Samuel Baud-Bovy[7] est le fils de Daniel Baud-Bovy, historien d'art et écrivain, et de Jeanne-Catherine Barth, pianiste, et le petit-fils du peintre Auguste Baud-Bovy. En 1934 il épouse Lyvia Angst (1912-1984), fille du sculpteur, dessinateur et peintre Carl Angst, avec laquelle il aura deux enfants, Manuel et Françoise.
Une de ses sœurs, Bilili (Marie-Louise) Baud-Bovy[8], cantatrice qui a donné des récitals de chant dans divers pays, eut une liaison de plusieurs années avec Panaït Istrati, en compagnie duquel et de Níkos Kazantzákis elle fit un voyage en URSS, dont le récit écrit par la veuve de ce dernier a été publié à titre posthume [9]. Une autre sœur, Valentine, a épousé Henri Boissonnas, fils du photographe Fred Boissonnas[10].
De 1930 à 1931, il se consacre à la recherche musicologique sur le terrain, dans le Dodécanèse, alors sous mandat italien, où il note paroles et musique de nombreuses chansons populaires. Il effectuera en 1954 une nouvelle campagne musicologique, en Crète cette fois. On peut entendre les enregistrements et voir des photos de cette campagne au Musée des instruments anciens de musique d'Athènes, aux pieds de l'Acropole.
Mais c'est à la musique, et en particulier à la direction d'orchestre, que Samuel Baud-Bovy a consacré l'essentiel de son activité. Dès 1933 il prend en mains la classe d'orchestre du Conservatoire de musique de Genève ; en 1942, il y ouvre un cours de direction d'orchestre, que suivront, parmi d'autres élèves, Michel Tabachnik, Charles Dutoit, Hubert-Moty Borgel.
Rousseau a d'ailleurs été pour Samuel Baud-Bovy un sujet d'intérêt constant. De 1960 à 1986, il lui a consacré neuf études, réunies et présentées après sa mort par J.-J. Eigeldinger (sur les diverses raisons de la polémique entre Rameau et Rousseau ; sur le débat entre musique française et musique italienne ; sur les origines de la présentation du Ranz des vaches dans le Dictionnaire de musique ; sur le récitatif à la française). Ses commentaires sur la musique antique dans le Dictionnaire de musique de Rousseau, parus en 1995 à Paris dans la Bibliothèque de la Pléiade[13], apportent des conclusions nouvelles sur Rousseau exégète de la musique antique.
Comme tous les lauréats du Prix de la Ville de Genève, Samuel Baud-Bovy est enseveli au Cimetière des Rois à Plainpalais.
Ouvrages
La chanson populaire grecque du Dodécanèse, Paris, 1936.
La jeune poésie grecque, Lausanne, 1940.
Poésie de la Grèce moderne, Lausanne, 1946.
Études sur la chanson cleftique, Athènes, 1958 (avec la transcription de 17 chansons lyrico-narratives enregistrées par la maison de disques Pathé en 1930).
Chansons populaires de Crète Occidentale, Genève, 1972.
Essai sur la chanson populaire grecque, Nauplie, 1983.
Jean-Jacques Rousseau et la musique, Neuchâtel, 1988.
Chansons aromounes de Thessalie, Thessalonique, 1990.
Μουσική καταγραφή στην Κρήτη 1953-1954, Athènes, 2006.
Journal du Dodécanèse (1930-1931), Rhodes, 2019 (Ed. par Lambros Liavas, avec traduction grecque par Georgia Zakopoulou).
Bibliographie
B. Bouvier et A. D. Lazaridis, Samuel Baud-Bovy (1906-1986) : néohelléniste, ethnomusicologue, musicien, Librairie Droz, Genève 2016, (ISBN978-2-600-04706-7).
B. Bouvier, "A la mémoire de Samuel Baud Bovy (1906-1986), Samuel Baud-Bovy et la chanson populaire grecque", in: Bulletin Annuel du Musée d'Ethnographie de la Ville de Genève, 1987, no 28, p. 111-113.
Divers auteurs, "Hommage à Samuel Baud-Bovy", Revue musicale de Suisse romande, (1987), xl/1, p. 13–28
J.-J. Eigeldinger, "Travaux de Samuel Baud-Bovy: essai de bibliographie" , Revue musicale de Suisse romande, xl/1,1987, p. 31–35
L. Liavas, Fonds ethnomusicologique Samuel Baud-Bovy, 1989.
G. Rouget, "Nécrologie de Samuel Baud-Bovy (1906-1986)", in: Revue de musicologie, 1986, Tome 72/2.
Notes et références
↑Daniel Baud-Bovy sur le site de la Société Genevoise de Généalogie.
↑Eleni Samios-Kazantzaki, La véritable tragédie de Panaït Istrati, Paris, Éditions Lignes, 2013.
↑Samuel Baud-Bovy, "Journal dans l'Athènes de 1929-1930", Δελτίο Κέντρου Μικρασιατικόν Σπουδών, Athènes, 2014, p. 50, note 12.
↑Constantin Cavafis, Notes de poétique et de morale, traduit avec Bertrand Bouvier (edition bilingue), Aiora Press, Athènes, 2016 (ISBN978-618-5048-62-4)
↑Jean-Jacques Rousseau, Œuvres complètes, V, Écrits sur la musique, la langue et le théâtre, édition publiée sous la direction de Bernard Gagnebin et Marcel Raymond, Paris, NRF Gallimard, 1995, p. 613-1191.