Longue de 810 mètres et large de 12 mètres, elle part de l’avenue Bugeaud et se termine avenue Henri-Martin. Elle est en sens unique dans le sens nord-sud.
No 3 : hôtel particulier de l’actrice Claude France, qui s’y suicida le par inhalation de gaz[6] ; c’est également à cette adresse que mourut Élisabeth de Gramont (1875-1954)[7], duchesse de Clermont-Tonnerre, dite « la Duchesse rouge », femme de lettres, amie de Marcel Proust, officier de la Légion d’honneur. L’actrice Elvire Popesco (1894-1993) demeure à cette adresse en 1945 et y fait exécuter des travaux d’agrandissement[8].
Nos 11-13 : dans la nuit du 15 janvier 1982, le sulfureux homme d'affaires Marcel Francisci est assassiné de trois balles dans sa Jaguar, dans un parking souterrain situé à ce niveau[10].
No 14 : l'auteur et interprète Georgius (1891-1970) y a habité.
No 16 : hôtel Seton-Porter, hôtel particulier de style néo-Louis XVI[11] construit en 1899 par l'architecte Henry suivant un modèle classique. Jacques Doucet y installa sa collection en 1909. Il abrite aujourd'hui l’Union des fabricants (Unifab) et le musée de la Contrefaçon. C'est ici que fut tournée une des premières scènes de La Grande Vadrouille.
No 31 : l'actrice Claude France (1893-1928) a habité jusqu'à sa mort « un hôtel particulier très étrange, sinistre même, un intérieur grimaçant qui paraissait sorti de la cervelle d'un Conan Doyle »[13].
Nos 36-38 : hôtel de Nanteuil[11], construit en 1903 pour Pauline Lebœuf Nanteuil et son fils par l’architecte Henri Grandpierre. La mère occupe le no 38, le fils le no 36. Il a coûté à l’époque un million de francs or, comprend une surface habitable de 500 à 600 m2 avec un jardin de 300 m2 et un garage pour trois voitures[14]. L'hôtel est revendu en 1925 à un couple argentin, M. et Mme Lucio de Ocampo[15], puis, en 1946, à Mme Léonor Close et M. et Mme de Andia. Dans les années 1980, il appartient au milliardaire austro-américain Jeffrey Steiner[16]. En 1990, celui-ci le revend dans des conditions qui feront couler beaucoup d’encre par la suite car les noms des protagonistes de l’affaire Elf apparaissent dans le dossier. Loïk Le Floch-Prigent, PDG du groupe pétrolier de 1989 à 1993, et sa femme, Fatima Belaïd, en font en effet l’acquisition en 1990 pour la somme de 9,3 millions de dollars[17].
No 51 : ambassade de Guinée en France. Le , un attentat à l’explosif endommage la façade de l’ambassade de Cuba, alors située à cette adresse[20].
No 51 : ambassade.
No 53 : ambassade.
No 86.
No 103.
No 119.
No 125.
No 53 : hôtel et théâtre privé construits en 1899 par Henri Grandpierre pour Marie de Goulaine, épouse du chanteur lyrique Jean de Reszké. De forme ronde, le théâtre, qui se situait côté rue du Général-Appert, était susceptible d’accueillir 120 personnes[21]. L'hôtel devient, bien plus tard, l'ambassade d’Irak puis le bureau culturel de l'ambassade. Le , deux Palestiniens pénètrent dans les locaux de l’ambassade d’Irak, lancent une grenade et ouvrent le feu. L’un d’eux s’enferme ensuite au premier étage avec neuf otages. Quelques heures plus tard, une fusillade éclate entre gardes de l’ambassade et policiers français, faisant un mort dans chaque camp[22].
No 55 : plusieurs constructions se sont succédé à cet emplacement, dont l’hôtel particulier des Ménard-Dorian (1883), une construction de huit étages (1914) et, enfin, l’actuelle habitation datant de 1935[23]. En 1924, le couturier Jean Patou (1887-1936) y fait aménager et décorer son hôtel particulier par les peintres André Mare, Bernard Boutet de Monvel et le ferronnier d'art Richard Georges Desvallières[24].
No 59 : siège du groupe Le Conservateur, société d'assurance.
No 67 : le grand-duc Boris Vladimirovitch de Russie (1877-1943) avait son domicile à cette adresse et y est décédé le 8 novembre 1943[28].
No 74 : ancien musée Tattegrain, musée d'art privé et familial[29], fermé vers 1966.
No 75 : poste de police.
No 79 (anciennement no 47) : ancien hôtel particulier construit par l’architecte Henri Grandpierre à la fin du XIXe siècle, documenté dans la revue La Construction moderne en 1898[30]. Un atelier se trouve au fond du jardin et est relié à l’hôtel par une galerie vitrée. En 1903, l’hôtel particulier, qui compte cinq chambres de maître et une galerie de 13 mètres, est à vendre pour la somme de 225 000 francs[31]. En 1909, il est la propriété du dessinateur Caran d’Ache (1858-1909)[32],[33], qui, selon un titre de presse de l’époque, habite dans un hôtel somptueux et clos aux regards[34].
Nos 81 et 83 : hôtel particulier édifié par Simon Natanson à la suite de l'acquisition du terrain nu le . Cet hôtel fut occupé par Marthe Lazard, fille d'Alexandre Lazard, cofondateur de la banque Lazard, et par son époux l'architecte Richard Bouwens van der Boijen à la suite de l'acquisition qu'ils en avaient faite d'Isabelle Long, veuve de Simon Natanson, le [35].
No 82 : emplacement de l'hôtel d'un couple roumain, M. et Mme Hector Economos (bâtiment détruit).
No 89 : en 2007, du 1er au , cet immeuble de bureaux de 2 500 m2, alors vacant, est réquisitionné et occupé par le collectif Jeudi noir pour y installer des étudiants[37].
No 125 : ancien hôtel particulier construit pour le « comte de L. » par l’architecte Charles Blanche en 1909[44]. Il fut réalisé en moins d’un an dans le style néo-Louis XVI[45].
↑Propos de Jean Durand rapporté par le critique Raymond Berner dans Ciné France du 19 octobre 1938.
↑Gérard Rousset-Charny, Les Palais parisiens de la Belle Époque, Paris, Action artistique de la ville de Paris, 1997, 262 p. (ISBN978-2905118295).
↑Luc Thomassin, Le 16e Arrondissement. Itinéraires d’histoire et d’architecture, Paris, Action artistique de la ville de Paris, coll. « Paris en 80 quartiers », 2000, 144 p. (ISBN978-2913246164).
↑André Gide, Eugène Rouart. Correspondance I (1893-1901), édition établie, présentée et annotée par David H. Walker, Presses universitaires de Lyon, 2006.
↑Acte notarié de maître Josset, notaire à Paris en date du 15 janvier 1924 portant vente du dit hôtel particulier par Mme Lazard à son frère Alphonse Isaac Lazard.