Parti de Lorient le , coulé au large de l'Île de France (Maurice), dans la nuit du 16 au 17 août 1744 - par suite d'une imprudence de navigation - au sud de la passe des Citronniers[1],[2].
Capitaine : Richard de La Marre (Richard est le patronyme)
État-major : Malles (cadet), Perret de Peramerit, L.-J. de Montendre, Lair, Ch. Bouet, R.P. Burck (aumônier), Louet (chirurgien).
Équipage : 90 matelots tous Bretons, dont 71 du quartier de Port-Louis, 19 mousses.
Domestiques : 4.
Passagers :
Pour l'Isle de France (Maurice) : Belval ingénieur, Péan, sous-marchand, Anne Malet, créole, Jeanne Nézet, idem, Madelon, négresse de Mme Nézet, Pedro, domestique de Péan, Branho le Marin, mort avant le Cap,
Pour l'Île Bourbon (La Réunion) : Mlle Caillou, Grayle, Guigné, de Villarmoy, Jean Guinche, menuisier à Neuillac, Jean Diomat de Saumur, une négresse.
Embarqués à l'île de Gorée : 30 esclaves, 1 « passager clandestin », Belval, chirurgien.
8 matelots et le passager Jean Diomat échappèrent au naufrage.
En 1966, des plongeurs locaux découvrent une cloche, des canons et des ancres profondément enfouis dans le corail à 6 mètres de profondeur proche de l'Ile d'Ambre. En 1979, une expédition archéologique menée par Jean-Yves Blot, confirme que l'épave est bien celle du Saint-Géran. Le navire apportait alors des éléments nécessaires à la création d'une première sucrerie à l'Ile Maurice, alors dénommée Isle de France. Le Saint-Géran emportait également à son bord 25 000 piastres d'argent. Toutes les pièces retrouvées sur l'épave ont été frappées au Mexique entre 1739 et 1742[1].
Dans la littérature
Dans Paul et Virginie de Bernardin de Saint-Pierre, c'est par le Saint-Géran que revient Virginie à la fin du roman, et c'est dans son naufrage qu'elle périra. La description de ce naufrage est une page d'anthologie de la littérature française.
C'est la passagère Louise Augustine Caillou (1724-1744) qui inspira la mort de Virginie. Créole de Bourbon (La Réunion), fille de Louis Caillou, chirurgien-major à la Compagnie des Indes, elle était fiancée à Louis de Longchamp Montendre, 1er enseigne à bord du Saint Géran. Quand le navire sombra, Montendre se jeta à l'eau pour lui montrer que l'on pouvait gagner la côte en s'accrochant à un débris de bois, puis il remonta à bord et lui demanda de se dévêtir (comprendre robe et jupon). Louise Augustine refusa. Montendre insista, la supplia. Ne parvenant à la convaincre, Montendre décida de rester auprès d'elle et ils périrent ensemble.
Sources: Rôle d'équipage du Saint Géran, Geneanet, témoignages des matelots survivants consignés à Port-Louis (Aujourd'hui Maurice).
Notes et références
↑ a et b« Le " Saint-Géran " sans Virginie », Le Monde.fr, (lire en ligne, consulté le )
Raymond Hein, Le Naufrage du Saint-Géran : la légende de Paul et Virginie, Paris, Nathan, 1981, 160 p., ill.
Jean-Yves Blot, A la recherche du Saint-Géran, Paris, Arthaud, 1984, 254 p., (ISBN2-7003-0463-2)
Jean-Yves Le Lan, « Le Naufrage du Saint-Géran : de nombreuses familles plœmeuroises touchées », Les Cahiers du pays de Plœmeur, no 17, , p. 16-21 (ISSN1157-2574)
Daniel Vaxelaire, Une si jolie naufragée : le roman vrai de Paul et Virginie, Paris, Flammarion, 2001, 312 p.