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Elle est souvent commercialisée sous le nom de « plante de la résurrection »[1] et « fleur de rocher ».
Elle est aussi improprement appelée « rose de Jéricho »[2] en confusion avec l'Anastatica hierochuntica qui partage sa faculté de reviviscence, mais qui est originaire d'Afrique du Nord et du Proche-Orient. Contrairement à la rose de Jéricho, qui meurt pendant la période sèche mais dont les graines survivent, Selaginella lepidophylla survit pendant sa dessication[3].
Ce nom fait allusion à la ville biblique de Jéricho. En effet, cette ville renaissait sans cesse de ses cendres tout comme cette plante qui est douée de la capacité de reviviscence[4]. Cette capacité lui permet dans son milieu naturel de reprendre sa croissance en se réhydratant après une longue période de sécheresse.
Description
Cette plante se présente alors sous la forme d'une boule de feuilles desséchées[1]. Placée au contact de l'eau, cette boule va s'ouvrir au bout de quelques heures et progressivement les feuilles desséchées reprennent leur couleur verte[1]. Il arrive parfois que certaines Selaginella trop endommagées ou desséchées jusqu'au cœur soient définitivement mortes. Cependant, même dans ce cas, en raison de la structure biologique particulière de ses feuilles, la plante conserve la capacité de s'imbiber d'eau et de se déployer, même de nombreuses années après sa mort. Une fois réhydratées, seules les plantes qui ont repris leur couleur verte et dont les racines ne sont pas trop abimées pourront survivre à condition d'être replantées assez rapidement dans un mélange acide et bien drainé de terre de bruyère et de pouzzolane. Les Selaginella ne sont ni des plantes aquatiques, ni des plantes épiphytes et elles ne peuvent survivre très longtemps hors sol. Elles peuvent être conservées en pot, placées dans un endroit lumineux, en évitant toutefois une exposition directe au soleil.
Les feuilles situées vers l'extérieur de la plante sont les plus agées, et se courbent plus rapidement que les jeunes feuilles du centre. Cela permet à la plante de se comprimer davantage et aussi de s'ouvrir plus rapidement[5].
Malgré sa résistance à la dessication, Selaginella lepidophylla, sous sa forme sèche comme sous sa forme hydratée, est sensible aux fortes chaleurs, qui diminuent sa capacité de photosynthèse[6].
Mode de vie
Adaptée au milieu désertique, la Rose de Jéricho possède la capacité de se passer d'eau durant plusieurs années en se desséchant jusqu'à ne conserver que 3 % de sa masse.
Cette plante peut vivre et se reproduire dans des régions arides pendant de longues périodes, jusqu'à ce que les conditions de vie deviennent trop difficiles. La plante développe alors un mécanisme de survie en se desséchant progressivement. Peu à peu, la sève se retire des feuilles qui brunissent et se replient donnant à la plante l'aspect d'une boule. Elle entre en dormance et toutes ses fonctions métaboliques se réduisent au minimum. Si la sècheresse persiste, les racines peuvent lâcher et le vent emporter la plante, lui permettant parfois de trouver un nouvel endroit humide où elle pourra se réhydrater avant de reprendre racine. La plante ne produit pas de fleur ni de graine car il s'agit d'un sporophyte, elle se reproduit donc par spores.
En 2023, une phylogénie de la famille des Selaginellaceae, qui ne comportait qu'un seul genre non fossile comprenant plus de 750 espèces, Selaginella, est proposée par Li Bing Zhang et X. M. Zhou. Selon cette classification, la fausse rose de Jéricho appartient désormais au genre Lepidoselaginella, son nouveau nom étant Lepidoselaginella lepidophylla[9],[10]. Deux autres espèces de sélaginelles appartiennent à ce genre : Lepidoselaginella novoleonensis et Lepidoselaginella ribae. Ces espèces vivent aussi à la frontière entre le Mexique et les États-Unis, elles ont toutes la particularité de former une rosette, et des rhizophores sur le dos de la tige[9],[10].
Utilisation
Grâce à ses étonnantes propriétés, la Rose de Jéricho fut un porte-bonheur qui se transmettait autrefois dans les familles de génération en génération.
Au Mexique, la Rose de Jéricho est vendue comme diurétique. Les femmes boivent l'eau dans laquelle est trempée la plante pour faciliter l'accouchement. Selon la vitesse à laquelle s'épanouit la Rose dans l'eau, elles déduisent si l'accouchement sera facile ou difficile.
Elle est aussi utilisée dans les rites du vaudou et de la santeria cubaine pour invoquer l'amour et la fortune. On dit que la plante absorbe « l'énergie négative » quand on la porte sur le corps.
La plante est également utilisée sous forme de thé pour traiter le rhume et les douleurs de gorge car elle présente une efficacité contre Helicobacter pylori[11],[12]. On en extrait la Jericine, une substance utilisée dans des crêmes hydratantes anti-âge[13],[12].
↑(en) Ahmad Rafsanjani, Véronique Brulé, Tamara L. Western et Damiano Pasini, « Hydro-Responsive Curling of the Resurrection Plant Selaginella lepidophylla », Scientific Reports, vol. 5, (PMID25623361, PMCID4306918, DOI10.1038/srep08064, lire en ligne, consulté le )
↑(en) Ahmad Rafsanjani, Véronique Brulé, Tamara L. Western et Damiano Pasini, « Hydro-Responsive Curling of the Resurrection Plant Selaginella lepidophylla », Scientific Reports, vol. 5, no 1, , p. 8064 (ISSN2045-2322, PMID25623361, PMCIDPMC4306918, DOI10.1038/srep08064, lire en ligne, consulté le )
↑(en) William G. Eickmeier, « The correlation between high-temperature and desiccation tolerances in a poikilohydric desert plant », Canadian Journal of Botany, vol. 64, no 3, , p. 611–617 (ISSN0008-4026, DOI10.1139/b86-078, lire en ligne, consulté le )
↑(en) Ramón E. Robles-Zepeda, Carlos A. Velázquez-Contreras, Adriana Garibay-Escobar et Juan C. Gálvez-Ruiz, « Antimicrobial Activity of Northwestern Mexican Plants Against Helicobacter pylori », Journal of Medicinal Food, vol. 14, no 10, , p. 1280–1283 (ISSN1096-620X et 1557-7600, DOI10.1089/jmf.2010.0263, lire en ligne, consulté le )
↑ a et bTsanko S. Gechev, Jacques Hille, Herman J. Woerdenbag et Maria Benina, « Natural products from resurrection plants: Potential for medical applications », Biotechnology Advances, from Plants to Pharmacy Shelf: Recent Trends in Leads Finding and Bioproduction, vol. 32, no 6, , p. 1091–1101 (ISSN0734-9750, DOI10.1016/j.biotechadv.2014.03.005, lire en ligne, consulté le )
(en) N. Rascio et N. La Rocca, « Resurrection Plants: The Puzzle of Surviving Extreme Vegetative Desiccation », Critical Reviews in Plant Sciences, vol. 24, no 3, , p. 209–225 (ISSN0735-2689 et 1549-7836, DOI10.1080/07352680591008583, lire en ligne, consulté le )