'Empire ; l'Hôpital d'instruction des armées de Clamart porte son nom ;
René-Nicolas Dufriche Desgenettes (1762-1837), Médecin en chef de la Grande Armée ; l'Hôpital d'instruction des armées de Lyon porte son nom ;
Pierre-François Kéraudren (1769-1858), médecin ; nommé Inspecteur général du service de santé de la Marine par Napoléon ; membre de l'Académie de médecine ;
François Broussais (1772-1831), médecin de la Grande Armée ; Professeur et Médecin en chef de l'Hôpital du Val-de-Grâce (1820), où se trouve sa tombe et sa statue ;
Jean-Pierre Gama, chirurgien (1772-1861) ; chirurgien de la Grande Armée ; l'un des promoteurs de l'indépendance du service de santé militaire (alors administré par le service de l'Intendance) et l'un de ses premiers historiens ;
Claude-Joseph Moizin (1782-1849), médecin ; médecin du Premier Empire et des deux Restaurations ; Président du Conseil de santé des armées ; défenseur de l'autonomie du service de santé des armées ;
Lucien Baudens (1804-1857), chirurgien ; initiateur de l’École de médecine d'Alger ; effectua une mission d'expertise pendant la guerre de Crimée en 1855 ; auteur d'un Traité des plaies d'armes à feu ;
Charles-Emmanuel Sédillot (1804-1883), chirurgien ; auteur de la première gastrostomie chez l'homme (1846) ; proposa le terme « microbe » pour désigner les agents pathogènes microscopiques ;
François Maillot (1804-1894), promoteur du traitement du paludisme par le sulfate de quinine ;
Félix-Hippolyte Larrey (1808-1895), fils de Dominique Larrey ; chirurgien ; médecin de Napoléon III ; député des Hautes-Pyrénées ;
Michel Lévy (1809-1872), médecin, hygiéniste ; l'hôpital militaire de Marseille porta son nom jusqu'en 1963, année au cours de laquelle il fut remplacé par l'hôpital d'instruction des armées Laveran ;
Gaspard-Léonard Scrive (1815-1861), chirurgien ; pionnier de l'anesthésie et de la chirurgie de guerre ; a développé l'utilisation du chloroforme en anesthésie au cours de la guerre de Crimée ;
Léon Legouest (1820-1889), chirurgien ; professeur agrégé du Val-de-Grâce ; auteur d'un Traité de chirurgie d'armée ; réorganisateur du service de santé militaire ; l'hôpital d'instruction des armées de Metz porte son nom ;
Joseph Désiré Tholozan (1820-1897), épidémiologiste ; participa à la campagne de Crimée ; fut appelé en 1858 comme médecin personnel du Shah de Perse ; organisa l'enseignement de la médecine dans ce pays ; nombreux travaux concernant les maladies infectieuses et l'épidémiologie ;
Jean-Antoine Villemin (1827-1892), médecin ; a démontré le caractère contagieux de la tuberculose ;
Bernard Cunéo (1834-1901), chirurgien ; médecin-chef de l'hôpital maritime de Toulon (1892) et inspecteur du service de santé de la marine (1896) ; un des pavillons de l'ancien HIA Sainte Anne porte son nom et abrite aujourd'hui le CERHS-SSA depuis 2018 ;
Alexandre Lacassagne (1843-1924), Professeur de médecine légale à la faculté de Lyon ; fondateur de l'anthropologie criminelle ;
Édouard Marie Heckel (1843-1916), d’abord pharmacien puis médecin et botaniste, enseignant éclectique, fondateur à Marseille : du Jardin botanique de Marseille, du musée colonial et de l’institut colonial, membre de diverses académies ;
Jules Crevaux (1847-1882), médecin ; explorateur de l'Amérique du Sud et notamment de la Guyane ;
Edmond Delorme (1847-1929), chirurgien ; précurseur de l'asepsie ; on lui doit la technique de décortication pleuro-pulmonaire et une technique de cure du prolapsus rectal ; auteur d'un important Traité de chirurgie de guerre ;
Jean Bayol (1849-1905), médecin ; membre de l'expédition de Gallieni en Afrique noire en 1880 ; intègre l'administration coloniale ; est l'un des fondateurs de Conakry ; conseiller général et sénateur des Bouches-du-Rhône ;
Jules Fontan (1849-1931), chirurgien ; auteur de la première suture cardiaque en 1900 ;
Carle Gessard (1850-1925), pharmacien, bactériologiste ; découvreur du bacille pyocyanique (Pseudomonas aeruginosa), longtemps appelé « bacille de Gessard » ;
Louis Vaillard (1850-1935), médecin ; créateur du premier laboratoire de recherches du service de santé ; directeur de l’École du service de santé militaire de Lyon ; inspecteur de l'hygiène dans les armées ;
Charles Depéret (1854-1929), médecin, paléontologue et minéralogiste ; titulaire de la chaire de Géologie et Doyen de le Faculté des sciences de Lyon ;
Albert Clarac (1854-1934), médecin de marine puis des troupes coloniales ; premier directeur de l’École dˋapplication du service de santé des troupes coloniales, créée au Pharo à Marseille en 1905 ; auteur d´un Traité pathologie exotique en collaboration avec Charles Grall ;
Victor Baur (1857-1914), médecin ; mortellement blessé lors de la première bataille de la Marne en 1914 ; l'ancien hôpital des armées de Colmar porta son nom ;
Alexandre Le Dantec (1857-1932), médecin ; inaugure en 1890 un cours de pathologie exotique à la faculté de médecine de Bordeaux ;
Paul-Louis Simond (1858-1947), biologiste, médecin de Marine ; a mis en évidence le rôle de la puce du rat dans la transmission de la peste ;
Louis-Marius Ferraton (1860-1936), anatomiste, chirurgien ; les cires anatomiques de l’École de santé des armées de Lyon ont été inspirées par L.M. Ferraton, alors qu'il était répétiteur d'anatomie à l’École du service de santé militaire ; nommé professeur titulaire de la chaire de chirurgie d'armée au Val-de-Grâce en 1908 ; a décrit avec Maurice Perrin la hanche à ressaut (maladie de Perrin-Ferraton) ;
Émile Marchoux (1862-1943), médecin ; importants travaux sur la fièvre jaune, la paludisme, la lèpre ; l'Institut central de la lèpre de Bamako porta son nom ;
Hyacinthe Vincent (1862-1950), médecin ; promoteur de la vaccination contre la typhoïde ; titulaire de la Médaille militaire ;
Albert Calmette (1863-1933), a mis au point, avec Guérin, le vaccin contre la tuberculose (BCG) ;
Alexandre Yersin (1863-1943) ; découvreur du bacille de la peste ;
Octave Jacob (1867-1928), chirurgien, anatomiste ; auteur avec Léo Testut, professeur d'anatomie à la faculté de médecine de Lyon, d'un Traité d'anatomie topographique avec applications médico-chirurgicales ;
André Thiroux (1869-1960), Médecin général, microbiologiste ; fondateur de l'« Institut vaccinogène antirabique » en 1898 à Tananarive (Madagascar) ;
Alfred Conor (1870-1914), médecin, biologiste ; fut l'un des premiers bactériologistes à décrire la fièvre boutonneuse (maladie de Conor et Bruch) ;
Alexandre Lasnet (1870-1940), médecin ; inspecteur général du service de santé au ministère des colonies ; réformateur du service de santé colonial ;
Henry Foley (1871-1956), médecin et biologiste ; spécialiste des milieux sahariens ; démontra, avec Edmond Sergent, le rôle du pou dans la transmission de la fièvre récurrente et du typhus exanthématique ;
Louis Tribondeau (1872-1918), médecin, histologiste ; auteur de travaux sur les radiations, servant de base à la radiothérapie des cancers ; a énoncé, avec le professeur Bergonié de la faculté de médecine de Bordeaux, une loi sur l'action cellulaire des radiations (Loi de Bergonié et Tribondeau) ;
Gustave Bouffard (1872-1957), médecin et biologiste ; a travaillé sur les mycétomes et les ulcères phagédéniques ; un agent étiologique porte son nom (Aspergillus bouffardii) ;
Jean-Augustin Bussière (1872-1958), médecin, humaniste ; affecté en Chine, comme médecin de la légation de France à Pékin en 1913, il y passa près de 41 ans ; aida la Résistance chinoise lors de l'occupation japonaise ;
Charles Dopter (1873-1950), médecin, bactériologiste ; recherches sur la dysenterie et la méningite cérébro-spinale ; durant la guerre de 1914-1918, organisa la prophylaxie des maladies contagieuses et fut l'un des organisateurs de la lutte contre les gaz de combat ; auteur, avec Ernest Sacquépée, d'un Précis de Bactériologie, qui a longtemps servi de livre de base ;
Ernest Duchesne (1874-1912), médecin ; peut être considéré comme le théoricien précurseur de l'antibiothérapie ; dans sa thèse soutenue en 1897 à la faculté de médecine de Lyon (Contribution à l'étude de la concurrence vitale chez les microorganismes), il envisageait les possibilités thérapeutiques résultant de l'action antimicrobienne des moisissures ;
Gaston Bourret (1875-1917), médecin, bactériologiste ; spécialiste de la lèpre ; responsable du laboratoire de bactériologie de l'hôpital, il est contaminé accidentellement par le bacille de Yersin et meurt à Nouméa, lors de l'épidémie de peste de 1917 ; un des hôpitaux du centre hospitalier territorial de la Nouvelle-Calédonie porte son nom ;
Henri Rouvillois (1875-1969), chirurgien ; chef de la célèbre « auto-chir. 2 » au cours de la guerre de 1914-1918 ; inspira l'organisation du Service de santé en campagne ; directeur du service de santé de l'armée de 1932 à 1935 ; inspecteur général du service de santé et président du comité consultatif de santé ;
Victor-Marie-Joseph Le Moal (1876-1908), médecin et biologiste ; travaux sur le paludisme et la trypanosomiase ;
Paul Rivet (1876-1958), médecin, anthropologue ; il est à l'origine de la création du Musée de l'Homme à Paris ; député de Paris ; président du comité de vigilance des intellectuels antifascistes ;
Aristide Le Dantec (1877-1964), médecin chirurgien, créateur et premier directeur de l'école de médecine de Dakar, également impliqué dans la mise en place de l'école de médecine d'Abidjan ;
Victor Segalen (1878-1919), médecin, romancier, poète, ethnographe, sinologue, archéologue ;
Paul Forgeot (1878-1957), vétérinaire-biologiste ; auteur en 1935 d'un important Traité des maladies infectieuses et contagieuses des animaux domestiques ;
Eugène Jamot (1879-1937), spécialiste de la trypanosomiase africaine, inventeur du concept de médecine mobile en Afrique ;
Ferdinand Heckenroth (1880-1959), médecin, biologiste ; travaux sur la maladie du sommeil, le paludisme, la rage, l'hygiène tropicale ;
Jules Beyne (1880-1968), un des fondateurs de la médecine aéronautique française ;
Albert Policard (1881-1972), médecin, histologiste, auteur d'un célèbre Traité d'histologie ; membre de l'Académie des sciences ; titulaire de la chaire d'histologie de la Faculté de Médecine de Lyon pendant trente-deux ans ;
Émile Borel (1884-1928), médecin, biologiste et entomologiste médical ;
Adolphe Sicé (1885-1957), médecin ; directeur du service de santé de l'Afrique française libre ; Compagnon de la Libération ; président de la Croix-Rouge française ;
Jean Lambert des Cilleuls (1885-1980), médecin ; grand historien du service de santé militaire de l'Ancien Régime ; contribua fortement à la création et à l'organisation du droit international médical[5] ;
Jean Bablet (1886-1952), médecin, biologiste, anatomo-pathologiste ; directeur de l'institut Pasteur d'Hanoï en 1926 ; fonda, en 1932, un laboratoire d'anatomopathologie à l'institut Pasteur de Paris, qui recueillera plus de 20 000 coupes consacrées à la pathologie tropicale ;
Charles Héderer (1886-1967), médecin, physiologiste ; ses travaux scientifiques les plus marquants concernèrent la protection contre les gaz de combat et la physiologie et la technologie de la plongée sous-marine ; publia en 1935, avec Marc Istin, L'arme chimique et ses blessures ;
Angelo Hesnard (1886-1969), psychiatre, psychanalyste ; cofondateur en 1926 de la Société psychanalytique de Paris ;
Gaston Muraz (1887-1955), médecin des troupes coloniales ; dirigea en Afrique équatoriale française, de 1928 à 1931, le service de prophylaxie de la maladie du sommeil ; l'Institut public burkinabé de recherche pour la santé de Bobo-Dioulasso porte son nom : centre Muraz ;
Henry Gabrielle (1887-1968), chirurgien, anatomiste ; professeur à la faculté de médecine de Lyon ; ancien président des hospices civils de Lyon (HCL) ; un établissement de santé des HCL à Saint-Genis-Laval, spécialisé en rééducation et réadaptation fonctionnelles, porte son nom ;
Georges Girard (1888-1985), médecin et biologiste ; a mis au point, avec J. Robic, un vaccin antipesteux ;
Georges Portmann (1890-1985), médecin ; titulaire de la chaire d'oto-rhino-laryngologie de la faculté de médecine de Bordeaux ; doyen de la faculté de médecine et de pharmacie de Bordeaux ; sénateur de la Gironde ;
Jacques Genevray (1891-1953), médecin, biologiste et hygiéniste ; a travaillé sur la plupart des maladies exotiques et notamment sur le vibrion cholérique et la mélioïdose ;
Pierre Melnotte (1891-1979), médecin ; directeur du service de santé de la Première armée du général de Lattre de Tassigny ; professeur à la chaire d'hygiène et de médecine sociale de la faculté de médecine de Nancy ;
Jean Laigret (1893-1966), médecin et biologiste ; a mis au point un vaccin antiamaril et un vaccin antityphique ;
Jean Robic (1893-1968), médecin et biologiste ; a mis au point, avec Georges Girard, un vaccin antipesteux ;
Marcel Vaucel (1894-1969), médecin, bactériologiste ; spécialiste des grandes endémies et des maladies épidémiques tropicales ; auteur d'un Traité de médecine tropicale ; directeur du service de santé de l'Afrique libre à Brazzaville de 1942 à 1944, directeur du réseau des Instituts Pasteur d'outremer ;
Pierre Bergeret (1894-1980), médecin, physiologiste ; directeur en 1945 de la nouvelle section technique du service de santé de l'air, il contribue au renouveau de la médecine aéronautique ;
Gustave Ginestet (1897-1966), chirurgien et dentiste ; pionnier de la chirurgie maxillo-faciale réparatrice et esthétique ;
François Blanc (1899-1979), auteur d'un traité sur l'amibiase ;
Pierre Dorolle (1899-1980), médecin ; introduit l'anthropologie dans le secteur sanitaire ; directeur général adjoint de l'OMS de 1950 à 1973 ;
Raymond Debenedetti (1901-1969), médecin ; responsable sanitaire de la Résistance pour l'Auvergne ; Directeur du Service de santé des armées ; membre de l'Académie nationale de médecine ; Président de la Croix-Rouge Française ;
Pierre Huard (1901-1983), chirurgien, anatomiste, anthropologue, doyen de la faculté de médecine d'Hanoï ;
Jean Julliard (1902-1960), médecin ; créateur et directeur du centre de transfusion-réanimation de l'Armée ; le centre de transfusion sanguine des armées porte son nom ;
Robert Grandpierre (1903-1984), médecin, physiologiste ; professeur aux facultés de médecine de Nancy et de Bordeaux ; travaux dans les domaines de la médecine et de la physiologie aéronautiques et spatiales ; créateur du Centre d'études de biologie aéronautique, devenu le Centre d'études et de recherches de médecine aérospatiale (CERMA) ;
Eugène Aujaleu (1903-1990), médecin, infectiologue, épidémiologiste ; premier directeur général de la santé en 1956 ; premier directeur général de l'INSERM de 1964 à 1969 ;
Roger Sohier (1903-1991), médecin ; titulaire de la chaire de bactériologie, virologie et immunologie à la faculté de médecine de Lyon ;
Hugues Gounelle de Pontanel (1903-2001), médecin, hygiéniste, nutritionniste ; consultant d'hygiène pour les Nations unies ; président de l'Académie nationale de médecine en 1983[6] ;
Léon Pales (1905-1988), chirurgien, anthropologue, paléopathologiste de renom, sous-directeur du musée de l’Homme, directeur de recherches au CNRS[7] ;
Claude Chippaux (1909-1984), chirurgien, anthropologue ;
Marcel Autret (1909-2001), pharmacien-chimiste ; spécialiste en alimentation et nutrition tropicales ; fondateur de la revue FAO-Alimentation-Nutrition ;
Robert Koerber (1910-1956), médecin et biologiste ; travaux notamment sur la vaccination antiamarile ;
Jean Languillon (1912-2003), médecin ; créa et dirigea l'institut de léprologie appliquée de Dakar ; auteur d'un Précis de léprologie qui fut longtemps un ouvrage de référence ;
Henri Collomb (1913-1979), psychiatre ; pionnier de la psychiatrie sociale en Afrique ; créateur de l'École de Dakar ou « École de Fann » ;
Guy Charmot (1914-2019), médecin des Hôpitaux d'Outre-Mer ; professeur du service de santé des armées ; spécialiste du paludisme, Compagnon de la Libération ;
André Carayon (1915-2007), chirurgien ; spécialiste de renommée internationale de la chirurgie de la lèpre ; titulaire de chaire à l'université de Dakar ; expert international de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) ;
Jean-François Cier (1915-2008), médecin, physiologiste ; auteur avec H. Hermann d'un célèbre Précis de physiologie ; professeur et doyen de la faculté de médecine de Lyon ;
François Violette (1917-2000), médecin, physiologiste ; établit les lois suivies par l'expansion des gaz ; travaux sur les inhalateurs d'oxygène et les décompressions explosives ;
Julien Barry (1918-2004), histologiste, neuro-endocrinologue ; professeur aux facultés de médecine de Besançon, Alger et Lille ; créateur de l'unité INSERM 156 ; son nom est associé au système à gonadolibérine ;
René Labusquière (1919-1977), médecin ; grand animateur de la lutte contre les maladies tropicales en Afrique centrale ; participa à la création et à l'animation des équipes mobiles ; ancien secrétaire général de l'OCEAC ;
Edouard-Raoul Brygoo (1920-2016), médecin et biologiste ; professeur de zoologie au Muséum national d'histoire naturelle ;
Marc Sankalé (1921-2016), né à Saint-Louis (Sénégal) ; premier africain agrégé de médecine ; ancien Doyen de la Faculté de médecine et de pharmacie de Dakar ; ancien Professeur à la Faculté de médecine de Marseille ;
Robert Hugonot (1922-2010), médecin, gériatre ; professeur agrégé du Val-de-Grâce ; professeur de médecine interne à la faculté de médecine de Grenoble ; fondateur de la première fédération hospitalière de gérontologie clinique ; créateur, en 1995, de la première structure au monde de lutte contre les maltraitances (réseau ALMA France) ;
Gaston Meyniel (1923-2005), médecin ; professeur de biophysique médicale et doyen de la faculté de médecine et de pharmacie de Clermont-Ferrand ; spécialiste de médecine nucléaire ; directeur-fondateur du centre de lutte contre le cancer ;
Jean Colin (1925-2015), médecin, physiologiste ; médecin général inspecteur ; directeur de l’École d'application du service de santé pour l'armée de l'air ; travailla à la protection du personnel navigant contre les effets de la très haute altitude ; ses travaux contribuèrent à la mise au point d'une combinaison stratosphérique ; participa à la sélection des premiers spationautes français ;
André Dodin (1926-1995), médecin et biologiste ; expert de renommée internationale du choléra ; mit au point le vaccin oral anticholérique ;
Pierre Douzou (1926-2000), pharmacien, professeur de biochimie à l’hôpital du Val-de-Grâce ; professeur au Muséum national d'histoire naturelle ; coordonnateur du programme national des biotechnologies au ministère de la Recherche et de la Technologie (1981-1985) ; inventeur de la cryobiologie ;
Jacques Gindrey (1927-2021), ancien élève de l’École du service de santé militaire de Lyon ; médecin-colonel ; chirurgien à Dien Bien Phu ;
Robert Fontanges (1928-2013), médecin, bactériologiste ; directeur du centre de recherches du service de santé des armées ; professeur aux facultés de médecine de Lyon, Grenoble et Niamey ; directeur de recherches au CNRS ;
Pierre Louisot (1933-2020), médecin et biochimiste ; spécialiste de la glycosylation des protéines ; auteur de traités de biochimie ;
Claude Gateff (1934-1989), médecin, épidémiologiste, créateur du concept de médecine des collectivités, introducteur de l'épidémiologie moderne dans les armées ;
Jean-Louis Valatx (1938-2009), médecin, physiologiste ; directeur de recherches dans l'unité du professeur Jouvet à la faculté de médecine de Lyon ; fut le premier explorateur de l'ontogenèse du sommeil ; mondialement connu pour ses travaux sur la génétique du sommeil ;
Joseph Aglannou Béhanzin (1943-2013), médecin militaire béninois, expert OMS (médecine traditionnelle), roi d'Abomey (sous le nom de S.M. Dada Houédogni Béhanzin) ;
Jean-Etienne Touze (1949-2018), médecin, cardiologue et tropicaliste, professeur agrégé du service de santé des armées ; ancien directeur de l’École du Val-de-Grâce ; membre de l'Académie de Médecine ;
Valérie André (née en 1922), pionnière de l'évacuation médicale héliportée lors de la Guerre d'Indochine ; première femme de l'Armée française à atteindre le grade d'officier général ;
Sous-lieutenant du service de santé des armées (1914-1918).
Planche 34 du tome IV des Uniformes de l'Armée française, par le docteur Constant Lienhart et le professeur René Humbert. Corps de santé, 1757.
Missions
Mission prioritaire : soutien des forces armées
La mission régalienne du SSA est d'assurer le soutien santé des forces armées[10].
Le SSA contrôle et suit l’état de santé des militaires tout au long de leur vie : surveillances spécifiques, poursuite des traitements, évaluation des séquelles… Il s’assure de leur aptitude pour les opérations par leur mise et leur maintien en condition physique et mentale : sélection, aptitude, vaccinations, soins, protection, éducation sanitaire…
En opérations, le SSA assure la prise en charge des blessés et des malades avec pour objectif de préserver l’intégrité physique et psychologique. Cette prise en charge, depuis la blessure jusqu’au rétablissement complet, est organisée en quatre niveaux :
les gestes d’urgences et de réanimation réalisés par le poste médical au sein des unités de combat ;
le traitement chirurgical nécessaire à la survie et limitant les séquelles réalisé par les antennes chirurgicales ;
le traitement du blessé sur le théâtre dans une formation hospitalière médico-chirurgicale ;
Les évacuations médicales tactiques, sur les théâtres d'opérations, sont réalisées par les hélicoptères Puma, Cougar et Caracal et par des avions de l'armée de l'air de type Transall, Hercules et Casa. Les évacuations médicales stratégiques vers la France sont réalisées par des avions type Falcon, de même qu'avec des Boeing ravitailleurs C135 et A330 MRTT Phenix équipés du dispositif Morphée[11].
Le SSA constitue, équipe et entraîne la composante santé du soutien opérationnel des forces armées.
Dans le cadre de cette mission prioritaire, le SSA soigne aussi les anciens combattants, les militaires retraités et les membres des familles des militaires.
Participation à la santé publique : engagement auprès du ministère chargé de la Santé
Sous réserve de la priorité qu'il doit accorder en tout temps à la satisfaction des besoins des armées et compte tenu de la spécificité de ses missions, le service de santé des armées contribue à la politique de santé publique en collaboration avec le ministère des Solidarités et de la Santé[12]. A ce titre, son directeur central est membre du conseil d'administration de l'Agence nationale de santé publique[13].
Des Médecins-Conseils placés Hors budget des Armées et affectés auprès de la Caisse nationale militaire de sécurité sociale (CNMSS), dont le siège et la direction sont à Toulon, caisse qui gère également des antennes régionales médico-administratives dirigées par un ou plusieurs médecins des armées.
Protection NRBC (Nucléaires, Radiologiques, Biologiques, Chimiques) : le Service de santé contribue aux plans d’urgence gouvernementaux destinés à faire face aux risques NRBC en participant aux réseaux d’alertes épidémiologiques et aux réseaux d’experts, en mettant à disposition ses laboratoires et équipes médicales spécialisées, en fournissant des médicaments et en accueillant les patients. La Pharmacie centrale des armées fabrique par exemple des comprimés d’iode distribués aux personnes résidant autour des centrales nucléaires. Le Service dispose ainsi de formations spécialisées :
Le Service de protection radiologique des armées (SPRA) est l'expert en radioprotection du ministère des Armées. Il est compétent dans des domaines spécifiquement militaires, comme les armes ou les chaufferies nucléaires embarquées et pour les services d'imagerie médicale et de radiothérapie des hôpitaux militaires.
Des outils de prise en charge des victimes : l’Unité médicale de décontamination des armées (UMDA), les unités mobiles de décontamination chimique et les centres de traitement des blessés radio-contaminés (CTBRC) dans les hôpitaux militaires.
Des laboratoires, capables d’effectuer des diagnostics dans le domaine NRBC. Le SSA a mis au point des antidotes.
Engagements auprès d'autres ministères
Le Service de santé des armées met enfin son personnel, son expertise et ses moyens à disposition d'autres ministères que ceux des Armées et de la Santé (les intitulés exacts des ministères peuvent changer) :
Ministère des Transports : des praticiens des armées exercent au sein du service de santé des gens de mer de plus la sélection et la surveillance médicale d’une part importante du personnel de l’aéronautique civile sont assurées par des médecins militaires au sein du Centre principal d’expertise du personnel navigant (CPEMPN) et des deux centres d'expertise du personnel navigant (CEMPN) ;
Ministère de l'Europe et des Affaires étrangères : le Service de santé met en œuvre des équipes spécialisées pour des missions humanitaires décidées par le gouvernement lors de catastrophes naturelles, de famines ou d’épidémies ainsi que dans le cadre de missions de coopération militaire et civile à l'international ;
Le Service de santé des armées est dirigé par une direction centrale, installée au sein de l'Hexagone Balard et placée sous le commandement d'un officier général ayant rang et appellation de médecin général des armées[17],[18]. Depuis le , le directeur central est le médecin général des armées Jacques Margery.
La direction centrale du Service de santé des armées a autorité sur six directions créées en : la Direction de la médecine des forces (DMF), la Direction des hôpitaux des armées (DHA), la Direction des systèmes d'information et du numérique en santé (DSIN-S), la Direction des approvisionnements en produits de santé des armées (DAPSA), la Direction de la formation, de la recherche et de l'innovation (DFRI) et le Département « Accompagnement et gestion des ressources humaines » du Service de santé (DépGRH).
Direction de la médecine des forces
Implantée à Tours depuis le 3 septembre 2018 et inaugurée le 16 novembre de la même année, la direction de la médecine des forces (DMF) est la tête de chaine de la composante médecine des forces du service de santé des Armées[19],[20].
La DMF est l’autorité hiérarchique des 16 centres médicaux des armées, des trois chefferies du service de santé des Armées (forces d’action navale, forces sous-marines et forces spéciales) et du service de protection radiologique des Armées (SPRA). Elle a également autorité technique sur les huit directions interarmées du SSA (DIASS) et les centres médicaux interarmées (CMIA) basés en outre-mer. Elle est à la tête de près de 5 000 civils et militaires.
La DMF a pour mission de préparer le soutien médical opérationnel de 1er niveau, d'organiser le fonctionnement des établissements de santé au contact des forces armées et de la gendarmerie et de faciliter et sécuriser les pratiques relatives à l’activité médico-militaire, notamment à travers le déploiement d’Axone au sein des antennes médicales.
Les hôpitaux d'instruction des armées offrent aux forces armées des soins médicaux et chirurgicaux spécialisés et des moyens d’expertise, complément du soutien assuré par les CMA[16],[24]. Les militaires blessés sur les théâtres d’opérations extérieurs y sont rappatriés (en priorité à l'hôpital Percy de Clamart). Le personnel des hôpitaux d'instruction des armées est lui-même projeté sur les théâtres d’opérations extérieurs au sein des antennes chirurgicales, des hôpitaux médicochirurgicaux (HMC), et dans le cadre de missions humanitaires. Ils participent également au service public hospitalier en étant ouverts à tous les assurés sociaux. En , les huit HIA disposent de 1 750 lits et comptent 2 300 médecins[25].
Les trois établissements actuels de formation initiale et continue du personnel militaire du Service sont l’École de santé des armées, l’École du personnel paramédical des armées et l'École du Val-de-Grâce. La première recrute et forme les médecins, pharmaciens et vétérinaires militaires et la seconde les infirmiersdiplômés d'État (IDE) et les aides-soignants des armées[28]. L'École du Val-de-Grâce est pour sa part une école d'application pour les anciens élèves de l'École de santé des armées et de l'École du personnel paramédical des armées ; elle dispense également un enseignement complémentaire pour les médecins, les pharmaciens, les vétérinaires et les officiers d’administration du SSA (issus du Service du commissariat des armées) et assure leur formation continue. Cette école a également sous sa responsabilité le Centre d'enseignement et de simulation à la médecine opérationnelle (CESimMO), organisé en antennes pédagogiques.
Liste des directeurs de la formation, de la recherche et de l'innovation
Portrait
Grade au moment de la nomination
Directeur de la formation, de la recherche et de l'innovation
Cette direction fédère six établissements[32]. Situé sur le camp militaire d'Orléans-Chanteau, l'Établissement central des matériels du service de santé des armées (ECMSSA) assure la maintenance et le transport du matériel sanitaire en métropole et sur les théâtres d'opérations extérieurs. La Pharmacie centrale des armées (PCA) produit des médicaments à destination des civils et des militaires. Deux établissements de ravitaillement sanitaire (ERSA) sont implantés à Vitry-le-François (Marne) et à Marseille. « Ultimes maillons de la chaîne avant l’emploi des produits de santé »[32], ils stockent les produits pharmaceutiques fabriqués par la Pharmacie centrale et assurent leur distribution aux établissements de santé militaire sur l'ensemble du territoire national. La plateforme Achats-finances Santé assure enfin les achats et la comptabilité des dépenses nécessaires au fonctionnement du Service de santé.
Le Centre de transfusion sanguine des armées (CTSA) collecte le sang et ses composants et approvisionne en produits sanguins les forces armées stationnées sur le territoire national et déployées en opérations extérieures.
Liste des directeurs des approvisionnements en produits de santé
Portrait
Grade au moment de la nomination
Directeur des approvision- nements en produits de santé
Direction des systèmes d'information et du numérique en santé
Préfigurée depuis 2015, la Direction des systèmes d'information et du numérique en santé (DSIN) est installée sur le site de l'hôpital d'instruction des armées Bégin à Saint-Mandé[34]. Elle conçoit et encadre des projets dans les domaines du numérique, de la santé et de la défense, à l'instar de la plateforme nationale et interopérable « Axone » qui permet le suivi des dossiers des patients militaires dans l'ensemble des institutions du Service de santé et en particulier dans les centres médicaux des armées[35],[36],[37].
Liste des directeurs des systèmes d'information et du numérique
Portrait
Grade au moment de la nomination
Directeurs des systèmes d'information et du numérique
Département « Accompagnement et gestion des ressources humaines »
Le Département « Accompagnement et gestion des ressources humaines » (DépGRH) est installé au Fort neuf de Vincennes. Il a pour mission d'établir les directives de gestion des ressources humaines pour l'ensemble du Service (personnel civil et militaire)[39]. Il exerce son autorité sur les deux centres experts du Service de santé localisés à Toulon, commandés par des officiers supérieurs du corps des commissaires des armées et créés le :
Le Centre expert d'administration des ressources humaines (CEARH-SSA), dont la mission est d'assurer l'administration de l'ensemble du personnel militaire du Service ;
Le Centre expert des ressources humaines solde (CERHS-SSA), dont la mission est de pré-liquider la solde de l'ensemble du personnel militaire du Service de santé et d'une partie du personnel du Service du commissariat des armées[40].
Liste des chefs du Département de gestion des ressources humaines
Portrait
Grade au moment de la nomination
Chefs du Département de gestion des ressources humaines
L'effectif militaire propre au SSA est composé des praticiens des armées[43] (internes des hôpitaux, médecins, pharmaciens, vétérinaires, chirurgiens-dentistes), des militaires infirmiers et techniciens des hôpitaux des armées (MITHA) et des volontaires du service de santé des armées.
Ce personnel est soumis à toutes les prescriptions du règlement de discipline générale des militaires. Les praticiens des armées ne sont pas inscrits au tableau des ordres professionnels. Les règles de déontologie qui leur sont propres sont fixées par un décret. Celui-ci prend en compte les situations d’exception dans lesquelles les praticiens militaires peuvent être amenés à exercer leurs professions[44].
Médecins des armées
Les médecins des armées sont habilités à pratiquer tous les actes de diagnostic, de prévention et de traitement. Selon leur spécialité, ils peuvent exercer en tant que médecin généraliste, médecin hospitalier ou chercheur. Au terme d’une carrière technique, ils peuvent occuper des postes d’administration du SSA.
Recrutement et formation
Les élèves médecins sont recrutés chaque année par concours au niveau du baccalauréat et certaines années au niveau FGSM2 et DFASM1.
Ils sont inscrits à l'école de santé des armées (ESA) et auprès de l'université de Lyon, dont ils suivent le cursus dans son intégralité : cours magistraux, travaux pratiques, stages hospitaliers. Ils reçoivent de plus 1 800 heures de formation spécifique, non assurée dans le civil, réparties tout au long de leur cursus : formation militaire initiale jusqu'à spécialisée, sauvetage au combat, stages en unité, en médecine générale militaire et chez les pompiers, brevets militaires parachutiste, commando ou plongeur…, anglais… L'objectif est l'acculturation des futurs médecins au milieu militaire et le développement de la vision opérationnelle du métier de praticien des armées. Cette formation médico-militaire est accréditée par la Conférence des Grandes Écoles.
Les élèves médecins militaires se présentent, dans les mêmes conditions que les étudiants civils, aux épreuves du concours sanctionnant la fin du Parcours Accès Santé Spécifique (PASS). Un échec à ce concours peut entraîner leur exclusion de l'école. Les élèves admis à redoubler qui subissent un second échec sont exclus des études médicales.
Après leurs deux premiers cycles d'études médicales (qui durent respectivement deux et quatre ans), les élèves passent l'Examen National Classant (ENC) couramment appelé concours de l'internat. Ce concours civil classe tous les étudiants en fin de sixième année de médecine. Sur la base du résultats à ce concours les élèves militaires sont classés entre eux. Ce classement servira de base pour le choix de la spécialité : 30 % de spécialistes hospitaliers et 70 % de médecins généralistes. Les étudiants en médecine militaire rejoignent un hôpital d'instruction des armées pour effectuer leur troisième cycle correspondant à la formation spécialisée (l'internat). Le suivi pédagogique est assuré par l'école du Val-de-Grâce et les facultés de rattachement de leur hôpital. La durée de cycle varie de trois ans pour la médecine générale à quatre ou cinq ans pour les autres spécialités. Durant cette période, les élèves sont internes des hôpitaux des armées.
Après l'internat, les généralistes serviront dans les centres médicaux des armées, les médecins des autres spécialités feront carrière dans les hôpitaux d'instruction des armées.
Le SSA recrute des médecins déjà en exercice comme officiers sous contrat ou réservistes.
De 1890 à 2011, les écoles du service de santé des armées de Bordeaux (plus connue sous le nom d'école de Santé Navale) et Lyon ont assuré conjointement la formation des médecins de la Marine et des Troupes coloniales, puis des médecins des armées. En 2011, les deux écoles du service de santé des armées de Lyon et Bordeaux ont fermé. Elles ont été remplacées par une seule et même école implantée sur le site de l'ancienne ESSA de Lyon : l'école de santé des armées (ESA).
Les pharmaciens des armées sont chargés du ravitaillement des forces armées en produits de santé, de fonctions hospitalières en pharmacie à usage intérieur et biologie médicale et de recherche biomédicale.
Les élèves pharmaciens sont recrutés par concours commun avec les élèves médecins. Ils sont inscrits auprès de l'université de Lyon où ils suivent le même enseignement que les étudiants civils. Comme les élèves médecins, ils reçoivent de plus 1 800 h de formation spécifique, non assurée dans le civil, réparties tout au long de leur cursus : formation militaire initiale jusqu'à spécialisée, sauvetage au combat, stages, brevets militaires, anglais... L'objectif est leur acculturation au milieu militaire et le développement de la vision opérationnelle du métier de praticien des armées. Cette formation médico-militaire est accréditée par la Conférence des Grandes Écoles.
De 1890 à 1984, la formation des pharmaciens de la Marine, puis des pharmaciens des armées a été également assurée par l'école de santé navale de Bordeaux[réf. souhaitée]. Le recrutement des élèves pharmaciens à Bordeaux a été arrêté en 1978[réf. souhaitée], en prélude du regroupement des deux ESSA sur le site de Lyon Bron, qui n'eut finalement lieu qu'en 2011. Près de 600 pharmaciens militaires ont été formés à Bordeaux[réf. souhaitée].
Ils se présentent, dans les mêmes conditions que les étudiants civils, aux épreuves du concours sanctionnant la fin de la première année commune des études de santé (PACES). Un échec à ce concours peut entraîner leur exclusion de l'école.
Les études pharmaceutiques s'effectuent sur deux cycles durant respectivement deux et quatre ans. Le second cycle est sanctionné par la soutenance d'une thèse et par une année d'application à l'école du Val-de-Grâce.
À l'issue de ce parcours, ils choisissent leur affectation en fonction de leur classement.
Il est cependant possible d'intégrer ce corps par d'autres moyens. On peut y accéder par recrutement dit « latéral » en troisième année de médecine civile. On peut aussi souscrire un contrat de cinq ans renouvelable ou à un contrat de réserve pour les pharmaciens déjà en exercice.
Vétérinaires des armées
Les vétérinaires des armées sont chargés du soin des animaux militaires (chiens et chevaux) et de missions de santé publique vétérinaire telles que le contrôle, l’expertise et le conseil en matière d'hygiène des aliments et de l’eau, de lutte contre les zoonoses et les épizooties, de police sanitaire vis-à-vis des mouvements d’animaux militaires. Ils peuvent aussi exercer des activités de recherche.
Les élèves vétérinaires sont recrutés par un concours sur titres, parmi les candidats admis dans les écoles nationales vétérinaires. Ils contractent un engagement au titre de l'ESA de Lyon-Bron. Ils accomplissent leurs études par détachement auprès de l'école nationale vétérinaire dans laquelle ils ont été admis. Ils passent les mêmes examens que les étudiants civils et soutiennent leur thèse de doctorat vétérinaire en fin de scolarité.
À l'issue de ce parcours, ils choisissent leur affectation en fonction de leur classement.
Il est cependant possible d'intégrer ce corps par d'autres moyens. On peut y accéder par recrutements dits « semi-direct » et « latéral » respectivement au cours et à l'issue de la scolarité en école vétérinaire. On peut aussi souscrire un contrat de deux ans renouvelable ou un contrat de réserve pour les vétérinaires libéraux.
Chirurgiens-dentistes des armées
Les chirurgiens-dentistes des armées sont des personnels chargés de prodiguer des soins dentaires aux forces armées.
Leurs missions s'exercent selon quatre types de missions, hiérarchisées selon l'ordre suivant :
activité de soins et réalisation de prothèses ;
aptitude et expertise ;
prévention, information et formation ;
identification.
Ils participent à l'ensemble des missions du service de santé, en France comme à l'étranger. Ils participent aux opérations extérieures au titre du soutien médical spécialisé.
Le SSA compte, en 2016, 45 chirurgiens-dentistes[45].
Ils bénéficient d'un matériel récent, moderne et performant, que ce soit en France ou en opération.
Ils exercent en France soit au sein des hôpitaux d'instruction des armées, soit au sein des centres médicaux des armées.
Depuis la fin de la conscription, le corps professionnel des chirurgiens-dentistes des Armées a été créé en 2000 afin de répondre aux besoins des forces armées. En fonction des besoins du SSA, il peut être proposé aux élèves de l'école du service de santé des armées ayant échoué à deux reprises au concours de fin de première année commune aux études de santé (PACES), mais étant reçus en rang utile pour les études dentaires, d'être maintenus au sein de l'école du service de santé des armées de Bron afin de suivre une formation de chirurgien-dentiste des armées.
À l'issue de ce parcours, ils choisissent leur affectation en fonction de leur classement.
De 2002 à 2009, l'école du service de santé des armées de Bordeaux a assuré la formation de 3 dentistes des armées, l'école du service de santé des armées de Lyon a quant à elle assuré la formation de 4 chirurgiens-dentistes. Cette voie de formation est actuellement temporairement suspendue.
Il est cependant possible d'intégrer ce corps par d'autres voies. On peut y accéder par recrutement dit « collatéral » en cours d'études odontologiques civiles pour les étudiants de la 2e à la 6e année. On peut aussi souscrire un contrat (statut d'officier sous contrat, en général pour trois à cinq ans renouvelables) ou à un contrat de réserve pour les chirurgiens-dentistes déjà en exercice. Il est ensuite possible de passer sous statut de carrière par voie de concours interne.
Les MITHA sont recrutés sur titres (diplômes) pour servir dans les HIA.
Les sous-officiers des trois armées qui obtiennent le diplôme d'État d'infirmier à l'issue d'une préparation à l'école du personnel paramédical des armées (EPPA) passent sous statut MITHA. Ils servent alors majoritairement dans les forces.
Grades (historiques)
Ci-après figurent les listes des anciennes appellations de grade des praticiens militaires avec l'assimilation de grade dans la hiérarchie militaire générale.
Le personnel civil est employé sous statut fonctionnaire, ouvrier d’État ou contractuel. Il exerce des fonctions administratives, techniques ou paramédicales. Cinquante-cinq pour cent (55 %) des civils du SSA sont des paramédicaux employés dans les hôpitaux militaires. Les civils sont aussi affectés dans les directions, écoles, établissements de ravitaillement sanitaire et le centre de recherche[46].
Budget
Le budget du SSA est, pour 2023, de 1,6 milliard d’euros, soit 3,7 % des crédits de la mission « Défense » (hors contribution au CAS « Pensions »), dont 1,2 milliard d’euros de dépenses de personnel[47]. Les effectifs s’élèvent à 14 183 équivalents temps plein au 31 décembre 2022.
Notes et références
↑ a et b« Effectifs », sur defense.gouv.fr, (consulté le )
↑Marc Dupont, Claudine Bergoignan-Esper et Christian Paire, Droit hospitalier, Paris, Dalloz, coll. « Cours Dalloz / Droit public » (no 188), , 4e éd., 706 p. (ISBN2-247-05129-4).
↑Dominique de Legge, sénateur, Rapport d'information fait au nom de la commission des finances sur le service de santé des armées, Paris, Sénat, , 72 p.
Jean Guillermand (dir.), Histoire de la médecine aux armées, vol. I, De l'Antiquité à la Révolution (préf. du médecin général inspecteur Pierre Juillet), Paris, Editions Charles Lavauzelle, (ISBN978-2-7025-0019-4, présentation en ligne).
Albert Fabre (dir.), Histoire de la médecine aux armées, vol. II, De la Révolution française au conflit mondial de 1914, Paris-Limoges, Editions Charles Lavauzelle, , 491 p. (ISBN978-2-7025-0053-8, présentation en ligne).
Pierre Lefebvre (dir.), Histoire de la médecine aux armées, vol. III, De 1914 à nos jours (préf. Maurice Druon, secrétaire perpétuel de l'Académie française), Paris-Limoges, Editions Charles Lavauzelle, , 491 p. (ISBN978-2-7025-0053-8).
Pierre Pluchon, Histoire des Médecins et pharmaciens de Marine et des Colonies, Toulouse, Privat, , 430 p. (ISBN2-7089-5322-2).
Médecine et Armées, revue du Service de santé des armées : Tricentenaire du Service de santé des armées, vol. 36 (no 5), (ISSN0300-4937) (lire en ligne).
Éric Deroo, La médecine militaire : Le service de santé des armées, Ivry-sur-Seine, ECPAD, , 230 p. (ISBN978-2-11-097534-8).
Francis Louis (dir.), Devoirs de mémoire. Quatre siècles d'hommages aux médecins, pharmaciens, vétérinaires et officiers d'administration du Service de santé des armées, Plan-de-Cuques, Association Ceux du Pharo, , 690 p. (ISBN978-2-9563051-1-8).