Ce livre est le premier de son projet littéraire, débuté il y a vingt-cinq ans, « l’élaboration d’une autobiographie qui se confondrait avec ses œuvres complètes, la création d’un texte monstre qui finirait par recouvrir sa vie. Et qui, en épuisant le matériau autobiographique, tarirait le besoin d’écrire, c’est-à-dire de se mettre à distance, en retrait de l’existence[2]. »
Ce projet comporte six parties qui couvrent chacune six années de la vie du narrateur.
La première partie, Une enfance laconique (publiée en 1998), se compose de deux chapitres : Le Premier Cauchemar, qui raconte ce que fut la vie du narrateur jusqu’à une certaine nuit de l’été 1963 où l’obscurité commença de lui faire peur, et La Première Lettre, qui s’achève en 1968, lorsque le narrateur apprend enfin à écrire.
Une jeunesse aphone, deuxième partie du projet, comporte également deux chapitres : Le Premier Exil (paru en 2021) ; et Les Premiers Arrangements (paru en 2000), qui révèle la manière dont le narrateur découvre la politique et sa plus noble possibilité (l’amitié).
Une adolescence taciturne, troisième partie du projet, se compose du Second Exil (publié en 2002), où le narrateur endure l’une des deux douleurs les plus déchirantes de sa vie (celle d’avoir été arraché à sa langue maternelle), et des Premières Fois (publié en 2016), vaste catalogue de l’adolescence qui s’achève par la première fois où le narrateur fait l’amour.
La quatrième partie, Une maturité coite, couvre les six années suivantes et se compose également de deux chapitres publiés séparément : les joies intenses des deux années du Premier Amour (2004) et les intenses souffrances des quatre années de La Première Défaite (2012), dont la parution a été saluée par la critique : « La littérature n’a pas besoin d’histoire. On peut résumer La Première Défaite en une poignée de mots malingres : un amour sans retour. C’est banal. Santiago H. Amigorena en fait une épopée humaine[3] » ou encore « Santiago H. Amigorena poursuit sa formidable entreprise d'encyclopédie de lui-même, et sonde le deuil de l'amour et le manque de l'être aimé, dont seule l'écriture peut nous libérer[4]. »
Le Premier Silence et L’Autre Silence, dont l’écriture n’est pas encore commencée, sont respectivement le premier et le second chapitre d’Une vieillesse discrète, cinquième partie du projet.
Enfin, la sixième et dernière partie du projet a pour titre La Septième Partie.
Un certain nombre d’annexes complète ce vaste projet : certaines ont déjà été publiées (1978, 2003 parue sous le titre Des jours que je n’ai pas oubliés, 2086 parue sous le titre Mes derniers mots, 1943 parue sous le titre Le Ghetto intérieur), d’autres (1983, 2008, 1780, 2005) sont en cours d’écriture.
Une autre définition de ce projet est donnée par le critique littéraire Éric Aeschimann :
« Comme des milliers d’écrivains, Amigorena est obsédé par son devancier (Proust). Sa solution est d’une folle prétention : "Faire à Proust ce que Joyce a fait à Homère". Mais le parrainage lui permet surtout de donner libre cours à la démesure de son projet et de solder au passage le faux dilemme de l’autofiction[5]. »
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Récompense
Festival de Varsovie 2011 : meilleur réalisateur pour Another Silence
↑« « Qui fixe des règles administratives comme celle-ci : si un Français est né à l’étranger, traitez-le un peu moins bien qu’un Français né en France ? » », Le Monde.fr, (lire en ligne, consulté le )
↑Raphaëlle Leyris, « Chagrin d'amour dure toute une vie », Le Monde, .
↑Marie-Laure Delorme, « Le monde des sentiments », Le Journal du Dimanche, .