Claude Goretta , né le 23 juin 1929 à Genève et mort le 20 février 2019 dans la même ville[ 1] , est un cinéaste , producteur de télévision et scénariste suisse . Son film La Dentellière a révélé au grand public l’actrice Isabelle Huppert en 1977.
Selon le directeur de la Cinémathèque suisse Frédéric Maire , « c’est l’un des cinéastes majeurs du cinéma suisse et francophone[ 2] et une figure du Nouveau cinéma suisse [ 3] . Il a fait une carrière foncièrement francophone entre la Suisse et la France. »
Il est primé au Festival de Cannes pour ses fictions L'Invitation (1973) et La Dentellière (1976). Il reçoit en 2010 un Quartz d'honneur du cinéma suisse et un Léopard d'honneur en 2011 au Festival international du film de Locarno pour l'ensemble de son œuvre[ 4] , [ 5] .
Biographie
Claude Goretta est né le 23 juin 1929 à Genève d’un père émigré italien et d'une mère allemande. C’est le frère de Jean-Pierre Goretta , célèbre reporter et intervieweur de la Radio et de la Télévision suisse.
Après des études de droit à l'université de Genève , il fonde en 1952 le Ciné-club universitaire de Genève avec Alain Tanner .
Claude Goretta est le père de quatre enfants : Valérie, Nicolas, Jeanne et Lukas.
Cinéaste
En 1955, Claude Goretta part à Londres travailler aux archives du British Film Institute . En 1957 il réalise avec son compatriote genevois Alain Tanner un court-métrage Nice Time (Piccadilly la nuit).
Dès 1958, il réalise des documentaires et des reportages pour la Télévision suisse romande [ 6] Continents sans visa et Cinq colonnes à la Une pour la télévision française (ex ORTF). Dans ses portraits, Goretta a un regard profondément humaniste sur les petites gens qu’il aime filmer. Ses portraits d’un employé de banque, d’une mère de famille nombreuse, des gitans aux Sainte-Marie, des saisonniers immigrés d’Espagne, d’une ouvrière russe à Léningrad, témoignent tous d’une grande qualité d’écoute et d’un respect de l’autre[ 7] .
En 1968, il éprouve le besoin de passer à la fiction. Il fonde à Genève une maison de production Groupe 5 avec les cinéastes Alain Tanner , Michel Soutter , Jean-Louis Roy , Yves Yersin et Jean-Jacques Lagrange [ 8] . Leurs œuvres engagées ont contribué à l'essor du cinéma suisse et à son rayonnement international[ 9] .
Il a imaginé ses premières fictions à partir de son expérience de télévision : Le Fou avec François Simon (1970), La Dentellière avec Isabelle Huppert (1977) et La Provinciale avec Nathalie Baye (1981) sont des « portraits mis en fiction ».
Claude Goretta excelle dans la direction d’acteur, il a dirigé François Simon et Jean-Luc Bideau dans L’invitation (1973), Gérard Depardieu et Marlène Jobert dans Pas si méchant que ça (1975), Gian-Maria Volonté dans La Mort de Mario Ricci (1983) et Charles Vanel dans Si le soleil ne revenait pas (1987).
Il est l'un des rares cinéastes suisses à n'avoir pas fait de séparation nette entre son travail de cinéma et la télévision. Il a également signé des téléfilms remarquables comme Jean-Luc persécuté d’après le roman de Charles Ferdinand Ramuz (1966), Les chemins de l'exil ou dernières années de Jean-Jacques Rousseau avec François Simon (1978), un remake de Goupi Mains Rouges avec Maurice Barrier (1993), Le Dernier Été avec Jacques Villeret (1997), Thérèse et Léon avec Claude Rich (2000) et Sartre, l’âge des passions avec Denis Podalydès (2006). Avec l'acteur Bruno Cremer , il réalise trois épisodes de qualité du commissaire Maigret (1991, 1993, 1995)[ 10] .
Claude Goretta (à gauche) et l'artiste Jean Tinguely en 1991 sur le tournage de "Visages suisses"
En 1991, il tourne son dernier film de fiction L’Ombre avec Pierre Arditi et Jacques Perrin . Puis un dernier documentaire, Visages suisses produit par Claude Richardet pour le 700e anniversaire de la Confédération suisse , avec des portraits de l’artiste Jean Tinguely , de la guide de haute montagne Nicole Niquille et du chanteur Pascal Auberson [ 11] . Après avoir réalisé une quarantaine de films le cinéaste Claude Goretta arrête de filmer en 1991.
Sépulture de Claude Goretta au cimetière des Rois à Genève .
Il est enterré au cimetière des Rois à Genève[ 12] .
Filmographie
Cinéma
Télévision
Distinctions
Notes et références
↑ « Décès du cinéaste suisse Claude Goretta », sur leparisien.fr , Le Parisien , 21 février 2019
↑ ATS, « Claude Goretta: un cinéaste proche des humbles selon Frédéric Maire », sur La Liberté , 21 février 2019 (consulté le 4 décembre 2020 )
↑ Frédéric Maire, « Claude Goretta sur tous les écrans », sur Cinémathèque Suisse (consulté le 3 décembre 2020 )
↑ ATS, « Festival de Locarno: le cinéma romand à l'honneur », sur Radio Télévision Suisse , 19 mars 2012 (consulté le 4 décembre 2020 )
↑ « Retour sur la carrière du cinéaste Claude Goretta », sur Radio Télévision suisse , 22 février 2019 (consulté le 4 décembre 2020 )
↑ « Claude Goretta: ses années de télévision », sur Radio télévision suisse (consulté le 3 décembre 2020 )
↑ Véronique Cauhapé, « Le cinéaste suisse Claude Goretta est mort », sur Le Monde , 21 février 2019 (consulté le 3 décembre 2020 )
↑ Stefania Summermatter, « Le cinéma suisse est mort. Vivent ses réalisateurs! », sur Swissinfo , 25 janvier 2015 (consulté le 4 décembre 2020 )
↑ ATS, « Le cinéaste genevois Claude Goretta est mort », sur Le Temps , 21 février 2019 (consulté le 3 décembre 2020 )
↑ Christian Defaye, « Le Maigret de Claude Goretta », sur Télévision Suisse Romande , 14 octobre 1991 (consulté le 4 décembre 2020 )
↑ « Visages Suisses », sur Ciné Fiches , 1991
↑ Lorraine Fasler, « Personnalité genevoise – «Une reine de courage aux Rois» », sur Tribune de Genève , 26 novembre 2020 (consulté le 15 mars 2022 )
↑ « Vidéo: Vieux blancs », sur Play RTS (consulté le 12 septembre 2017 )
↑ « Vidéo: Pour vivre ici », sur Play RTS (consulté le 12 septembre 2017 )
Liens externes
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