La seigneurie est d'abord concédée en deux parties, puis agrandie. Elle est par la suite réunie au domaine du Roi et concédée de nouveau après que le titre eût été rectifié. Elle change de forme au terme de la sécession des États-Unis.
La première concession, large d'une lieue en front de la baie Missisquoi et de trois de profondeur, est bornée par la seigneurie de Noyan à partir de l'embouchure de la rivière au Brochet. La seconde concession, aussi profonde de trois lieues, mesure deux lieues en front sur la baie Missisquoi, jusqu'à l'embouchure de la rivière de la Roche. Une troisième concession réunissant les deux première est agrandie pour y inclure le territoire riverain de la baie, de l'embouchure de la rivière de la Roche jusqu'au delta de la rivière Missisquoi[2].
Lors de la reconcession, les limites sont légèrement changées afin de projeter les mesures de front et d'inclure une partie du tracé de la rivière Missisquoi[2],[3].
L'indépendance des États-Unis et la fixation de la frontière avec le Bas-Canada au 45 e parallèle ampute la seigneurie de ses deux tiers. Une concession est octroyée en compensation[4].
Histoire
Ère précolombienne
Des fouilles archéologiques révèlent des traces millénaires de l'occupation de la région et de la fréquentation du lac Champlain et de la rivière Missisquoi par différents peuples autochtones, soit de 5 000 à 3 000 ans AA. D'autres fouilles attestent de l'occupation régulière des abords des rivières au Brochet et Missisquoi et de leurs embouchures au début du XVe siècle par des Iroquoiens[5].
À la visite de Samuel de Champlain en 1609, la rive est du lac Champlain constitue alors la zone tampon entre les territoires mohawks et abénaquis[6]. L'occupation des environs du lieu par les Abénaquis est notée dès le xviie siècle. Pour certains auteurs, les tribus de ce peuple autochtone sont alors repoussés vers des territoires inoccupés au nord de leur territoire traditionnel par la colonisation de la Nouvelle-Angleterre[7],[8], alors que d'autres affirment que c'est plutôt la paix d'Utrecht qui les a repoussés de la vallée du Saint-Laurent entre autres vers le lac Champlain, au sud[9].
Un établissement abénaquis est noté au xviiie siècle dans les environs de Swanton[9].
Régime français
Dans les années 1730, l'établissement du fort Saint-Frédéric ouvre un nouveau territoire à la colonisation, soit les abords du lac Champlain. Pour sortir le fort de son isolement, on concède d'abord le à Paul-Louis Dazemard de Lusignan, officier militaire une première seigneurie au nord-est du lac, puis le à René Legardeur de Beauvais, haut-fonctionnaire, à l'est du lac, de la rivière de la Roche jusqu'au delta de la rivière Missisquoi. Le découpage tient compte des titres de propriété et revendications territoriales des Abénaquis, qui occupent alors l'embouchure de la Missisquoi. Les seigneurs voient leurs concessions rapidement révoquées, trop occupés par leur charges publiques pour s'occuper de colonisation et davantage intéressés par l'exploitation forestière que l'agriculture[9].
Les seigneuries sont réunies au domaine du Roi en 1741[10], puis concédées de nouveau le . La seigneurie Saint-Armand est octroyée à René-Nicolas Levasseur, constructeur naval, intéressé par les ressources forestières de la région[9],[11] . Un moulin à scie est érigé sur la rivière Missisquoi, près d'un établissement abénaquis. Un village est constitué et une église est construite, mais le moulin est détruit par une attaque britannique, mettant fin au projet de colonie forestière[12].
Ne laissant derrière lui que les ruines d'un moulin sur la rivière Missisquoi[9], Levasseur retourne en France après la Conquête de 1759-1760[10].
Régime anglais
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Francis Bullett, Formation et développement d'une élite locale : le cas de Saint-Armand, de 1784 à 1831, Montréal, Université de Montréal, , 139 p. (lire en ligne).
Thomas Charland, « Un village d’Abénakis sur la rivière Missisquoi », Revue d'histoire de l'Amérique française, vol. 15, no 3, , p. 319–332 (ISSN0035-2357 et 1492-1383, DOI10.7202/302132ar, lire en ligne, consulté le ).
(en) George H. Montgomery, Missisquoi Bay (Philipsburg, Que.), Granby, Granby Printing and Publishing Co. Ltd., , 134 p. (lire en ligne).
Jeanne Morazain, « Sutton, terre des Abénakis », Histoire Québec, vol. 19, no 3, , p. 15–19 (ISSN1201-4710 et 1923-2101, lire en ligne, consulté le ).
(en) Bruce Dudley Walker, The County of Missisquoi in the Eastern Townships of the Province of Quebec (1770's - 1867) (mémoire de maîtrise en histoire), Montréal, Université McGill, , 250 p. (lire en ligne)