La réserve naturelle nationale des étangs du Romelaëre[ʁɔmlaʁ] (RNN168) est une réserve naturelle nationale située dans les Hauts-de-France. Classée en 2008, elle occupe une surface de 104 hectares et protège un ancien site d'extraction de la tourbe devenu une zone humide.
La zone est située dans une région d'agriculture intensive et en aval d'un grand bassin industriel (papeterie, verrerie-cristallerie, conserverie) et fortement urbanisé, qui peuvent expliquer quelques éventuelles séquelles de pollution.
Écologie (biodiversité, intérêt écopaysager…)
Les étangs du Romelaëre sont la dernière zone humide d’importance internationale (Convention de Ramsar) du Nord-Pas-de-Calais ; ils accueillent plus de 200 couples de Grands Cormorans nicheurs (Phalacrocorax carbo). Le site, bien que très artificialisé sur sa périphérie, jouxte presque la forêt domaniale de Rihoult Clairmarais et il abrite de nombreuses espèces patrimoniales.
Flore
Sur le site sont présentes des espèces d’intérêt patrimonial, des espèces protégées régionales et une espèce protégée nationale[2].
Environ 26 espèces de poissons sont présentes sur le site dont de petits poissons comme le Gardon, l'Ablette, ou des carnassiers comme le Brochet, le Sandre et des Carpes (formes communes, miroir, etc).
Champignons, lichens et autres organismes remarquables
Le site a fait l'objet d'un inventaire mycologique en 1996 par R. Courtecuisse, puis d'une thèse de Roseline Bouin en 2006[6]. R Bouin a conclu que le site pouvait être situé parmi les sites d’intérêt mycologique majeurs au niveau régional, et a recommandé la poursuite régulière des investigations pour compléter cet inventaire. Elle a aussi recommandé la « conservation d'une quantité suffisante de bois mort » (source très importante et souvent sous-estimée de biodiversité) et à « inclure les connaissances mycologiques dans les informations délivrées au public ».
Ce travail a aussi montré que les boisements tourbeux, très riche en champignons montraient quelques signes d’alerte, consécutifs à l’assèchement et à l’eutrophisation et annonçant la substitution à terme de ces boisements par des milieux plus banals si rien n'est fait.
La chasse et la pêche, les engrais ou pesticides émanants du maraichage et des zones périphériques comptent parmi les facteurs de pression, de même que la surfréquentation (canalisée par divers aménagements et une structure d'accueil)[7].
Des sentiers de découvertes avec observatoire sont ouverts de mi-mars à mi-décembre et accessibles aux handicapés. La Maison du Romelaëre propose des renseignements sur les sentiers et des visites guidées. D'autres sites, à vocation écologique, peuvent être visités à proximité (landes de Blendecques, forêt d'Eperlecques, marais de Saint Omer, forêt de Clairmarais…).
La chasse et la cueillette de végétaux ou champignons et les activités sportives sont interdites dans la réserve (avec exception motivée concernant la chasse ou la collecte pour limiter des populations animales ou végétales invasives ou surabondantes dans la réserve, après avis du conseil scientifique régional du patrimoine naturel).
La pêche est autorisée en certains lieux et à certaines conditions fixées par un arrêté préfectoral.
Le pâturage est utilisé pour la gestion de certains milieux, conformément aux objectifs du plan de gestion de la réserve.
Outils et statut juridique
La réserve naturelle a été créée par le décret no 2008-220 du [8].
Le réseau Natura 2000 y gère, depuis , la ZPS no FR3112003[9] de plus de 178 ha accueillant de nombreux oiseaux inféodés aux zones humides du marais et attirés par l'abondance de la nourriture.
↑ ab et cMuséum national d'Histoire naturelle, « Étangs du Romelaëre (FR3600168) », sur Inventaire national du Patrimoine naturel, 2003+ (consulté le )
↑Bilan floristique et phytocoenotique de la Réserve Naturelle Nationale des étangs du Romelaëre, Conservatoire Botanique National de Bailleul année 2009
↑ a et bRNN des Étangs du Romelaëre (2019) Bulletin de Suivi ornithologique RNN des Étangs du Romelaëre Jeudi 23 mai 2019 ( Vent 6 km/h Ouest ; ensoleillé ; 8 à 18 °C )
↑thèse de Roseline Bouin en 2006Contribution à l’inventaire mycologique de la Réserve Naturelle Volontaire du Romelaëre. Analyses fonctionnelle et patrimoniale, orientations de gestion. Soutenue le 9 juin 2006
↑Bilan floristique et phytocoenotique de la Réserve Naturelle Nationale des étangs du Romelaëre, Centre de phytosociologie et conservatoire botanique nationale de Bailleul. Année 2009